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La chronique des arts et de la curiosité — 1867

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Nr. 192 (10 août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26659#0227
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ET DE LA CURIOSITÉ.

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présider à ces contre-sens. C’est dans la cour de
l’hôtel Carnavalet que cette œuvre doit être re-
commencée, en beau et doux marbre blanc.
Mme deSévigné y sera représentée assise, le regard
perdu, là-bas, au loin, dans la Provence. On ap-
prochera d’elle, bien entendu, tout ce qu’il faut
pour écrire... et il ne faudra pas oublier Mar-
phise.

Eue. ue Gravigny.

EXPOSITIONS DE PORTRAITS HISTORIQUES

AU MUSÉE UE KENSINGTON.

L’année dernière un comité, composé de quel-
ques grands seigneurs, de membres du parle-
ment et d’hommes éminents tant par leurs con-
naissances des arts que par la protection qu’ils
leur accordaient, fut nommé par le Conseil d’é-
ducation pour mettre à exécution l’idée émise par
lord Derby dans une lettre datée du 6 mai '1865,
d’organiser une exposition nationale de portraits
de personnages célèbres, par des artistes anglais
ou étrangers. L’appui donné par toutes les grandes
familles, les établissements publics ou munici-
paux et les particuliers permit au Comité d’inau-
gurer dans les galeries de brique, qui se trou-
vent à l’extrémité sud du jardin de la Société
royale d’horticulture, à South Kensington, et qui
en 1862 étaient occupées par les buffets de
l’Exposition universelle, une Exposition qui
depuis les Plantagenets, vers 1170, réunissait
toutes les télébrités nationales jusqu’au moment
de la révolution de 16'8. Le catalogue compre-
nait 1030 tableaux; le premier était le portrait
de Rosamonde Clifford, la maîtresse de Henri II,
qui lors de son mariage se retira dans le couvent
de Godstoer, où elle mourut empoisonnée, dit-on,
en 1 '173, victime de la jalousie de la reine Eléo-
nore; le dernier représente .Charles Monlagu,
premier comte d’Halifax, homme d’Etat et poëte,
qui créa la dette publique, établit la banque
d’Angleterre et, aidé de Newton, réforma le sys-
tème de monnaies. Jusqu’au règne de Henri VII
il est difficile d’établir d’une manière entière-
ment authentique l’identité des personnages et
surtout de qui sont les peintures; les renseigne-
ments sont rares sur les artistes de cette époque:
ce n’est donc que lorsque Jan de Mabuse vint à
la cour de Henri VII, et que peu après, sous
Henri VIII, IJolbein s’établit ici, qu’on peut avec
quelque certitude suivre les progrès et les dé-
faillances de l’art de la « portraicture. »

AprèsHolbeinlesnomssont moins connus : Sotto
Cleeve, Lucas Cornélius, Lucca Penni, sir Anto-
nio More, Lucas de Heere, Zucchero, Nicholas

Hilliard, le premier peintre anglais de quelque
importance, nous conduisent aux règnes de
Jacques Ier, de Charles 1er, quand Corneille Jans-
sen, Daniel Pluytens, Rubens et Van Dyck vien-
nent illuminer le pays de leurs merveilleuses
productions et jeter les racines d’une école que
les troubles de la révolution empêchent de se
développer. Sous Charles II, c’est encore un
Hollandais, Faës, plus connu sous le nom de sir
Peters Lely, quelques artistes nationaux tels que
John Riley, Michaël Wright, John Greenhill, puis
sir Godfrez Kneller.

Cette année, une seconde Exposition a été ou-
verte, comprenant : les portraits depuis la révo-
lution de 1 688 jusqu’en 1800; comme nombre de
toiles elle est moins considérable, n’en compre-
nant que 865; les personnages offrent peut-être
moins d’intérêt, mais en revanche elle donne
vraiment une idée de Part national, la plus
grande partie des peintres étant Anglais.

Le règne d’Anne n’offre d’abord que trois
étrangers, Michaël Dabi, un Suédois, sir John de
Médina, un Flamand, etGodefrey Kneller dont le
style maniéré, ridicule même, était peu fait pour
relever le goût des arts; ses deux portraits de
miss SUt et de lady Middleton, deux des beau-
tés de la cour, méritent cependant d’être cités,
ainsi que ceux de la révérende Sarah Jennings,
duchesse deMarlborough, qui entretint longtemps
après la fuite des Stuarts une curieuse correspon-
dance avec la duchesse d’York, dont elle était
dame d’honneur ; puis viennent Van Derbank,
J.-B. Vanloo et Vanakin, qui ne peignait guère
que les draperies dans les tableaux de ses con-
frères, ce qui inspira à Hogarth une fort bonne
caricature, où tous les peintres d’alors suivent
son enterrement. Charles Jervas parut alors;
Pope l’a peut-être un peu trop vanté, mais
quoique ses œuvres manquassent d’originalité,
le dessin de ses tètesest correct, sesdraperies sont
bien chiffonnées et sa Mary Churchill, duchesse
de Montagu, assise la tète appuyée sur sa main
et pensive, est une œuvre au-dessus de la
moyenne.

Jonathan Richardson, qui rendait avec tant de
vérité et de soin les têtes d’hommes; Hogarth,
qui s’écarta résolument de toutes les traditions
passées et ne cherchait qu’à rendre la nature telle
qu’il la voyait, comme le prouvent bien son
superbe portrait de Hooper, évêque de Bath,
celui de lord Lorat, et celui d’Oliver Goldsmith,
sa fine esquisse d’après miss Rich; Tornhill,
le décorateur de Saint-Paul et de l’hôpital
de Greenwich, et Hudson, l’élève et le gendre
de Richardson, furent les principaux portrai-
tistes de la première période de George II, qui
vers la fin de son règne vit briller | avec tant
 
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