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La chronique des arts et de la curiosité — 1875

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No. 39 (11 décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26613#0354
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346

LA CHRONIQUE DES ARTS

CONCOURS ET EXPOSITIONS

La Société des artistes, présidée par M. Je
baron Taylor, organise l’exposition générale
des œuvres de Pils que nous avons annoncée.

L’ouverture de cette exposition est fixée au
o février prochain, à l’Ecole des beaux-arts,
salle Melpomène.

L’Exposition des œuvres de Barye durera
jusqu’au 15 janvier prochain.

L’administration de l’Ecole nationale des
beaux-arts a arrêté les dates des dilïérentcs
opérations concernant les concours des grands
prix de Rome pour l’année 1876.

Pour la peinture, le premier essai aura lieu
le jeudi 30 mars; l’entrée en loges, le lundi
24 avril.

Pour la sculpture, le premier essai aura lieu
le jeudi 6 avril; l’entrée en logos, le lundi
8 mai.

Pour l’architecture, le premier essai est fixé
au mardi 14 mars, et l’entrée en loges au ven-
dredi 24 mars.

Le premier essai pour la gravure en taille-
douce est fixé au lundi 13 mars; l’entrée en
loges, le lundi 10 avril.

La commission chargée de décerner, chaque
année, le prix d’encouragement fondé par
M' Crozatier en faveur des ouvriers cise-
leurs de Paris, s’est réunie mercredi au palais
du Luxembourg pour juger les résultats du
concours de 1873.

Le prix qui devait être décerné en 1874
ayant été reporté à l’année suivante, deux
prix, d’une valeur de 500 francs chacun,
étaient proposés pour ce concours, qui avait
été ouvert à la fois pour Ja figure et l’ornement.

Dix concurrents s’étaient présentés, et les
sujets déposés se trouvaient au nombre de
quatorze.

Le prix de figure a été obtenu par M. Poux,
qui avait exécuté la ciselure du sujet inscrit
sous le n° 1 et représentant une statue de Phi-
lopœmen, d’après David (bronze).

La commission a accordé, en outre, pour la
figure :

Une première mention à M. Delavigne, pour
un buste de Voltaire, d’après Houdon.

Une deuxième mention à M. Charbonnier,
pour une figure pour candélabres en bronze.

Et une troisième mention à M. Tixier, pour
une statue de l’Eté (bronze), d’après Iloudon.

Dans le concours d’ornement, le prix a été
attribué à M. Huillet, pour une coupe style
Renaissance, en argent.

Avant de se séparer, la commission a décidé
que le concours de 1876 serait ouvert pour
l'ornement.

Le sujet du concours du prix de Sèvres
de 1876 est un vase destiné à être placé sur les
cheminées du grand foyer du théâtre national
de l’Opéra.

Les concurrents devront fournir unseul des-
sin pour la forme et deux compositions pour
la décoration : l’une consacrée à la musique,
l’autre à la danse.

La hauteur totale du vase ne devra pas être
supérieure à 1 mètre 40 centimètres ni infé-
rieure à 1 mètre 30 centimètres ; la largeur est
laissée à l’appréciation des concurrents.

Les dessins devront être remis le 1er mars
1876, au plus tard, avant quatre heures du
soir, au secrétariat de l’Ecole des beaux-arts.

Chaque dessin devra porter une devise et
être accompagné d’un pli cacheté portant la
même devise, et renfermant le nom et l’a-
dresse du concurrent. Les plis accompagnant
les ouvrages reçus à la seconde épreuve seront
ouverts à l’issue du premier jugement.

Pour l’exécution de la seconde épreuve, les
concurrents auront deux mois et demi, à par-
tir du jour où le modèle en plâtre leur sera li-
vré par la manufacture nationale do Sèvres.

A l’expiration de ce délai, les vases seront
envoyés à l’Ecole des beaux-arts, où ils seront
immédiatement exposés et jugés.

LE NOUVEAU TABLEAU DE M. MEISSONIElt

On peut voir en ce moment exposé dans les
salons de M. Francis Petit, le dernier tableau
de M. Meissonier. C’est, avec celui de l’année
dernière, les Gardes françaises, le plus grand
que l’artiste ait encore peint. J! ne mesure

pas moins de trois pieds carrés, dimension
véritablement insolite pour le peintre de la
Lecture chez Diderot et de la Rixe.

Comme sujet, c’est un pendant agrandi de
son admirable 1814. Cette composition
marque un pas nouveau , et nous dirions
volontiers irrévocable, dans sa nouvelle ma-
nière, épique et réaliste à la fois, inaugurée
par son tableau de l’Empereur à Solférino :
même parti-pris de facture quasi-photogra-
phique, même souci de peindre en plein air et
en pleine action. SI. Meissonier a choisi pour
titre 1807, année de gloire et do fortune,
comme 1814 le fut de tristesse et de revers.
D’un côté, c’est l’apogée ; de fautre, c’est la
chute; et il semble que le peintre ait voulu
poursuivre jusqu’à l’extrême l’antithèse de la
pensée et du sujet.. Dans celui qu’il expose
aujourd’hui, et que le tout Paris dilettante
voudra voir, il a représenté Napoléon Ier au
milieu du champ de bataille, Eylau ou Fried-
land, peu importe, entouré de son état-major
de maréchaux, saluant au passage ses ré-
serves de cavalerie, qui s’élancent au galop de
charge et le sabre au poing, au cri tant de fois
victorieux de : Vive l’empereur !

L’avant-garde des cuirassiers qui vole au
premier plan, dans un flot de lumière crue et
scintillante, est d’un éclat, d’une vie et d’un
mouvement incomparables, et que seul pouvait
oser M. lïeissonier, c’est-à-dire un très-grand
peintre et peut-être le premier de son temps.

L. G.
 
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