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La chronique des arts et de la curiosité — 1865

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Nr. 118 (20 octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26564#0298
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290

LA CHRONIQUE DES ARTS

N° 6. Du 15 août, aux sieurs Borgnis des Bordes et
Cotte, de Paris, un brevet de cinq années pour fabri-
cation de cheminées économiques en terre cuite ou
biscuit.

Suivent d’autres brevets, au sieur Wallcer li!s, pour
fabrication de bretelles et ceintures élastiques qu’il a
importées d’Angleterre; — au sieur de Bas, pour la
conservation jusqu’en hiver de la crème d’été; — au
sieur Dubois de Chémant, de Paris, pour fabrication
de dents et râteliers de pâte minérale, incorruptibles
et sans odeur; — etc.

Fait à Paris, au Conseil d’État, le 16 novembre
1791. Signé : Louis; plus bas, Delessart.

M. Champfleurv, dans l’article de la Presse
que nous citions plus haut et dont nous nous
sommes aidé, avance cju’Ollivier obtint, pour
sa manufacture, le titré de Fabrique générale des
Faïences de la République. C’est, assurément,
postérieurement au brevet que nous publions.

Ollivier, sur l’œuvre de qui on possède encore
d’autres documents, serait bien digne d’une mo-
nographie isolée. Les temps qu’il a traversés ai-
deraient à l’animer, et cela serait plus agréable
qu’un relevé de marques ou de monogrammes.

Pli. B.

DEUXIÈME RAPPORT DE M. E. MILLER

SUR SA MISSION SCIENTIFIQUE EN ORIENT.

M. E. Miller, bibliothécaire au Corps législatif,
vient d’adresser à l’Empereur un second rapport,
dont nous détachons les principaux passages.

Nous rappellerons en quelques mots que
M. E. Miller, parti de France dans les premiers
jours d’août 1863, s’établit dans le monastère de
Yatopédi, sur le versant oriental du mont Alhos.
Pour se reposer de la fatigue que lui causaient
la lecture et la copie de manuscrits anciens,
M. Miller fit un voyage, dans l’île de Thasos,
avec M. Guillemet, peintre, chargé de reproduire
des peintures byzantines. Us découvrirent un
grand nombre de fragments de marbres scul-
ptés et couverts d’inscriptions. Mais le firman
qu’ils avaient dû faire solliciter du vice-roi
d’Égypte, [tour déblayer des ruines, n’étant
point arrivé à temps, l’archéologue et l’artiste,
son compagnon, revinrent en France. Us en re-
partirent en mai 1864.

Dès les premiers jours de juin 1865, dit
M. Miller, nous fûmes récompensés de nos pei-
nes. Indépendamment de marbres que j’avais
remarqués l’année précédente, nous en trouvâ-
mes un grand nombre avec inscriptions. D’au-
tres avaient été taillés pour servir de matériaux

de construction et n’offraient plus trace de let-
tres.

Bientôt nous mettions 'a jour un marbre im-
mense, ayant la forme d’un carré long, mais dont
la superficie était informe et n’avait pas été tra-
vaillée. II était couché à plat et nous pensions
qu’il servait à couvrir l’ouverture d’une tombe;
bien que nous fussions privés des instruments
nécessaires pour remuer une pareille masse,
nous parvînmes à la soulever un peu. On glissa
au-dessous quelques pierres pour la maintenir,
et nous continuâmes ainsi cette opération jus-
qu’à ce qu’il fût possible de distinguer ce qu’il
y avait sous le marbre. Nous aperçûmes bientôt
des sculplures, mais il était difficile d’en recon-
naître la forme et l’importance, tant elles étaient
couvertes de terre. J’envoyai chercher de grands
leviers de bois. II y avait là plusieurs curieux :
tous nous prêtèrent la main, et on put dresser le
marbre qui heureusement se trouva placé dans
le bon sens. En même temps la terre se détacha
et mit à découvert de magnifiques sculptures.
Dans le premier moment, j’eus comme un
éblouissement de joie. J’avais devant les yeux un
bas-relief de la meilleure époque de l’art, assez
bien conservé et contenant une inscription très-
ancienne. Ce bas-relief de 0m,90 de haut envi-
ron, sur 2m,50 de long, contienrdans le milieu
une niche carrée de 0m,15 de profondeur. A gau-
che deux, figures dont une porte une lyre.

A droite, trois muses portant des objets de
toilette. -Leur costume rappelle celui des person-
nages représentés sur les bas-reliefs d’ancien
style. De longues robes à petits plis et un diadè-
me de perles dans les cheveux : ces perles mêmes
sont figurées par un petit grenetis en métal. Au-
dessus de la niche et sur le bandeau est gravée
une inscription grecque archaïque de deux li-
gnes et demie. Dans le haut du monument et
tout à fait sur le bord une autre inscription plus
moderne et presque entièrement effacée. Cette
découverte fut bientôt connue des habitants du
port qui tous accoururent pour voir le bas-relief.
Dans la crainte de quelque accident provenant
de la curiosité ou de la malveillance, je pris le
parli d’établir tout auprès mon cavas qui s’orga-
nisa une petite tente pour y passer les nuits. Les
Thasiens sont tellement barbares qu’ils s’imagi-
nent que les Européens viennent en Orient cher-
cher des trésors ; aussi s’empressent-ils de cas-
ser tous les marbres antiques dans l’espérance
de trouver de quoi satisfaire leur désastreuse cu-
pidité.

Les jours suivants se passèrent d’une manière
un peu plus tranquille. Les habitants se faisaient
à l’idée de nos fouilles et le nombre des curieux
diminuait sensiblement. Toutefois, nous nous
 
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