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La chronique des arts et de la curiosité — 1865

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Nr. 88 (22 janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26564#0033
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!865. — N° 88.

BUREAUX, 55, RUE VIV1ENNE.

22 janvier.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

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PARIS ET DÉPARTEMENTS :

. io fr. | Six mois. . .

6 fr.

MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

VENTE PROCHAINE.

M. F. V. au moment de se séparer d’un
des plus beaux tableaux de l’œuvre d’Eugène
Delacroix, l’Assassinat de l’évêque de Liège,
et d’autres morceaux de choix, dessins,
aquarelles, planches gravées, etc., a pris
soin de rédiger lui-même le catalogue de
cette vente et Fa fait précéder de cet avant-
propos plein d’intérêt.

M. F. V. a non-seulement été durant de
longues années l’ami intime du maître, mais
il avait encore le privilège de forcer à toute
heure la porte de son atelier.

Les biographes et les curieux ayant toujours
recherché avec empressement les anecdotes con-
cernant les artistes célèbres, nous espérons qu’ils
ne liront pas sans intérêt les annotations jointes
à la plupart des œuvres inscrites dans ce cata-
logue. Le possesseur de la collection mise en
vente a vécu avec Delacroix pendant 35 ans
dans des rapports d’une amitié en quelque sorte
fraternelle. 11 connaît donc à fond l’homme, sa
vie, ses travaux. Il lui a vu exécuter presque
tous ses tableaux, ses dessins, ses études, et, à
la suite d’interminables conversations sur la pein-
ture renouvelées plusieurs fois chaque semaine,

il.

il a tenu exactement note des idées émises par
Delacroix, de ses appréciations sur les artistes
anciens et modernes, de ses procédés à diverses
époques, de ses continuelles perplexités à l’égard
du choix des couleurs, de la préparation si mé-
ticuleuse des teintes qui couvraient sa palette et
qu’il modifiait constamment; car, homme d’ins-
tinct par excellence et convaincu que chaque
sujet a des exigences spéciales, il lui était im-
possible de se soumettre à aucune méthode sui-
vie, et il n’hésitait pas à déclarer tout à coup
détestable tel moyen qu’il préconisait la veille.

Ces notes, ces souvenirs, plus tard verront
peut-être le jour; mais, en attendant une étude
plus complète des œuvres de Delacroix, qu’il
nous soit permis d’essayer de délimiter les dif-
férentes phases de son exécution, de signaler en
peu de mots les traits qui, suivant nous, les ca-
ractérisent, d’entrer enfin dans quelques détails
techniques qui s’y rattachent. Cette tentative de
classification n’a point encore été faite que nous
sachions; et comme, à l’exception de trois ou
quatre amis des plus intimes, personne n’était
admis dans son atelier pendant qu’il travaillait,
on nous saura gré de révéler, pour la première
fois, par quels labeurs il arrivait à cette texture
si puissante, si originale, si propre à traduire sa
pensée.

Nous disons à dessein les phases de son exécu-
tion et non de sa manière, expression en quel-
que sorte consacrée et que l’on retrouve à
chaque instant dans les biographies d’artistes.
Changement de manière est une locution équi-
voque qui peut également signifier changement
dans la façon de sentir et changement dans celle
d’exécuter. Or, Delacroix n’a jamais changé de

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