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La chronique des arts et de la curiosité — 1867

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Nr. 201 (1er décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26659#0295
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1867. — N° 201.

BUREAUX, 55, RUE VIV1ENNE.

ier décembre,

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DEPARTEMENTS :

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

VENTE DE CURIOSITÉS.

Commissaire-priseur : Me Ch. Pillet.

Expert : M. Mannheim.

Cette vente était composée des objets de la
Chine et du Japon, des porcelaines de Saxe et de
de Sèvres, des pendules, flambeaux, bronzes
Louis XIV et Louis XVI, formant le fonds
du magasin de M. Mannheim père. Ce n’est
qu’une première vente. Il y en aura deux autres
de meubles fins, de bronzes, d’objets italiens,
etc., etc.

M. Mannheim père quitte les affaires, riche et
laissant après lui une réputation de droiture que
peut envier plus d’un des grands financiers
contemporains.

M. Mannheim est d’origine allemande. 11 arriva à
Paris en 1817, habile ouvrier joaillier. En 1821,
il s’établit au Palais-Royal comme joaillier et en
1823 comme bijoutier. Ce n’est qu’en 1823 qu’il
s’occupa sérieusement du commerce des objets
d’art. L’école romantique avait mis à la mode les
bahuts, les crédences, les tapisseries, les cuirs
repoussés, les vitraux, les fauteuils en vieux

chêne, les bijoux du xvie siècle, les verreries de
Venise, et les paravents de laque. « Moyen âge et
Renaissance! » c’étaient les mots dépassé. Les
littérateurs et les peintres avaient donné le branle
et l’épais bataillon des philistins se mit en
marche !

M. Mannheim ne s’établit rue de la Paix, dans
ce vaste magasin qui était proche voisin de la
caserne des pompiers, qu’en 1841. C’est lui qui
a formé en grande partie les immenses collections
delà famille des Rothschild. On sait que le baron
James achète des curiosités depuis 1814. Il faut
avoir visité le château de Ferrières pour se faire
une vague idée des trésors que M. Mannheim,
dans sa longue carrière, dut lui signaler, lui
offrir ou lui céder.

M. Mannheim était une figure. Il personnifiait
l’ancien commerce de la curiosité. Fin et froid,
poli et familier avec mesure, il marquait une note
de probité rigoureuse et réservée. On le sentait
exact comme une balance d’orfévre. On n’ou-
bliera pas non plus sa taille courbée, sa cheve-
lure soyeuse et jaunâtre, ses yeux noirs et per-
çanls, sa taille courbée comme celle d’un rabbin
de Rembrandt, ses mains pâles qui jouaient in-
cessamment avec une tabatière ou dépliaient
méthodiquement un mouchoir à carreaux, lors-
que les enchères engagées vigoureusement lui
donnaient quelques instants de répit.

Son fils, Charles Mannheim, depuis quelques
années, lui avait succédé comme expert. Sans
quitter les affaires, il ne reprend point le ma-
gasin de la rue de la Paix et ne s’occupera que
d’expertise et de commission. Il est fort instruit,
parfaitement honorable et d’une complaisance à
toute épreuve.

TV.

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