ET DE LA CURIOSITÉ.
255
*** On lit clans le tome XVIII, p. 164, de la
Correspondance de Napoléon.
A il/. Crelet, ministre de l’intérieur, à Paris.
« Madrid, 21 décembre 1808.
« Monsieur Cretet, j’ai vu par les journaux que
vous avez posé la première pierre de la fontaine
de la Bastille. Je suppose que l’éléphant sera au
milieu d’un vaste bassin rempli d’eau; qu’il sera
très-beau et dans de telles dimensions qu’on
puisse entrer dans la tour qu’il portera. Qu’on
voie comme les anciens les plaçaient et de quelle
manière ils se servaient des éléphants. Envovez-
moi le plan de cette fontaine. Faites-moi le plan
d’une fontaine qui représentera une belle galère
trirème, celle de Démétrius, par exemple, qui
aura les mêmes dimensions que les trirèmes des
anciens... « Napoléon. »
« Au palais des Tuileries, 24 février 1811.
« Napoléon, etc.,
« L’éléphant destiné à orner la fontaine de la
place de la Bastille sera coulé en bronze. La ma-
tière de ce monument ne sera pas comprise dans
la dépense; elle sera fournie par nos arsenaux;
notre ministre de la guerre affectera à cette des-
tination les pièces de bronze qui ont été prises
dans la campagne de Friedland.
« Napoléon. »
^.%On nous a adressé récemment de Bruxelles
un catalogue qui nous semble capable de rendre
de vrais services aux personnes qui s’occupent
de bibliographie d’art. Il met à la disposition du
public, pour un prix qui varie de 50 à 80 cen-
times, plusieurs milliers d’articles d’art, d’histoire,
d’archéologie, tirage à part ou coupures de re-
vues contemporaines. Malheureusement il man-
que le titre de la revue et la date de l’article, ce
qui rend la demande très-chanceuse. Nous
sommes surpris qu’un libraire français n’ait point
encore songé à cette combinaison qu’il serait fa-
cile de perfectionner.
*** Une société s’est formée à Nancy dans le
but d’élever une statue à Jacques Callot. La sous-
cription est ouverte chez M. Daubrée, secrétaire-
archiviste de la société à Nancy.
*** Dimanche 13 octobre a eu lieu, dans le
grand amphithéâtre des Arts-et-Métiers, la dis-
tribuiion des prix aux élèves de l’École munici-
pale de dessin et de sculpture du 3e arrondisse-
ment, 37, rue Volta, dirigée par M. E. Levasseur.
M. Charles Robert, conseiller d’État, secréiaire
général du minislère de l’instruction publique,
présidait cette cérémonie.
*** Le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque
impériale vient d’acquérir une médaille antique
qui est la plus grande que l’on ait encore ren-
contrée; c’est une pièce de vingt statères d’or
d’Eucratide, roi de la Bactriane, qui vivait dans le
second siècle avant Jésus-Christ.
La Revue numismatique doit publier prochai-
nement un mémoire de M. Chabouillet, conserva-
teur de cet établissement, qui, dit-on, n’aurait pas
dû payer moins de 30,060 francs cette rareté in-
signe.
*** Par suite de la mort de M. Fould, une place
d’académicien libre est vacante à l’Académie des
beaux-arts.
*** Une exposition dns reliures les plus pré-
cieuses qu’elle possède a élé organisée par la
conservation des manuscrits à la Bibliothèque im-
périale. et survivra à l’Exposition universelle qui
en a été l’occasion. Les ivoires carlovingiens
montés en orfèvrerie, eh les reliures en or et en
argent repoussés exécutées par ordre de
Charles V, en forment les parties les plus pré-
cieuses..
Quant aux reliures de cuir, la Bibliothèque n’en
a pas exposé qui soient antérieures à Charles VIII.
Une série de manuscrits indiquant les progrès
et les transformations de l’enluminure complèle
cette exposition,sur laquelle M. Léopold Delisle,
de l’Institut, veut bien promettre un travail pour
la Gazette des Beaux-Arts.
Dans un article publié par \’Avenir natio-
nal, M. Henry Fouquier a réclamé avec raison
l’exposition des plâtres, d’après les œuvres de
Thorwaldsen, rapportés du Danemark, en 1849,
par M. Charles Blanc, et ensevelis depuis ce
temps dans les magasins du Louvre. Cette récla-
mation fondée nous ramène à demander, ainsi
que nous l’avons déjà fait maintes fois, l’ouver-
ture, à l’École des Beaux-Arts, d’une salle où
l’on pourrait étudier l’histoire de la sculpture
dans tous ses développements, par la reproduc-
tion des œuvres les plus célèbres de toutes les
époques. N’y aurait-il pas tout avantage pour les
élèves et pour le public auquel on accorderait li-
brement l’entrée de l’école pendant un jour de
la semaine, àpouvoiradmirerpar des reproductions
fidèles les chefs-d’œuvre de l’Égypte, les mar-
bres du Parthénon, les sculptures de Chartres et
de Reims, le Gattamelata et le Saint Georges,
de Donatello, le Moïse et les Médicis de Michel-
Ange, les bas-reliefs de Mino de Ficsole, de Ros-
sellino, le Colleone, de Verocchio...? Les repro-
ductions de ces chefs-d’œuvre existent pour la
plupart, il ne s’agirait que de les classer et de
les montrer plus libéralement. A l’Exposition
universelle, la France s’est montrée grande entre
toutes les nations par ses bronzes, et le triomphe
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*** On lit clans le tome XVIII, p. 164, de la
Correspondance de Napoléon.
A il/. Crelet, ministre de l’intérieur, à Paris.
« Madrid, 21 décembre 1808.
« Monsieur Cretet, j’ai vu par les journaux que
vous avez posé la première pierre de la fontaine
de la Bastille. Je suppose que l’éléphant sera au
milieu d’un vaste bassin rempli d’eau; qu’il sera
très-beau et dans de telles dimensions qu’on
puisse entrer dans la tour qu’il portera. Qu’on
voie comme les anciens les plaçaient et de quelle
manière ils se servaient des éléphants. Envovez-
moi le plan de cette fontaine. Faites-moi le plan
d’une fontaine qui représentera une belle galère
trirème, celle de Démétrius, par exemple, qui
aura les mêmes dimensions que les trirèmes des
anciens... « Napoléon. »
« Au palais des Tuileries, 24 février 1811.
« Napoléon, etc.,
« L’éléphant destiné à orner la fontaine de la
place de la Bastille sera coulé en bronze. La ma-
tière de ce monument ne sera pas comprise dans
la dépense; elle sera fournie par nos arsenaux;
notre ministre de la guerre affectera à cette des-
tination les pièces de bronze qui ont été prises
dans la campagne de Friedland.
« Napoléon. »
^.%On nous a adressé récemment de Bruxelles
un catalogue qui nous semble capable de rendre
de vrais services aux personnes qui s’occupent
de bibliographie d’art. Il met à la disposition du
public, pour un prix qui varie de 50 à 80 cen-
times, plusieurs milliers d’articles d’art, d’histoire,
d’archéologie, tirage à part ou coupures de re-
vues contemporaines. Malheureusement il man-
que le titre de la revue et la date de l’article, ce
qui rend la demande très-chanceuse. Nous
sommes surpris qu’un libraire français n’ait point
encore songé à cette combinaison qu’il serait fa-
cile de perfectionner.
*** Une société s’est formée à Nancy dans le
but d’élever une statue à Jacques Callot. La sous-
cription est ouverte chez M. Daubrée, secrétaire-
archiviste de la société à Nancy.
*** Dimanche 13 octobre a eu lieu, dans le
grand amphithéâtre des Arts-et-Métiers, la dis-
tribuiion des prix aux élèves de l’École munici-
pale de dessin et de sculpture du 3e arrondisse-
ment, 37, rue Volta, dirigée par M. E. Levasseur.
M. Charles Robert, conseiller d’État, secréiaire
général du minislère de l’instruction publique,
présidait cette cérémonie.
*** Le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque
impériale vient d’acquérir une médaille antique
qui est la plus grande que l’on ait encore ren-
contrée; c’est une pièce de vingt statères d’or
d’Eucratide, roi de la Bactriane, qui vivait dans le
second siècle avant Jésus-Christ.
La Revue numismatique doit publier prochai-
nement un mémoire de M. Chabouillet, conserva-
teur de cet établissement, qui, dit-on, n’aurait pas
dû payer moins de 30,060 francs cette rareté in-
signe.
*** Par suite de la mort de M. Fould, une place
d’académicien libre est vacante à l’Académie des
beaux-arts.
*** Une exposition dns reliures les plus pré-
cieuses qu’elle possède a élé organisée par la
conservation des manuscrits à la Bibliothèque im-
périale. et survivra à l’Exposition universelle qui
en a été l’occasion. Les ivoires carlovingiens
montés en orfèvrerie, eh les reliures en or et en
argent repoussés exécutées par ordre de
Charles V, en forment les parties les plus pré-
cieuses..
Quant aux reliures de cuir, la Bibliothèque n’en
a pas exposé qui soient antérieures à Charles VIII.
Une série de manuscrits indiquant les progrès
et les transformations de l’enluminure complèle
cette exposition,sur laquelle M. Léopold Delisle,
de l’Institut, veut bien promettre un travail pour
la Gazette des Beaux-Arts.
Dans un article publié par \’Avenir natio-
nal, M. Henry Fouquier a réclamé avec raison
l’exposition des plâtres, d’après les œuvres de
Thorwaldsen, rapportés du Danemark, en 1849,
par M. Charles Blanc, et ensevelis depuis ce
temps dans les magasins du Louvre. Cette récla-
mation fondée nous ramène à demander, ainsi
que nous l’avons déjà fait maintes fois, l’ouver-
ture, à l’École des Beaux-Arts, d’une salle où
l’on pourrait étudier l’histoire de la sculpture
dans tous ses développements, par la reproduc-
tion des œuvres les plus célèbres de toutes les
époques. N’y aurait-il pas tout avantage pour les
élèves et pour le public auquel on accorderait li-
brement l’entrée de l’école pendant un jour de
la semaine, àpouvoiradmirerpar des reproductions
fidèles les chefs-d’œuvre de l’Égypte, les mar-
bres du Parthénon, les sculptures de Chartres et
de Reims, le Gattamelata et le Saint Georges,
de Donatello, le Moïse et les Médicis de Michel-
Ange, les bas-reliefs de Mino de Ficsole, de Ros-
sellino, le Colleone, de Verocchio...? Les repro-
ductions de ces chefs-d’œuvre existent pour la
plupart, il ne s’agirait que de les classer et de
les montrer plus libéralement. A l’Exposition
universelle, la France s’est montrée grande entre
toutes les nations par ses bronzes, et le triomphe