I
E
en langage naturel
IL ORVIETAN O.
E territoir d’Orviete eft
ceint de celuy de Sie-
ne , de Perulè , des
champs d’Umbrie, du
Patrimoine de S. Pier-
re , & du Duché de
Caftre. Orviete eft Mé-
tropolitaine , Antonin
l’appelle Oropitum, Pro-
copius Vrbiventum &
Vrbs Vetana , Pline Herbanum. Elle eft fituée fur la
plaine d’une haute & rude montagne, fans murs,
au defaut desquels la roche lupplce. Procopius
d’écrit fort diligemment Ion afliete en ces ter-
mes au livre 11 des affaires des Goths : Si toft que
Belijaritrs fut arrivé a Vrbivente ; il commanda que tous
ordonnaffent le camp en un lieu commode : è? luy faisant le
tour de toute la ville, confideroit de quel coflé il la pourrait
attaquer j mais il fcmbloit qu’elle nepouïoiteftïe empor-
tée avec aucune machine, n’y avec aucun effort, toutefois
il ne desefperoit pas de pouvoir s’en rendre maitre par fes
embufihes 3 car ilfait elever un grand monceau de terre ap-
plani & égal en fa partiefuperieure, ajpre & inégal en fin-
ferieure , autour duquel il y aVoit des roches d’une pareille
hauteur, qui fermaient de ceinture a la ville, éloignées
environ d’un jet depierre. Les anciens hommes édifieront
une ville fur cet amas de terre , laquelle n’etoit point
fermée de murailles, n’y munie d’aucun autre ouvrage.
D’autant que ce lieu leur fembloit inexpugnable de fa na-
ture. Veu qu’il n’y a qu’unfeul chemin, depuis les rochersjuf-
ques a fon entrée. Lequel étant gardé 3 les citojens ne crai-
gnaient d’aucun autre coflé l’effort de l’ennemi, mejmes en
cet endroit ou la nature a difpofé un accès pour aller a cette
Ville ; un grand fieuve qu’on ne peut gueïer, occupe fefpace
qui eft entre ce monceau de terre ièf les rochers. C’eft pour-
quoy les anciens Romains eleverent en ce lieu quelque petit
bâtiment. Son ciel eft tres-agreable, & délicieux
à la veüe ; fon air eft fain, finon lors qu’aux mois
de l’Efté l’on atendrit le chanvre dans le fleuve
voifin Palia,(queCaton appelle Peliajcar l’air,in-
feété d’une odeur puante qu’i 1 exhale, eft fort in-
commode aux habitans.La ville a un temple très-
fomptueux,encroufté de marbre & de Porphyre,
duquel la face eft ornée de ftatues de marbre,
travaillées parles plus habiles ouvriers. Entre
icelles eft la ftatuë de Dieu,formant Eve de la co-
fte d’Adam. Les feneftresfontd’Albaftre, trans-
parantes comme du verre. Il y a de riches autels
qu’Vrbain cinquième, Pape, a fait édifier l’an
1367. 11 s’y void auffi une fontaine tres-profon-
de , creufée dans le rocher par Clement feptié-
me, à l’entrée de laquelle on lit, L’induflriea ad*
jouté ce que la nature avoit envié a la fortification.
L’on tient que là profondeur eft de 2 5 z coudées.
Non loin delà , versleMidy, eft un bourg
appellé vulgairement, Bagnarea, que Paul Diaci e s^area.
nomme Bain du Roy, ennobli de la dignité Epi-
Icopale.
Vers l’Occident eft Aquapendens, ville longue ^^pc»”
&fituée fur une montagne, enlavoyequi con- cns'
duit de Siene à Rome,entre le lac Vulfinien & le
fleuve Prilis ou Palia. C’eft la Patrie de Hierôme
Fabrice , célébré Anatomifte entre les peuples
de Pavie, en la louange duquel a été fait ce
diftique,
Marti a Fabriciojaélatfe nomine Roma,
Pendula Fabricios tu quoquegignis Aqua.
C’eft à dire,
Rome fe Va Vantant du nom Fabricîen,
L’illuftre Aquapendenspoffede aufii le fien.
On la nomme vulgairement Acquapendente,
chés Ptolomée elle eft dite aj^a*, Acula: quoy
que Cluvere eftime que ce mot eft corrompu du
nom vray & naturel aWja*, Aquila.
Italie.
LU
E
en langage naturel
IL ORVIETAN O.
E territoir d’Orviete eft
ceint de celuy de Sie-
ne , de Perulè , des
champs d’Umbrie, du
Patrimoine de S. Pier-
re , & du Duché de
Caftre. Orviete eft Mé-
tropolitaine , Antonin
l’appelle Oropitum, Pro-
copius Vrbiventum &
Vrbs Vetana , Pline Herbanum. Elle eft fituée fur la
plaine d’une haute & rude montagne, fans murs,
au defaut desquels la roche lupplce. Procopius
d’écrit fort diligemment Ion afliete en ces ter-
mes au livre 11 des affaires des Goths : Si toft que
Belijaritrs fut arrivé a Vrbivente ; il commanda que tous
ordonnaffent le camp en un lieu commode : è? luy faisant le
tour de toute la ville, confideroit de quel coflé il la pourrait
attaquer j mais il fcmbloit qu’elle nepouïoiteftïe empor-
tée avec aucune machine, n’y avec aucun effort, toutefois
il ne desefperoit pas de pouvoir s’en rendre maitre par fes
embufihes 3 car ilfait elever un grand monceau de terre ap-
plani & égal en fa partiefuperieure, ajpre & inégal en fin-
ferieure , autour duquel il y aVoit des roches d’une pareille
hauteur, qui fermaient de ceinture a la ville, éloignées
environ d’un jet depierre. Les anciens hommes édifieront
une ville fur cet amas de terre , laquelle n’etoit point
fermée de murailles, n’y munie d’aucun autre ouvrage.
D’autant que ce lieu leur fembloit inexpugnable de fa na-
ture. Veu qu’il n’y a qu’unfeul chemin, depuis les rochersjuf-
ques a fon entrée. Lequel étant gardé 3 les citojens ne crai-
gnaient d’aucun autre coflé l’effort de l’ennemi, mejmes en
cet endroit ou la nature a difpofé un accès pour aller a cette
Ville ; un grand fieuve qu’on ne peut gueïer, occupe fefpace
qui eft entre ce monceau de terre ièf les rochers. C’eft pour-
quoy les anciens Romains eleverent en ce lieu quelque petit
bâtiment. Son ciel eft tres-agreable, & délicieux
à la veüe ; fon air eft fain, finon lors qu’aux mois
de l’Efté l’on atendrit le chanvre dans le fleuve
voifin Palia,(queCaton appelle Peliajcar l’air,in-
feété d’une odeur puante qu’i 1 exhale, eft fort in-
commode aux habitans.La ville a un temple très-
fomptueux,encroufté de marbre & de Porphyre,
duquel la face eft ornée de ftatues de marbre,
travaillées parles plus habiles ouvriers. Entre
icelles eft la ftatuë de Dieu,formant Eve de la co-
fte d’Adam. Les feneftresfontd’Albaftre, trans-
parantes comme du verre. Il y a de riches autels
qu’Vrbain cinquième, Pape, a fait édifier l’an
1367. 11 s’y void auffi une fontaine tres-profon-
de , creufée dans le rocher par Clement feptié-
me, à l’entrée de laquelle on lit, L’induflriea ad*
jouté ce que la nature avoit envié a la fortification.
L’on tient que là profondeur eft de 2 5 z coudées.
Non loin delà , versleMidy, eft un bourg
appellé vulgairement, Bagnarea, que Paul Diaci e s^area.
nomme Bain du Roy, ennobli de la dignité Epi-
Icopale.
Vers l’Occident eft Aquapendens, ville longue ^^pc»”
&fituée fur une montagne, enlavoyequi con- cns'
duit de Siene à Rome,entre le lac Vulfinien & le
fleuve Prilis ou Palia. C’eft la Patrie de Hierôme
Fabrice , célébré Anatomifte entre les peuples
de Pavie, en la louange duquel a été fait ce
diftique,
Marti a Fabriciojaélatfe nomine Roma,
Pendula Fabricios tu quoquegignis Aqua.
C’eft à dire,
Rome fe Va Vantant du nom Fabricîen,
L’illuftre Aquapendenspoffede aufii le fien.
On la nomme vulgairement Acquapendente,
chés Ptolomée elle eft dite aj^a*, Acula: quoy
que Cluvere eftime que ce mot eft corrompu du
nom vray & naturel aWja*, Aquila.
Italie.
LU