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La chronique des arts et de la curiosité — 1867

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Nr. 170 (3 février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26659#0043
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1867.— N° 1 70.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

3 février

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

NOTES SUR L’OEUVRE DE M. INGRES.

Ingres ( Jean-Auguste-Dominique), que la
Franee a perdu le 14 janvier, était né à Montau-
ban, paroisse Saint-Jacques, le 29 août 1780, et
non le 15 septembre 1781, comme tant de jour-
naux l’ont répété à tort. Son père, Jean-Marie-
Joseph, né à Toulouse en 1754, et mort à Mon-
tauban, le 14 mars 1814, était tout à la fois,
peintre, architecte et sculpteur ; son illustre fils,
s’est au surplus chargé de raconter sa vie, et
d énumérer ses travaux, dans la « Biographie de
Tarn-et-Garonne, de M. E. Forestié1. »

Élève de David, et de l’École des Beaux-Arts,
Ingres remporta le 2e prix au concours pour
Rome, concurremment avec Ducq en 1800, sur le
sujet d’Anliochus renvoyant son fils à P. Sci-
pion; cette toile est la propriété de M. Gatteaux,
membre de l’Institut, l’ami si fidèle d’Ingres.
En 1801, il obtint le grand prix, sur le sujet
des Ambassadeurs envoyés par Agamemnon à
Achille, pour le prier de combattre (collection
des prix de Rome conservés à l’École des Beaux-
Arts). Nommé chevalier de la Légion d’honneur
en 1824, Ingres était appelé l’année suivante à
occuper à l’Institut le fauteui. où le baron Denon
s’était seul assis avant lui. On le faisait officier
de la Légion d’honneur en 1826, commandeur en
1845, grand-officier à la suite de l’Exposition uni-

1. (1860. — Pages 265-209),

IV.

verselle de 1855, où la médaille d’honneur lui
avait été décernée, et enfin l’Empereur l’élevait à
la dignité de sénateur par décret du 25 mai 1862.
Ingres dirigea l’École de France à Rome, de 1834
à 1841, et fut professeur à l’École des Beaux-
Arts dès 1829; il habita Rome de 1806-1820;
Florence de 1820-1824 ; Paris de 1824 a 1834;
Rome de nouveau (1834-1841), et Paris de 4 841
jusqu’à sa mort. II n’a pris part qu’aux Salons de
1802, 1806, 1814, 1819, 1822, 1824, 1827, 1833,
1834 et 1855.

Ingres, en 1851, fondait à Montauban un se-
cond musée qui porte son nom. M. de Morta-
rieu, ancien maire de la ville, avait créé le
premier en 1841. Nous ne pouvons résister au
désir de rappeler quelques passages de la lettre
qu’Ingres adressait à cette occasion au maire de
sa ville natale : « Ce n’est que la première partie
« de l’offrande que je fais à ma ville natale, à la-
« quelle je destine ma collection entière d’objets
« d’art L Il m’est doux de penser qu’après moi
« j’aurai comme un dernier pied-à-terre dans
« ma belle patrie, comme si je pouvais un jour
« revenir en esprit au milieu de ces chers objets
« d’art, tous rangés là, comme ils étaient chez
« moi, et semblant toujours m’attendre; enfin je
« suis heureux de penser que je serai toujours à
« Montauban, et que là, où par circonstance je
u n’ai pu vivre, je revivrai éternellement dans le
« généreux et touchant souvenir de mes compa-
« triotes... »

En 1846, à la galerie Bonne-Nouvelle1, et en

1. Les dernières dispositions de M. Ingres nous prouvent
qu’il a religieusement tenu ses promesses.

î. Voir le Journal VIllustration du 14 février 1846.
 
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