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https://doi.org/10.11588/diglit.55560#0104
Lmfins.
Lftendttc,
Bergame.
Pilles,
Pelées.
TConlne
des lieux.
EB ergamasc abou-
tit du Nord à la Valte-
line ; du Couchant au
Milanois; duMidyau
melme Milanois , au
Cremalc & Cremo-
nois ; & du Levant au
Breffan. Sa longueur
eft d’environ cinquan-
te milslà largeur eft
inégalé, & confiderable du cofté du Nord ; mais
fort retreinte tirant de Bergame au Midy.
Il a pour fa ville capitale la Cité de Bergame,
nommée par les Anciens Bergomum, & par les Ita-
liens Bergamo. Elle eft affilé fur le pendant d’une
montagne, n’ayant guere loin la riviere, ou le
torrent de Serio. Elle a deux affez grands faux-
bourgs , qui luy font joints au pied du mont, &
fans eux trois mils de tour. Elle eft auffi fortifiée
de neuf baftions , & defenduë encor d’un Cha-
fteau des plus forts, nommé La Capella, ou la Cha-
pelle , affis en lieu fort avantageux, & comman-
dant en Cavalier à toute la ville. On y voit prés
la place l’Eglife de S. Marie, avec le tombeau de
marbre dreffé à Barthélémy Capolian, Capitaine
des Vénitiens ; & d’autres encor de divers Sei-
gneurs affez magnifiques, & l’on tient que dans
le Dôme on garde vingt-cinq corps Saints. L’E¬
glife des Prédicateurs mérité auffi d’eftre veuë, à
caulé des figures de bois de raport, qui lêmblent
peintes, & de fa Librairie mile entre les premiè-
res de l’Europe, 8c drellée à grands fraiz par
Alexandre Martinengo, Seigneur de Malpaga.
Cefte ville fo fournit volontairement aux Véni-
tiens l’an 1408.
Ses autres principales places font la ville de
Martinengo, peuplée d’environ trois mille âmes :
Romanoj lieu de grand trafic, peuplé de melme; 8c
Clufon, proche de la Valteline.
Ce pays contient auffi fix principales Valées,
qu’ils nomment Val Seriana, Brembana, de
S. Martin, de Calepio, de Chiufontio & de Man-
ca,où l’on trouve plus de deux cens lieux habitez.
La valée Seriane, fejour des parties des anciens
Becwii de Ptolemée, reçoit aujourd’huy fon nom
de la riviere de Serio qui l’arrofe. La Brembane a
ce nom , pource qu’elle eft affile prés du rivage
droit de la riviere de Brembo, & chacune de ces
deux valées eft longue de trente mils. La valée
de S. Martin a quinze mils de long. Celles de Ca-
lepio, Chiufontio, 8c de Manca, ont moins d’eftenduë.
Le principal lieu de toutes ces valées eft Calepio ,
qui donne le nom à fa valée, & les autres princi-
paux font Luer de la valée de Chiufontio , & Ler-
tua, où l’on fait de tres-beaux & bons draps.
Au refte,en tout ce pays on compte deux cens
trente fix lieux ouverts, ou clos.
Italie.
L’Air de ce pays eft des plus lubtils : 8c pour le Qualité
regard de fon terroir, celuy qui s’eftend vers le
Levant eft plain & fertil ; mais celuy qui s’avance a °‘r'
vers le Nord eft tout raboteux, froid, & de peu
de rapport ; & l’on tient qu’il y a quarante mils
de montagne , & douze de plaine feulement;
d’où vient qu’on y void ordinairement cherté de
grain. Mais les habitans abondent tellement en Grains es
vin en plusjeurs endroits, qu’ils fuppleent par ce ^ls*
moyen au defaut du bled. D’avantage,il y a quel-
ques valées qui produifent?outre les vins délicats,
de l’huyle ; 8c d’autres qui portent diverfes fortes
de fruiéts, entre lelquels on recueille en ce pays
force châtaignes. Mais celles qui ne font propres -^»imauxt
pour le bled ny pour le vin , nourriffent grande
quantité de bétail.
Ce pays abonde encor en queux à émoudre di- Mines.
vers inftrumens de fer, en pierres, propres à faire liC‘lCj'
des meules de moulin, en marbre, en fer, princi-
palement aux valées de Scalve & Brembane.
Les Bergamalcs font fort civils, 8c d’un elprit Mœurs, es
tres-fùbtil, 8c dilpofé tant au trafic,qu’aux lettres,
aulquelles ils font tellement nez, qu’ils n’ont be-
foin de Médecins eftrangers,non plus que de Do-
éteurs és loix, Procureurs , Notaires, 8c Maifti es
de Grammaire, pource qu’il s’en trouve ordinai-
rement en ce pays en grand nombre des plus ex-
cellents. Mais leur langage eft greffier au poffible,
lî bien que les Zanis,qui le parlent auxComedies,
appreftent à rire à tout le refte des Italiens.
Ils ont d’affez bonnes laines , dont ils font une Xkhefrs,
infinité de tapifferies, qu’ils appellent Spalliere, & trafe'
d’où vient que nous les nommons auffi Elpalieres;
8c des draps de plusjeurs fortes , qui font portez
partie en Lombardie, partie en Alemagne, voire
mefme à Conftantinople. Ils ont auffi leurs châ-
taignes, chairs, formages, beurre,charbon, fer,
acier, queux, meules de moulin, 8c marbres,dont
ils tirent tous les ans avec ce que deffus, un mil-
lion , & prés de trois cens mille ducats. Au refte,
ils trafiquent & gaignent en tout 8c par tout, de
mefme que les Genevois, mais avec moins de ha-
zard; & le jour de là inet Barthélémy l’on tient
en un des fauxbourgs de Bergame, une Foire qui
dure plusjeurs jours, où l’on void un grand nom-
bre de marchands Italiens, Alemans, Grifons 8c
Suiffes. Il fe tient encor à Romano , trois fois la
fepmaine,un grand marché de grain,qui donne,
par maniéré de dire, dequoy vivre à tout le Ber-
gamafe , pource qu’il y vient le plus fouvent du
bled des pays voyfins, comme du Milanois, Cre-
monois, Lodefan, & de la Ghiara-d’Adde, non-
obftant les gardes que les Elpagnols tiennent aux
palPages.
Tout le Bergamalc fait environ quatre vingt Forces.
mille âmes, dont on peut tirer quatre mille fol-
dats de Bergame, 8c douze mille du refte du Ber-
G g gamalc.
Lftendttc,
Bergame.
Pilles,
Pelées.
TConlne
des lieux.
EB ergamasc abou-
tit du Nord à la Valte-
line ; du Couchant au
Milanois; duMidyau
melme Milanois , au
Cremalc & Cremo-
nois ; & du Levant au
Breffan. Sa longueur
eft d’environ cinquan-
te milslà largeur eft
inégalé, & confiderable du cofté du Nord ; mais
fort retreinte tirant de Bergame au Midy.
Il a pour fa ville capitale la Cité de Bergame,
nommée par les Anciens Bergomum, & par les Ita-
liens Bergamo. Elle eft affilé fur le pendant d’une
montagne, n’ayant guere loin la riviere, ou le
torrent de Serio. Elle a deux affez grands faux-
bourgs , qui luy font joints au pied du mont, &
fans eux trois mils de tour. Elle eft auffi fortifiée
de neuf baftions , & defenduë encor d’un Cha-
fteau des plus forts, nommé La Capella, ou la Cha-
pelle , affis en lieu fort avantageux, & comman-
dant en Cavalier à toute la ville. On y voit prés
la place l’Eglife de S. Marie, avec le tombeau de
marbre dreffé à Barthélémy Capolian, Capitaine
des Vénitiens ; & d’autres encor de divers Sei-
gneurs affez magnifiques, & l’on tient que dans
le Dôme on garde vingt-cinq corps Saints. L’E¬
glife des Prédicateurs mérité auffi d’eftre veuë, à
caulé des figures de bois de raport, qui lêmblent
peintes, & de fa Librairie mile entre les premiè-
res de l’Europe, 8c drellée à grands fraiz par
Alexandre Martinengo, Seigneur de Malpaga.
Cefte ville fo fournit volontairement aux Véni-
tiens l’an 1408.
Ses autres principales places font la ville de
Martinengo, peuplée d’environ trois mille âmes :
Romanoj lieu de grand trafic, peuplé de melme; 8c
Clufon, proche de la Valteline.
Ce pays contient auffi fix principales Valées,
qu’ils nomment Val Seriana, Brembana, de
S. Martin, de Calepio, de Chiufontio & de Man-
ca,où l’on trouve plus de deux cens lieux habitez.
La valée Seriane, fejour des parties des anciens
Becwii de Ptolemée, reçoit aujourd’huy fon nom
de la riviere de Serio qui l’arrofe. La Brembane a
ce nom , pource qu’elle eft affile prés du rivage
droit de la riviere de Brembo, & chacune de ces
deux valées eft longue de trente mils. La valée
de S. Martin a quinze mils de long. Celles de Ca-
lepio, Chiufontio, 8c de Manca, ont moins d’eftenduë.
Le principal lieu de toutes ces valées eft Calepio ,
qui donne le nom à fa valée, & les autres princi-
paux font Luer de la valée de Chiufontio , & Ler-
tua, où l’on fait de tres-beaux & bons draps.
Au refte,en tout ce pays on compte deux cens
trente fix lieux ouverts, ou clos.
Italie.
L’Air de ce pays eft des plus lubtils : 8c pour le Qualité
regard de fon terroir, celuy qui s’eftend vers le
Levant eft plain & fertil ; mais celuy qui s’avance a °‘r'
vers le Nord eft tout raboteux, froid, & de peu
de rapport ; & l’on tient qu’il y a quarante mils
de montagne , & douze de plaine feulement;
d’où vient qu’on y void ordinairement cherté de
grain. Mais les habitans abondent tellement en Grains es
vin en plusjeurs endroits, qu’ils fuppleent par ce ^ls*
moyen au defaut du bled. D’avantage,il y a quel-
ques valées qui produifent?outre les vins délicats,
de l’huyle ; 8c d’autres qui portent diverfes fortes
de fruiéts, entre lelquels on recueille en ce pays
force châtaignes. Mais celles qui ne font propres -^»imauxt
pour le bled ny pour le vin , nourriffent grande
quantité de bétail.
Ce pays abonde encor en queux à émoudre di- Mines.
vers inftrumens de fer, en pierres, propres à faire liC‘lCj'
des meules de moulin, en marbre, en fer, princi-
palement aux valées de Scalve & Brembane.
Les Bergamalcs font fort civils, 8c d’un elprit Mœurs, es
tres-fùbtil, 8c dilpofé tant au trafic,qu’aux lettres,
aulquelles ils font tellement nez, qu’ils n’ont be-
foin de Médecins eftrangers,non plus que de Do-
éteurs és loix, Procureurs , Notaires, 8c Maifti es
de Grammaire, pource qu’il s’en trouve ordinai-
rement en ce pays en grand nombre des plus ex-
cellents. Mais leur langage eft greffier au poffible,
lî bien que les Zanis,qui le parlent auxComedies,
appreftent à rire à tout le refte des Italiens.
Ils ont d’affez bonnes laines , dont ils font une Xkhefrs,
infinité de tapifferies, qu’ils appellent Spalliere, & trafe'
d’où vient que nous les nommons auffi Elpalieres;
8c des draps de plusjeurs fortes , qui font portez
partie en Lombardie, partie en Alemagne, voire
mefme à Conftantinople. Ils ont auffi leurs châ-
taignes, chairs, formages, beurre,charbon, fer,
acier, queux, meules de moulin, 8c marbres,dont
ils tirent tous les ans avec ce que deffus, un mil-
lion , & prés de trois cens mille ducats. Au refte,
ils trafiquent & gaignent en tout 8c par tout, de
mefme que les Genevois, mais avec moins de ha-
zard; & le jour de là inet Barthélémy l’on tient
en un des fauxbourgs de Bergame, une Foire qui
dure plusjeurs jours, où l’on void un grand nom-
bre de marchands Italiens, Alemans, Grifons 8c
Suiffes. Il fe tient encor à Romano , trois fois la
fepmaine,un grand marché de grain,qui donne,
par maniéré de dire, dequoy vivre à tout le Ber-
gamafe , pource qu’il y vient le plus fouvent du
bled des pays voyfins, comme du Milanois, Cre-
monois, Lodefan, & de la Ghiara-d’Adde, non-
obftant les gardes que les Elpagnols tiennent aux
palPages.
Tout le Bergamalc fait environ quatre vingt Forces.
mille âmes, dont on peut tirer quatre mille fol-
dats de Bergame, 8c douze mille du refte du Ber-
G g gamalc.