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Blaeu, Joan
Le grand atlas ou Cosmographie Blaviane, ou laquelle est exactement descritte la Terre, la Mer et le Ciel (Nevfvième Volume): Contenant L'Italie, Qvi Est Le XVI. Livre De L'Europe — Amsterdam: Chez Jean Blaeu, 1663

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https://doi.org/10.11588/diglit.55560#0152

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A

X13





Êvnftns.

jîjknduc.

Bays.

Lacs.

Rizières.

Qualité
d'aUir^

’Eflat de U Èglife a du
Nord les terres des
Vénitiens 8c le Golfe
de Venifè ■ du Cou-
chant les pays des
Ducs de Modene, de la
Mirandole, & de Man-
touë ; du Midy l’Eftat
du Grand Duc, & la
MerTyrrhene, ou de
Toïcancj 8c du Levant le pays d’Abruzzo, & la
Terre de Labeur du codé de la Campagne de
Rome, parties du Royaume de Naples.
Sa longueur,fans y comprendre la Comté d’A¬
vignon,ny le pays de Benevento au Royaume de
Naples, & les autres pays écartez, eft de plus de
300 mils,ou 100 lieues de ce pays,& fà largeur de
prés de 100 mils,ou 33 de nos lieues.
Cét Eftat embraffcen Italie une partie de la
Tofcane, avec le Patrimoine de S.Pierre, & le Pe-
rugin, la plus grande partie du Latium , ou de la
Campagne de Rome, l’Umbrie, ou la Duché de
Spolete, avec la Sabinie; la Marque d’Ancone, la
Duché d’Urbin,la Romagne,avec IeFerrarois,&
le Bolognois; la ville & le pays de Benevent en la
Principauté, une Province du Royaume de Na-
ples;la ville Epifcopalede Ceneda au Trevifân,&
dans le pays de Montferrat & Piémont, les lieux
defàinétBenigno, Cortegio, S. Giorgio, Corve-
glia, Montafia, Primero, Cortanfio, S. Stefano,
Montalto,Roccapaglia,& quelques autres; outre
lefquels le Pape poilede en France la Comté de
Veniffe, ou d’Avignon.
Ses principaux lacs font ceux de Peruge, Bol-
fcna, Bracciano, Vio, Piediluco, Suiago, 8c Fo-
2Üano;& les autres moindres font ceux de S.Praf.
O
fedo, Baffanello , Monterofe, Baccano, Caftel
Candolfo , & Neme. Ses principales rivières
font le Po , & le Tibre ; dont l’une palfe par le
Ferrarois, & l’autre par Rome.
Cet Eftat a prefque par tout un air fafoheux,
& mal fainéant à caufe de fcs eaux croupilfantes,
marécageufes, & forefts, que des vapeurs de fon
terroir trop humide, d’où l’on voit mefme fortir,
principalement fur le chemin de Lorette, quel-
ques feuxvolages,quilefchentlaterre, & témoi-
gnent combien l’air y eft épais & greffier. Tout
le pays qui s’eftend le long de la marine, toute la
contrée de Cornetto , & toute la Campagne de
Rome, ont cette incommodité , qui vient des fo-
re ft s , dont le pays eft pour la pluspart couvert le
long de la Marine,& des marefts Pontins, où l’on
voyoit autrefois 24 villes,ou bourgades,apres que
Corneille Cethege les eut mis à fec ; Theodoric
Roy des Goths ayant depuis fait le mefme, lors
que fes champs furent inondez^puisle Pape Sixte
V l’ayant encor entrepris for la fin de fes jours ; fi
bien qu’il faudrait fccher tous ces marécages, te-
Italie.


nir nets lés canaux dès rivières, couper les boisj,
puis en faire cultiver les terres, & baftir plusjeurs
logemens pour la retraite des payfans, & travail-
leurs, qui en manquent, & par confcquent de-
viennent malades,eftans travaillez tant de la ma-
lignité de l’air, & de la terre for laquelle ils dor-
ment, que de l’ardeur du Soleil, de la froideur dé
la Lune, & des vents du Midy. Le Ferrarois a be-
foin de mefme remede, àcaufo desdébordemens
du Po , qui laiffent des eaux mortes & des ma-
refts ; & les territoires de Ravenne, Bagnacaval-
lo, Lugo, & Bologne, inondez de la Padufc,
font réduits à mefme neceffité , & le Ferrarois a
particulièrement de l’obligation au Duc Hercu-
le , qui mit à fcc la Samaritine ; à Hippolyte Pia-
tefc, qui fecha la Ravede, & à Lamberti, qui fit
le mefmè du Poggio.
Quant aux eaux courantes, dont l’agriculture,
& la fertilité des terres dépend en partie, com- &
bien que cét Eftat n’ayt faute de rivières & de
lacs, toutefois on pourrait beaucoup meilleurer
le territoire de Rome, en conduifant le Teveron
à la ville ; veu qu’outre le bien que cette eau fe-
roit a la terre , les commoditez qu’il porteroit
aux habitans, la facilité de la conduite des vivres
qu’il augmenterait , & le profit des jardins, il
rendroit encor l’air meilleur & plus fain, tant
par le moyen de la fraicheur que l’eau courante
engendre, que du changement de l’air, caufé
par le cours de la mefme 5 outre que l’inondation
du Tibre porteroit moins de dommage à Ro-
me , qu elle ne fait ordinairement 5 pource qu’il
Viendrait â manquer de l’eau tant ordinaire
qu’extraordinaire du Teveron , qui fait hauffer
celle du Tibre de quelques braffcs. Au refte,
l’eau du Tibre eftantraffifc, eft des plusfainesj
de mefme que celle de Seine à Paris,- 8c quant
à ce que quelques uns eftimént que cette eau
perdrait beaucoup de fà bonté , n l’on détour-
noitle Teveron, qui porte dans le Tibre des
eaux foufrées des campagnes de Tivoli ; cettè
apprehenfion eft frivole, pource que ces eaux de
Tivoli, conduites par le Teveron, ne font necef.
faites à la bonté de l’eau du Tibre, d’autant que
celles qu’il y meine fuffifcnt, & la Nere, outre fcs
eaux , dont la couleur peut faire juger combien
elles font foufrées, y en meine beaucoup d’autres
deplusjeurs vertus , qu’on voit fortir en divers
endroits au deffous deNarny. Ilyadans ce pays Bains.
des bains de toutes fortes, à Tivoli, Lamentana,
Stigliano, Viccarello, Anticola, Viterbe, la Por-
tetta, & la Scarpette.
Ce pays eft traverfé de l’Apennin, qui n’a que W.
quelques endroits d’affez bon raport,- prefque
tout fon dedans eft maigre. Mais le refte de fon
terroir eft pour la pluspart gras 8c fertil, comme
l’Ombrie , pays des plus habitez, 8c des meil-
leurs j 8c la Campagne de Rome, bien que fort
A a a des-
 
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