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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 5.1866-1867

DOI issue:
[Procès-verbaux des séances]
DOI article:
Sous-comité du Haut-Rhin: séance du 28 décembre 1867
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https://doi.org/10.11588/diglit.19863#0132

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— 112 —

«Dans le courant de ce mois, les mêmes ouvriers ont mis à découvert
une seconde sépulture de femme, à 10 mètres de la première, renfermant
encore des objets de toilette en bronze, des débris d'os et de poterie. On
en a retiré une paire de bracelets épais et cannelés, une longue épingle
dont la tête massive diffère des deux autres, une faucille avec une douille
côtelée, destinée à recevoir un manche en bois ou en corne, un certain
nombre de grains d'ambre provenant d'un collier, et le même ornement,
sous forme d'S, qu'avait fourni la première tombe.

«Dans aucune de ces tombes, on n'a trouvé de trace de squelette; chaque
sépulture occupait un espace très-restreint, l'espace nécessaire pour re-
cevoir le vase cinéraire; tout tend à prouver que les corps ont été brûlés.
La matière contenue dans le vase de la deuxième sépulture s'est moulée
en quelque sorte sur la paroi intérieure; elle est composée d'os concassés,
de parties carbonisées, de débris d'ambre; la trace du feu y est évidente;
on y remarque aussi la présence du bronze; l'épingle et l'ornement en spi-
rale qui l'accompagne ont laissé leur empreinte dans le conglomérat. Ainsi,
après l'incinération, les cendres, les débris d'os et des objets dont le dé-
funt était orné, avaient été réunis dans le vase funéraire.

«La forme de cet ustensile, la matière grossière dont il est formé, le gra-
vier et les fragments de silex qui y apparaissent, sa mauvaise cuisson, la
trace de la main de l'homme qui l'a pétri sans moule, sont des signes non
équivoques de la plus haute antiquité.

«D'un autre côté, il ne s'est pas trouvé la moindre trace de fer, et l'ab-
sence de ce métal est encore un indice de l'âge reculé de l'enfouissement.

«Parmi les objets que les deux sépultures renfermaient, il y en a un qui
mérite une attention toute particulière, car il n'a pas encore été rencontré
en Alsace et ne paraît point figurer dans les collections publiques du con-
tinent, s'il faut s'en rapporter aux auteurs qui se sont occupés spéciale-
ment de cette matière. Sa destination n'est pas facile à déterminer; sa
forme et ses dimensions font d'abord repousser l'idée qu'il a pu servir d'or-
nement; mais l'existence, au musée de Sclrwérin, d'une agrafe, d'une di-
mension plus grande encore, peut conduire à une solution satisfaisante.
Cette agrafe, qui est la plus grande qu'on ait trouvée en Allemagne, et qui
a été tirée du sol à Plauerhagen (Mecklembourg), est mentionnée dans les
Alterthiimer, que publie le savant conservateur du musée d'antiquités de
Mayence. Au vu du dessin, qui rappelle la forme de notre ornement, ne
peut-on pas admettre qu'il s'agit aussi d'une agrafe, pour laquelle ont pu
servir les épingles, qu'en raison de leur poids et de leur longueur (32 cen-
timètres), on saurait difficilement considérer comme des épingles à che-
 
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