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La chronique des arts et de la curiosité — 1867

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Nr. 192 (10 août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26659#0223
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1867. — N° i9a-

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE

10 août.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT Lï DIMANCHE MATIN

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PARIS ET DEPARTEMENTS :

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

VENTE D’AUTOGRAPHES.

PROVENANT DE M. MONMERQUÉ.

(Fin.)

On se souvient de ce lévrier qui, au dire d’un
prisonnier de la Bastille, était là pour avoir
mordu le chien de l’abbé Fouquet. Comme son
frère, et plus amplement sans doute, le surinten-
dant y procurait des logements, notamment aux
écrivains qui ne se laissaient pas pensionner, ou
voulaient se vendre trop cher. Sous le n° 173 de
notre catalogue, je vois un ordre signé Foucquet,
du 23 août 1639, de mettre en liberté le nommé
Maignan, historiographe, qui a été arrêté par
mégarde pour un autre. Douteriez-vous que l’or-
dre d’arrestation fût sorti de la même main? Ou-
vrez 17sograpliie : « Le commandant de la Bas-
tille'recevra quatre gazetiersqui seront conduits
par le commissaire Picart. Ce 17 décembre 1660.
Foucquet. » Il ne daigne pas les nommer : c’est
comme il aurait dit : quatre lévriers. Ouvrez
encore le Journal de d’Ormesson, vous y verrez
que, six mois avant de tomber, il faisait embas-
tiller une autre plume qui lui prédisait cette
catastrophe. Ces détails ont été oubliés par
M. Chéruel dans son chapitre sur la protection
donnée par Fouquet aux gens de lettres.

Le même auteur, se demandant pourquoi
Arnauld de Pomponne fut exilé à Verdun, lors
de la chute du surintendant, met une supposition
sans vraisemblance à la place de la vérité fort
simple. Pomponne était une créature de Fouquet,
qui l’avait marié à MUe Ladvocat, fille d’un maî-
tre des comptes à qui il devait, lui Fouquet,
200,000 livres, comme on le voit dans ses interro-
gatoires. Embaucher les Arnauld était une bonne
manœuvre, et c’en était aussi une excellente que
de devoir beaucoup d’argent: aussi disait-il, en
exagérant : Qidon prenne mes biens à la charge
des dettes. Quand on étudie cette affaire avec
un peu de sens critique, non pas avec les besi-
cles du beau monde de ce temps-là, on voit que
ce sont les créanciers de Fouquet, plus encore
que ses obligés, qui soulevèrent en sa faveur
l’opinion des salons : quoi de plus conforme à la
nature humaine? J’ai l’air ici de sortir de mon
sujet. Point. Mais je reviendrai plus tard à Pom-
ponne; il est juste de commencer par son père.
Tous deux remplissent ce catalogue.

Voici donc d’abord ce vénérable Arnauld d’An-
dilly, le patriarche des solitaires de Port-Royal,
de ces braves gens qui, à quelques lieues de
Paris, jouaient sérieusement au désert. Quant au
renoncement, à l’humilité, à l’oubli des ambi-
tions et des désappointements du monde, leur
chef n’y jouait pas du tout. Lisez — si vous pou-
vez — ses Mémoires, écrits longtemps après
l’entrée en pénitence, à 78 ans. Quelle nauséa-
bonde vanité !

Sous le n° 50 étaient huit lettres du maréchal
Fabert, que l’expert a indiquées à tort comme
écrites à Pomponne; c’est à d’Andilly qu’elles
sont adressées.

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IV.
 
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