Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1865

DOI issue:
Nr. 116 (20 septembre)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.26564#0282
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
274

LA CHRONIQUE DES ARTS

Le Musée de Bordeaux a gardé de cette Expo-
sition une Vue du Vésuve de M. A. de Crnzon,
paysage d’un style sévère et noble; une gracieuse
figure, le Miroir des bois, de M. Antigna, artiste
excellent et aimé de notre public ; trois bronzes
de la main magistrale de Barye; enfin, un Cava-
lier espagnol, statuette en bronze, œuvre élé-
gante d’un de nos jeunes compatriotes heureuse-
ment doué, M. E. de Santa Coloma, son début
remarqué, et honoré d'une médaille à i’Exposi-
tion nationale de 1864. — Ces acquisitions, si
heureusement choisies, sont une nouvelle marque
de l’intérêt que l’Administration et le Conseil
municipal prennent à la fois à nos Expositions et
à notre Musée.

Les acquisitions particulières ont largement
dépassé celles de 4 864, qui avaient elles-mêmes
dépassé celles des années antérieures. En 1864,
elles comprenaient 67 ouvrages du prix de
23,934 fr. ; en 4 865, elles atteignent 10! ouvrages
et 39,155 fr. Nous ne comprenons pas dans ces
chiffres trois tableaux dont les prix, fixés par les
auteurs, montaient ensemble à 4 0,000 fr., et qui
ont été vendus pendant l’Exposition à des per-
sonnes étrangères à notre ville, et qui ne parais-
sent pas avoir vu ces tableaux dans nos galeries.
Le chiffre de 39,155 fr. représente donc bien
l’importance des encouragements directs, donnés
spontanément et individuellement aux arts par
nos compatriotes.

La Société a acheté 53 ouvrages exposés, pour
le prix de 22,136 fr. Ces ouvrages ont été ré-
partis, par la voie du sort, entre les Membres de
la Société, le 24 mai 4 865, en même temps que
20 lots importants de gravures, gracieusement
accordés par M. le Ministre de la Maison de
l’Empereur et des Beaux-Arts.

La somme totale résultant de ces diverses ac-
quisitions s’élève à 77,591 fr., et porte le chiffre
des achats faits à nos quatorze Expositions à
617.563 fr.

Nos recettes et nos dépenses ont suivi en 1865
la même marche que les années précédentes.
L’Empereur a d.Tgné nous continuer le don
annuel, témoignage de son auguste protection.
Le Conseil général et le Conseil municipal, sur
les propositions du Préfet et du Maire, ont main-
tenu les allocations précédemment votées en fa-
veur de la Société. Le nombre des actions pla-
cées a été de 917, c’est le plus élevé que nous
avons encore atteint. Les recettes à la porte ont
dépassé celles des années précédentes.

Les frais de toute espèce occasionnés par l’Ex-
position se sont élevés à environ 9,000 fr. Une
partie de l’augmentation que révèle ce chiffre
provient du prix des transports, déterminé lui-
même par le poids variable des envois; mais il

faut dire aussi que la multiplicité croissante des
Exp >sitions en rend l’organisation de plus en
plus difficile, et nous oblige à achet r nos succès
par des moyens de plus en plus dispendieux.

Si nous rencontrons des difficultés plus grandes,
nous obtenons aussi de plus .grands résultats; il
y a là de quoi nous défendre contre toute pensée
de découragement. Nos efforts pour développer
le goût des arts n’ont point été stériles; nous en
avons vu la preuve matérielle; nous en trouvons
l’assurance dans l’intérêt croissant qu'excitent les
œuvres exposées, dans les appréciations animées
auxquelles elles donnent lieu dans les conversa-
tions ou dans la presse, dans les sympathies qui
se produisent autour de nous. C’est ainsi que,
pendant cette derniere Exposition, l’Académie
impériale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de
Bordeaux nous a fait connaître une décision
qu’elle venait de prendre, et en vertu de laquelle
elle accordera, chaque année, des médailles aux
artistes bordelais, pour les meilleures œuvres
exposées dans les galeries de la Société des Amis
des Arts. Cette décision a reçu cette année sa
première exécution, et l’Académie a accordé des
médailles à trois artistes qu’elle a jugés dignes
de cet honneur. Cette mesure, émanant dune
Compagnie haut placée dans l’estime publique,
est aussi honorable pour la .'-ociété des Amis des
Arts que favorable aux artistes bordelais, parmi
lesquels elle ne manquera pas de susciter une
féconde émulation.

Tout nous permet donc d’espérer que les pro-
grès des arts ne s’arrêteront pas parmi nous.
Bordeaux a déjà conquis, par plusieurs de ses
enfants, une place élevée dans le monde des arts;
nous suivons avec l’intérêt le plus sympathique
tout ce qui tend à conserver et à agrandir cette
position. A la dernière Exposition nationale,
nous nous sommes félicités de voir notre excel-
lent et dévoué représentant à Paris, M. Dauzats,
appelé au jury par l’élection des artistes, et
honoré ainsi une fois de plus de la plus haute
marque de leur estime et de leur confiance. Nous
avons applaudi aux médailles, distinctions rares
et appréciées aujourd hui, accordées à nos com-
patriotes : Duverger, dont un excellent tableau
avait été fort apprécié chez nous l’année der-
nière; Brown, dont nos Expositions ont succes-
sivement. révélé les premiers travaux pleins d’a-
venir et les progrès rapides; J. Bonheur, digne
du nom qu’il porte, talent consciencieux, auteur
1 d’une œuvre placée au Musée, après avoir figuré
: dans une de nos Expositions. Le nom de Bon-
: heur allait bientôt recevoir un nouvel éclat : l’Im-
| pératrice régente a conféré à MUe Rosa Bonheur
la décoration de la Légion d’honneur. Cette ré-
I compense est un acte aimable et juste de la sou-

i
 
Annotationen