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La chronique des arts et de la curiosité — 1865

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Nr. 114 (20 août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26564#0265
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1865.— N° 114.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

20 août.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE IO ET LE 20 DE CHAQUE MOIS.

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la Chronique des Arts et de ia Curiosité.

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PARIS ET DÉPARTEMENTS

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

EXPOSITION

DE L’UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS

APPLIQUÉS A L’INDUSTRIE.

II ne nous reste que bien peu de choses à ajou-
ter à l’article de notre collaborateur M. A. Tain-
turier, qui, dans le numéro dernier de ia Chro-
nique, annonçait l’ouverture de cette Exposition.
A vrai dire, la nouvelle de cette ouverture était
un peu prématurée. Les portes du Palais avaient
roulé sur leurs gonds le 10 août, à midi précis.
Le public était venu avec cette ponctualité du
public parisien, qui a dans les promesses de l’af-
fiche une confiance que rien n’altère. L’activité
que le comité d’organisation avait déplovée pour
préparer le Palais, les obstacles de tout genre
qu’il lui avait fallu vaincre méritaient que les
exposants fussent prêts à l'heure fixée. Mais les
ouvriers leur avaient fait defaut. Aujourd’hui,
tout est réparé, et l’effet général de la nef est ex-
cellent. Cette partie de l’exposition sera dans la
Gazette l’objet d’une étude spéciale. Disons en
quelques mots que les exposants sont plus nom-
breux qu’à l’exposition de 1863, et que les pro-
duits sont d’un ordre plus élevé. La céramique
nous a semblé en progrès quant à la réussite des
pièces. Les fers travaillés au marteau, la bijoute-
rie, la serrurerie, Témaillerie, les marbres-onyx,
il

la carrosserie même représentée par une voiture
commandée par le vice-roi d’Égvpte et que l’on
mettrait volontiers sous verre tant l’exécution en
est soignée et réussie, les meubles de luxe et la
tapisserie, toutes ces branches diverses de l’in-
dustrie contemporaine, dans laquelle l’art de la
décoration joue un si grand rôle, mises en lu-
mière par des spécimens excellents.

Les salles du Musée rétrospectif sont aussi li-
vrées au public. Si l’on n’a pu suivre dans le
classement un ordre rigoureusement méthodique,
c’est que quelques grands amateurs avaient exigé
— et ce voeu est parfaitement légitime •— que
leurs collections fussent groupées dans une même
vitrine. Cependant, on a pu réserver toute une
salle à la céramique française, une autre aux cé-
ramiques japonaise, chinoise, persane, et aux ar-
mes; d’autres encore aux meubles et aux objets
du xvme siècle, etc. Pour nous, loin de regretter
ce désordre apparent de certaines suites, nous
trouvons qu’il place la Curiosité sur son véritable
terrain. Le pédantisme nous déborde. Chacun
s’est fait recevoir docteur. On ne pose plus des
assiettes sur son dressoir, parce que le décor en
est plein de franche gaieté, mais parce qu’elles
sont signées et datées. Une reliure dépasse dans
les ventes dix fois le prix d’une édition originale.
Un escabeau en bois sculpté est mis sous un
globe comme un bouquet de mariée, et avant de
se laisser entraîner à l’émotion d’un Rembrandt,
on examine par derrière s’il est peint sur toile ou
sur panneau ! Ce n’est point ainsi à notre sens
que se fait l’éducation sérieuse des yeux et du
cerveau. L’art est une chose immatérielle. Les
sensations ne se cataloguent point, et la grande
éloquence d’un musée national ou d’une collec-

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