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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 5.1866-1867

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[Mémoires]
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Siffer, Jér. Ans.: Mémoire sur un cimetière chrétien de l'époque mérovingienne, découvert à Morschwiller, au lieu dit Bühn
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https://doi.org/10.11588/diglit.19863#0196

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— 50 —

mon portefeuille énumèrent, comme autres antiquités découvertes à
Morschwiller, des monnaies romaines, des débris de vases en poterie
rouge, des fragments de tuiles à rebords, des blocaillès et des restes de
substructions incontestablement antiques. Ce n'est pas là tout:

Dans le canton rural connu sous le nom de Biihn, situé à environ
300 mètres au nord de Bachhoffen et à égale distance à l'ouest du Lunen-
wasen, le labour a fait découvrir, successivement, d'autres tombeaux des
temps anciens. Tout d'abord, je dirai que je n'ai assisté ni à la découverte
ni à l'ouverture d'aucune de ces nouvelles sépultures, mais j'ai recueilli,
sur les lieux, en ce qui concerne leur caractère spécial, de nombreux
témoins oculaires, des renseignements, des données, des détails tellement
précis et circonstanciés que je crois pouvoir me permettre d'en faire l'objet
d'une notice descriptive, d'autant plus qu'autrement elles risqueraient de
ne plus jamais être signalées, du moins avec la même fidélité, puisque la
plupart de ceux qui en avaient fait la découverte, reposent déjà dans le
sommeil de la tombe. Je commence, en répétant que je ne serai que sim-
ple référendaire.

D'abord, on a déterré dans ce canton deux tombeaux formés de la réu-
nion de plusieurs pierres en grès rouge des Vosges. Les deux sarcophages,
placés, côte à côte, à environ 3 mètres de distance, présentaient l'aspect
d'un carré oblong, affectant la forme d'un caveau à couverture tectiforme.
Les dalles formant le haut, le bas, les côtés et le lit des tombes, ainsi que
celles composant les couvercles, étaient jointes entre elles avec un ciment
d'une grande dureté. Les pierres de recouvrement, fermant les tombeaux,
étaient inclinées en pente, et placées, comme il est dit, en forme d'un toit
à quatre égouls. C'est là, à mon avis, une particularité distinctive, digne
d'être notée de ceux qui se font gloire d'étudier le passé dans ses moin-
dres détails.

Les pierres de ces sarcophages existent encore; elles sont simplement
hachées; les unes servent de trottoir dans la cour d'un cultivateur de
Morschwiller; les autres forment le dallage d'une cave dans la même loca-
lité; le piétinement leur a fait perdre quelque chose de leur état primitif.
Deux des dalles sont percées d'un trou, de forme carrée, de 1 décimètre
de long sur 8 centimètres de large. Un bon vieillard, pour m'expliquer la
raison d'être de ces trous, me dit avec naïveté qu'ils avaient été pratiqués
pour le placement de la croix*

Dans chacun de ces deux sépulcres gisait un seul squelette, encore à sa
place naturelle, orienté, le regard vers le ciel, la tête à l'occident, les pieds
à l'orient, les bras alignés le long des côtes. L'intérieur de l'un d'eux ren-
 
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