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Blaeu, Joan
Le grand atlas ou Cosmographie Blaviane, ou laquelle est exactement descritte la Terre, la Mer et le Ciel (Nevfvième Volume): Contenant L'Italie, Qvi Est Le XVI. Livre De L'Europe — Amsterdam: Chez Jean Blaeu, 1663

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https://doi.org/10.11588/diglit.55560#0134

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des Evefchés de

(

?

&

Limites.

Champ &
Citotens.

Fcltrle.

Es régions font termi-
nées du cofté d’Orient
de Fréjus ; du Midy de
Tarvile; de l’Occident
de Trente; du Septen*
trion de Cadore. La
terre eft fort noble &
fertile, ornée de plu-
fieurs bourgs bien polis;
fes citoiens ont l’efprit
fort propre tant aux letres & tous honeftes exer- les fontaines le fleuve Liquentia* vulgairement £z-
vices, qu’augouvernement de la Republique; ils ’
ont la main prompte & habile à executer ce que
l’occafion demande d’eux.Ses champs font agréa-
bles , abondans en froment, vin , & autres fortes
de fruits qui fervent à la nourriture ; elle ne man-
que point de fontaines chaudes & ïàlutaires;de di-
vers métaux ; de plusjeurs nobles fleuves 8c lacs.
Son ciel eft falubre, délicieux 8c temperé.
Feltrie, affifefur les confins des Carnes, & des
Venitiens,eft un bourg célébré mefmes à prefent,
8c illuftré d’un fiege Epifoopal ; on l’appelle vul-
gairement Feltre. Cluverius dit qu’elle fomble avoir
obtenu la première renommée 8c dignité apres
Verone, dans le champ Rhetique. Il en eft fait
mention dans une ancienne infeription qui fe
trouve en ce mefme lieu, 8c dans l’Itineraire d’An-
tonin : fes habitans s’appellent Feltrins chés Pline,
Cafliodore,& Paul Diacre. L’on peut conjecturer
de cette ancienne infeription, Ordo Feltr. qu’au
moins elle jouïflbit autrefois du droit Romain &
de la prefeéture. Chés Pline fes citoiens font ap-
pellés Fertini, livre 3, cha. 19 ; mais par ce que le
bourg fo nomme mefme aujourd’huy Feltre, &
que chés Antonin il fe lit Feltria, qu’aufli ce mefme
terme fo trouve en une ancienne infeription en Fel-
tre ; que de plus il eft dans Caflîodore, livre 5 de
fes diverfîtés, & en l’infcription de l’epiftre 9, il y
a Pojfejforibus Feltrinis ; que d’abondant chés Paul
Diacre ces mots font eferits liv. 3, chap. 27, fon-
tejus Feltrinus ; perfonne ne peut maintenant
douter, que le Fertini de Pline ne foit une faute feparement, ils les contraignit tous de luy jurer fidelité à
gliflee en cet endroit. Ce lieu eft la Patrie de Vi- mefure qu’ils F abordaient. La fituation de ce pont de
étorin, qui a efté avec quelques autres un excel- Liquence fert d’argument, dit Cluverius , qu’il
lent reftaurateur de la langue Latine. eft le même avec le bourg appelé vulgairement
Bellune eft un bourg des Rhetiens en Italie, du- la Motta.
Italie, R r

quel Pline &Ptolemée font mention; lequel ceux BcUunt»
qui habitent aujourd’huy au deffus de Feltre ap-
pellent vulgairement Belluno. Il poffede la dignité
Epifcopale, & obéît avec Feltre au Patriarche
d’Aquilée. Non loin de la ville il y a un lac, que
les habitans nomment Lago Pafino ; duquel on
croid que par des conduits fouterrains coulent ces
trois fontaines abondantes, quifourdent prefque
au même lieu , proche le bourg Pulcenio aux
montagnes Opiterges, comme dit Pline; defquel-

yen^a , prend fon origine, & prés defquelles fort
une fontaine tres-abondante , avec une fi gran-
de impetuofité en fes eaux, que, feparée en
quatres branches, elle fait tourner quatres roues
de moulins, &, venant par apres à s’unir avec Li-
quentia, elle la rend capable de porter des ba-
teaux. Sur fos rivages fe voyent des frequentes fo-
refts de chefhes haut elevés, tels qu’a peine en
trouveras vous de pareils en tout autre endroit
de l’Italie. Et bien que presque tous les fleuves
du rivage Vénitien roulent fi abondamment leurs
eaux, qu’ils ouvrent des ports, dont les embou-
cheures font tres-larges 8c profondes, aux vaifo
féaux qui y abordent,Liquence n’a pas laiffé d’avoir
fonport, qui refte encor maintenant, retient
ce même nom, 8c fort aufli de limite entre Tar-
vife & Fréjus.
Au delà de ce lac vous rencontrés une vafte fo- Fwejh
reft, dite vulgairement Bofco da remi di S. Marco, la-
quelle je crois n’avoir fait qu’une foule foreft avec
les fus-dites aux rivages de Liquence, je la penfo
celle la même que Paul Diacre appelle Capula-
num faltum, ou fylvam Capulanam : voici fos
mots au liv. 5,chap. 39, des affaires des Longbars,
Lors que Gunibert amajfoit contre luy une armée , &
que les habitans de Fréjus youloyent aller d fon fecours,
pour garder leur fidelité, cet Alachis fe cachant en une
forefl dite Capulanus, Ter s le pont du fleuve Liquence*
difiant de Fréjus 48 mils, & qui efi dans le chemin qui
conduit d Ticine, comme Farmée de ceux de Fréjus venait
 
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