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La chronique des arts et de la curiosité — 1867

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Nr. 191 (20 juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26659#0215
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1867. — N° 191.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

20 juillet

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LH DIMANCHE MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DEPARTEMENTS :

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

LES COLLECTIONNEURS

DE L’ANCIENNE ROME1.

Ce petit volume ne porle aucun nom, mais le
goût parfait qui a présidé à sa confection dit
assez que l’auteur est un raffiné, un curieux plein
de foi qui connaît et aime les objets d’art qu’il
rassemble dans son hôtel. Justement fier d’appar-
tenir à cette grande famille des amateurs qui a
conservé à l'humanité tant de chefs-d’œuvre, il a
voulu faire connaître à ses confrères quels sont
leurs nobles aïeux, et tous assurément lui en
sauront gré. Avec un guide aussi agréable dans
la forme que savant pour le fond, il y a plaisir à
visiter les riches villas de l’antiquité où Sylla,
César, Verrès, Brutus, Cassius, Antoine, Salluste,
Pollion, Lucullus, Scaurus... amassaient des mer-
veilles inestimables. En lisant les portraits de ces
curieux, morts depuis vingt siècles, il est impos-
sible de ne point penser à leurs sosies contempo-
rains. Les passions, les manies des collection-
neurs romains qui visitaient chaque jour les
septa, sont encore celles des amateurs parisiens
qui hantent l’hôtel Drouot; il n’y a de changé
que les temps, les lieux, et, heureusement, les
moyens de former une collection. Mais laissons la
plume à l’auteur anonyme :

1. Petit in-8i A Paris, chez Âug. Aubry.

<( Les septa sont le rendez-vous de tous les
amateurs; chacun y défile à son tour avec sa
physionomie particulière.

Celui-ci n’a d’yeux que pour l’argenterie, ce-
lui-là reste en extase devant les bronzes,

Hune capit argent! splendor,- stupet Albius ære.

L’un recherche les vieux fragments de bronze
rouillé, l’autre la menue curiosité : un débris du
navire Argo, des fourmis ou des abeilles em-
prisonnées dans une goutte d’ambre; un troisième
est fou des petites Corinthes, et passera sa jour-
née à les prendre sur les tablettes, à les remettre,
à les changer de place.

Tongilius est l’amateur important; îl dérange
tout le monde avec son cortège et sa vaste
litière. Ne dirait-on pas qu’il va acheter tous les
étalages ?

Charinus, le débauché, possède des échantil-
lons de toutes les orfèvreries du monde, « la
vaisselle d’un pareil homme ne peut être de l’ar-
gent pur, » dit Martial.

Paullus collectionne par genre. « Ses amis,
comme ses tableaux et ses antiques, chez lui tout
est pour la montre. »

Vinclex est un autre homme ; c’est un connais-
seur. « Qui peut lutter avec lui pour la sûreté
du coup d’œil? Il sait à fond les procédés de
chaque artiste de l’antiquité, et quand l’œuvre
n’e>t pas signée, il décide à quel maître elle ap-
partient. Il vous indiquera le bronze qui a coûté
tant de veilles au savant Mvron, le marbre que
le ciseau de l’infatigable Praxitèle a fait vivre,
l’ivoire poli par la main de Phidias, les bronzes
qui respirent en sortant des fourneaux de Poly-

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iv.
 
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