sacrifice d’une destinee
glorieuse ä laquelle le
vouaient un grand savoir
et beaucoup de talent.
II passe outre. II a prevu
les difficultes reservees ä
l’artiste dans une societe
desorganisee oü ilconstate
la confusion et la neutra-
lisation progressive de
toutes les valeurs. Le
positivisme scientifique et
la Classification ont re-
legue le sens esthetique
on ne sait dans quel rc-
coin obscur des esprits,
en dehors ou ä cöte de
Revolution. Autant eloi-
gne de Ridealisme des
theoriciens que de la
conception nouveile ob-
jective et pratique de la
vie, l’art semble condamne
ä vegeter, produit rachi-
tique du contact occa-
sionnel du reve et de la
realite.
Menn ne voyait d’autre
remede a cet etat de choses,
ä cette mentalite, qu’une
« education vocation-
nelle », garantissant ä
chaque individu le de-
veloppement integral de
ses facultes et de ses
aptitudes,et ainsi capable
de « mettre d’accord, se-
lon Guyau, la vie indi-
viduelle la plus intensive
avec la vie collective la
plus extensive ». Etau som- cuno-amiet
met de sa doctrine, l’art,
agent et consequent, constituait le temoignage
naturel d’une societe sciemment creatrice.
Mais surtout, Radmirable enseignement
artistique de Menn, le premier soucieux de
la securite scientifique, est le seul ä notre
connaissance d’oü procede une base raiion-
nelle de critique, prouvant le bien, denon-
qant le mediocre, et determinant ainsi une
Orientation rationnelle et' feconde des re-
cherches et des efforts.
Malheureusement, les griefs de Menn
envers l’humanite en general auraient pu
(Photographie Boissonnas)
s’adresser plus particulierement ä la Societe
genevoise de son temps. Les vues larges
du maitre echapperent ä Rentendement de
ses compatriotes. S’agissait-il d’art ou de
Science? On crut ä une confusion de ces
deux langues. Menn, en effet, parlait ces
deux idiomes qu’il avait su, le premier,
assembler et reconcilier. A quelques excep-
tions pres, nos specialistes jugerent cet en-
seignement artistique trop scientifique, ou
s’effaroucherent de cette Science nouvelle,
inductrice du beau.
i 39
glorieuse ä laquelle le
vouaient un grand savoir
et beaucoup de talent.
II passe outre. II a prevu
les difficultes reservees ä
l’artiste dans une societe
desorganisee oü ilconstate
la confusion et la neutra-
lisation progressive de
toutes les valeurs. Le
positivisme scientifique et
la Classification ont re-
legue le sens esthetique
on ne sait dans quel rc-
coin obscur des esprits,
en dehors ou ä cöte de
Revolution. Autant eloi-
gne de Ridealisme des
theoriciens que de la
conception nouveile ob-
jective et pratique de la
vie, l’art semble condamne
ä vegeter, produit rachi-
tique du contact occa-
sionnel du reve et de la
realite.
Menn ne voyait d’autre
remede a cet etat de choses,
ä cette mentalite, qu’une
« education vocation-
nelle », garantissant ä
chaque individu le de-
veloppement integral de
ses facultes et de ses
aptitudes,et ainsi capable
de « mettre d’accord, se-
lon Guyau, la vie indi-
viduelle la plus intensive
avec la vie collective la
plus extensive ». Etau som- cuno-amiet
met de sa doctrine, l’art,
agent et consequent, constituait le temoignage
naturel d’une societe sciemment creatrice.
Mais surtout, Radmirable enseignement
artistique de Menn, le premier soucieux de
la securite scientifique, est le seul ä notre
connaissance d’oü procede une base raiion-
nelle de critique, prouvant le bien, denon-
qant le mediocre, et determinant ainsi une
Orientation rationnelle et' feconde des re-
cherches et des efforts.
Malheureusement, les griefs de Menn
envers l’humanite en general auraient pu
(Photographie Boissonnas)
s’adresser plus particulierement ä la Societe
genevoise de son temps. Les vues larges
du maitre echapperent ä Rentendement de
ses compatriotes. S’agissait-il d’art ou de
Science? On crut ä une confusion de ces
deux langues. Menn, en effet, parlait ces
deux idiomes qu’il avait su, le premier,
assembler et reconcilier. A quelques excep-
tions pres, nos specialistes jugerent cet en-
seignement artistique trop scientifique, ou
s’effaroucherent de cette Science nouvelle,
inductrice du beau.
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