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La chronique des arts et de la curiosité — 1867

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Nr. 197 (20 octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26659#0263
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i 867. — N° 197

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

20 octobre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE IO ET LE 20 DE CHAQUE MOIS.

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MOUVEMENT DES Â.RTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

CORRF.SPONDANCE DE LONDRES.

T2 octobre 1867.

Le public artiste et amateur de ce pays est sur
le point d’éprouver une perte qui équivaudrait
presque à une calamité nationale, la « British
Institution » est sur le point de disparaître.

La British Institution, dont la création est an-
térieure à celle de la Galerie nationale, avait été
fondée par une association d’amateurs riches et
éclairés dans le but de montrer au public les
chefs-d’œuvre de la peinture, nationale et étran-
gère, moderne et ancienne, qui sont réunis dans
le pays. A cet effet, deux exposilions spéciales
étaient ouvertes pendant la saison, l’une d’œu-
vres anciennes, l’autre d’œuvres d’artistes vi-
vants, et chaque printemps, lorsque les portes de
l’Institution dans Pall-Mall s’ouvraient au public,
la mode, l’intérêt, la curiosité, l’étude amenaient
là tout ce que Londres renferme d'élégant et
d’éclairé. Les expositions de tableaux modernes
avaient beaucoup perdu de leur intérêt en raison
de l’extension et de l’importance qu’ont prises
celles de l’Académie royale, mais celles de pein-
tures anciennes ont toujours conservé leur éclat
et ont rendu les plus grands services au public.

L’Institution n’a jamais coûté un penny au
pays. Sans être riche, elle esta son aise. Quelle

IY.

est donc la cause de sa disparition? Son bail
expire, le loyer du local est doublé sans doute et
l’association, atteinte un peu aussi, crovons-Ie,
d’une sénile faiblesse, n’est pas assez riche pour
satisfaire aux exigences du propriétaire, ni sur-
tout assez vivace pour réunir les fonds nécessaires
à l’acquisition de l’immeuble. La dernière assem-
blée des directeurs a eu lieu, ils se sont séparés
pour les vacances, les uns pour aller tuer des
grouses sur leurs moors, les autres pour accom-
pagner leurs filles aux bords de la mer, d’autres
pour aller à l’Exposition de Paris, quelques-uns,
espérons-le, pour aller fouiller sur le continent
quelques boutiques de marchands étrangers.
Quant à une décision, il n’en ont pris aucune et
de grandes affiches posées sur les murs annoncent
au public que l’immeuble est à louer et qu’il
n’en franchira plus le seuil pour aller admirer
les acquisitions des amateurs.

Quoique la « British Institution » soit une
affaire tout à fait particulière, d’un caractère en-
tièrement privé, sa fin soudaine et prématurée
cause un vif émoi, et le public discute la chose
tout comme s’il s’agissait d’une chose qui fût
sienne. L’apathie de l’association sera, sans nul
doute, réveillée par les sympathiques récrimina-
tions que soulève sa fin prématurée. Elle accep-
tera peut-être, en attendant qu’elle se soit déci-
dée à quelque chose, l’offre qui lui a été faite par
M. Waring de tenir en 1868 son exposition an-
nuelle dans le local de celle qui aura lieu à Leeds,
ou peut-être s’arrangera-t-elle pour mener à bien
un plan qui lui a été suggéré dans les colonnes
du Times par un des soutiens les plus infatiga-
bles et les plus éminents de l’art en ce pays,
M. J. C. Robinson. Il s’agirait d’une fusion ou

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