A partir de onze ä douze ans et jusqu’ä
seize ou dix-sept ans, c’est-ä-dire jusqu’ä la
fin des etudes scolaires, les memes exercices
de dessin, les memes Programmes sont pro-
poses simultanement ä tous les eleves. Je
n’ai trouve aucun inconvenient et j’ai au
contraire apprecie qu’il y avait de nombreux
avantages ä proceder ainsi. Chacun s’ex-
prime comme il peut. Quelque sommaire,
quelque maladroit que soit ä nos yeux le
moyen d’expression que possede l’enfant, ce
moyen lui suffit et l’on peut constater ce
fait constant, c’est que l’esprit d’observation
se developpant, les moyens d’expression se
developpent proportionnellement. L’enfant a
l’intuition du mode de representation; il
invente, trouve ou choisit ses procedes de
traduction.
Des lors, j’estime qu’il est plus interessant
et plus utile d’äider au developpement de la
faculte d’observation que de vouloir enseigner
ä l’eleve le cöte abstrait du dessin, le metier
qu’il doit acquerir seul et saris effort.
Chaque semaine, j’indique le sujet ä
traiter, puis j’expose, dans des cadres dis-
poses ä cet effet dans la classe, les dessins
que j’ai juges les meilleurs comme resultats
ou comme tendances.
Or, il arrive que le dessin d’un jeune
de la classe de sixieme (onze ans), voisine
avec le dessin d’un grand de seconde (quinze
ans). Tous ces dessins sont soumis ä la cri-
tique, parfois severe, des camarades et l’on
fait souvent appel ä mon arbitrage pour
trancher des conflits d’opinion sur les me-
rites d’un tel ou de tel autre. J’explique les
motifs de mon choix ; je commente les
dessins exposes, j’en fais, quand il y a
lieu, un rapprochement avec des oeuvres de
maitres, j’en montre les analogies. et les
dissemblances, et pendant cette dissertation
avec mes eleves, l’heure de la classe de
dessin passe. et s’acheve quelquefois,
sans que ceux-ci aient beaucoup dessine-
Je crois cependant pouvoir affirmer qu’ils
n’ont pas perdu leur temps.
Cette comparaison constante developpe
chez tous le sens critique, et, ai-je besoin
de le dire, entretient une vive emulation.
Ainsi que vous le remarquerez, les sujets
d’etude sont aussi varies que possible, un
i 67
seize ou dix-sept ans, c’est-ä-dire jusqu’ä la
fin des etudes scolaires, les memes exercices
de dessin, les memes Programmes sont pro-
poses simultanement ä tous les eleves. Je
n’ai trouve aucun inconvenient et j’ai au
contraire apprecie qu’il y avait de nombreux
avantages ä proceder ainsi. Chacun s’ex-
prime comme il peut. Quelque sommaire,
quelque maladroit que soit ä nos yeux le
moyen d’expression que possede l’enfant, ce
moyen lui suffit et l’on peut constater ce
fait constant, c’est que l’esprit d’observation
se developpant, les moyens d’expression se
developpent proportionnellement. L’enfant a
l’intuition du mode de representation; il
invente, trouve ou choisit ses procedes de
traduction.
Des lors, j’estime qu’il est plus interessant
et plus utile d’äider au developpement de la
faculte d’observation que de vouloir enseigner
ä l’eleve le cöte abstrait du dessin, le metier
qu’il doit acquerir seul et saris effort.
Chaque semaine, j’indique le sujet ä
traiter, puis j’expose, dans des cadres dis-
poses ä cet effet dans la classe, les dessins
que j’ai juges les meilleurs comme resultats
ou comme tendances.
Or, il arrive que le dessin d’un jeune
de la classe de sixieme (onze ans), voisine
avec le dessin d’un grand de seconde (quinze
ans). Tous ces dessins sont soumis ä la cri-
tique, parfois severe, des camarades et l’on
fait souvent appel ä mon arbitrage pour
trancher des conflits d’opinion sur les me-
rites d’un tel ou de tel autre. J’explique les
motifs de mon choix ; je commente les
dessins exposes, j’en fais, quand il y a
lieu, un rapprochement avec des oeuvres de
maitres, j’en montre les analogies. et les
dissemblances, et pendant cette dissertation
avec mes eleves, l’heure de la classe de
dessin passe. et s’acheve quelquefois,
sans que ceux-ci aient beaucoup dessine-
Je crois cependant pouvoir affirmer qu’ils
n’ont pas perdu leur temps.
Cette comparaison constante developpe
chez tous le sens critique, et, ai-je besoin
de le dire, entretient une vive emulation.
Ainsi que vous le remarquerez, les sujets
d’etude sont aussi varies que possible, un
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