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La chronique des arts et de la curiosité — 1865

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Nr. 90 (5 février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26564#0049
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i 8ô5. — N° 90.

BUREAUX, 55, RUE VIV1ENNE.

5 février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANtJjLE dimanche matin

Les Abonnes il une annee entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an. . ..10 tr. | Six mois.6 fr.

MOUVEMENT DES, ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

VENTES PROCHAINES.

GALERIE POURTALÈS.

La Gazette a dit tant et de si belles choses
sur les collections Pourtalès que sa sœur ca-
dette la Chronique n’ose véritablement pren-
dre la parole. S’arrêterait-on à écouter le
chalumeau d’un berger au sortir d’une au-
dition de la Symphonie pastorale ?

Tous nos collaborateurs se sont passé la
plume pour décrire et admirer depuis le
marteau de porte de l’hôtel, qui est d’une
fort belle tournure, mais qui ne sera point
mis en vente, jusqu’aux tableaux modernes,
en passant par les vases, les médailles, les
antiques, les émaux, les tableaux, etc., etc.

Que faire, sinon avouer naïvement des
admirations tout à fait personnelles? Annon-
cer que le Portrait d’un condottiere d’Anto-
nello est une de ces perles d’une forme si
rare et d’un orient si pur, qu’il n’est que les
nations qui peuvent se le disputer et que la
lutte va s’engager entre le Louvre, la Natio-
nal-Gallery et le musée de l’Ermitage ? —
Rappeler que la Coupe de mariage de Marie
Stuart est un de ces joyaux nationaux qui

racontent toute une période de notre his-
toire, autant par les mains d’artiste qui l’ont
dessinée, émaillée, que par les mains royales
qui l’ont caressée?... Dire quoi encore qui
n’ait été dit et mieux dit?...

Mais, s’il faut l’avouer, chaque fois que
notre souvenir nous ramène dans ces gale-
ries, une jeune divinité nous attend sur le
seuil, drapée dans une tunique aux plis
droits, pâle, fine, ni austère, ni abandonnée.
Elle s’empare de nous par l’autorité de son
regard profond, la candeur de son front, la
grâce pudique de son attitude et je ne sais
quoi d’indiciblement féminin. C’est Minerve,
disent les archéologues. Soit. Admettons que
c’est Minerve, mais assurément ce ne fut ja-
mais cette Minerve casquée qui orne de son
glacial profil les têtes de lettres de toutes les
académies. C’est, dans son enfance, cette
Miverve qui, toujours femme, devait lutter
avec Vénus et Junon, et laisser tomber son
dernier voile devant les yeux de Pâris.
C’est, pour moi, l’un des plus précieux
chefs-d’œuvre que nous ait légués l’anti-
quité. Cette statuette rend sensible tout
un côté des poésies grecques : c’est toute
la finesse provoquante des plus jolis pas-
sages de l’anthologie coulée en bronze.
Et quel bronze! La main qui l’avait mo-
delée en cire a su trouver pour la méta-
morphose en métal quelque chose d’un
grain aussi serré, aussi luisant, aussi doux à
l’œil que l’ivoire poli. Quel est le patricien

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