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La chronique des arts et de la curiosité — 1905

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Nr. 26 (29 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19760#0228
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LA CHRONIQUE DES ARTS

le G traversé de la broche, qui laisse voler quel-
ques brins de laine pour garnir la panse de la
lettre. Cette addition d'un fil tortillé ne date que
de deux ans à peine; elle seule pourrait servir à
déterminer la date des tapisseries où elle se ren-
contre.

Si donc des artisans peu scrupuleux peuvent in-
tituler leurs produits, comme on l'a fait récemment,
« véritables tapisseries des Gobelins », il leur est
du moins interdit, sous peine de faux, de copier

une marque déposée et constituant de la sorte une j truit aucune.

un goût artistique plein do délicatesse et do dis-
tinction ; malheureusement, le problème qui leur
était proposé était d'une difficulté pour ainsi dire
insurmontable.

En effet, s'il est toujours extrêmement difficile de
reconstituer une œuvre du passé, de retrouver les
formes et la manière de penser des civilisations
disparues, il semble que le problème devenait in-
soluble, lorsqu'il s'agissait de construire une fa-
çade dans le style de Brunelleschi, qui n'en a cons-

Aéri'able propriété commerciale.

Voici le dessin de cette marque, toujours accom-
pagnée de deux dates et d'un ou de plusieurs mo-
nogrammes, signatures des artistes tapissiers ayant
collaboré à l'exécution de la tapisserie :

/fin

Quant au nom de Gobelin, on sait que c'est celui
d'une famille de teinturiers parisiens établie sur
les bords de la Bièvre en 1440 et qui, après avoir
exercé son métier jusqu'aux dernières années du
seizième siècle, céda l'immeuble où étaient instal-
lés ses ateliers aux tapissiers flamands appelés en
France par Henri IV. Ce nom de Gobelin resta
attaché à l'ancien atelier des teinturiers devenu
atelier de tapisseries ; puis, par extension, il fut
appliqué aux tapisseries elles-mêmes. Je viens de
publier sur la famille Gobelin le résultat de re-
cherches poursuivies pendant de longues années,
avec un tableau généalogique allant de 1440 à la
fin du dix-septième siècle.

Jules Guiffrky.

CORRESPONDANCE D'ITALIE

CONCOURS POUR LA FAÇADE DE SAN LORENZO

A FLORENCE

Le 5 avril 1900 un comité, présidé par le prince
Tommaso Gorsini, mettait au concours un projet
pour la façade de San Lorenzo. Cinquante-quatre
architectes répondirent à cet appel en présentant
soixante-quinze projets.

Le jury réuni pour juger ce concours n'accorda
pas de premier prix et décida qu'un second con-
cours aurait lieu, auquel seraient admis les sept
architectes dont les projets avaient été jugés les
meilleurs. C'étaient MM. Bazzani, Calderini, Cal-
dini, Collamarini, Guidotti, Lusini et Sabatini.

03 second concours vient do se terminer par la
victoire de M. Bazzani, un jeune architecte dont
les débuts donnent les plus brillantes promesses.

A ces deux concours, les architectes ont fait
preuve des plus rares qualités inventives, mon-
trant de sérieuses connaissances archéologiques et

Sur ce point, les architectes modernes n'avaient
d'autres ressources que do consulter la façade de
la chapelle Pazzi, qui n'est que la façade d'une
petite chapelle et qui est un portique plus qu'une
façade, et de cette étude ils ne pouvaient tirer que
quelques détails, mais aucun parti d'ensemble. Et
s'ils cherchaient dans les façades latérales de
l'église de San Lorenzo des motifs d'inspiration, ils
ne trouvaient également que des formes très sim-
ples, qui ne pouvaient que les conduire à des-
cnsembles d'une grande pauvreté.

C'est ce qui est arrivé. Tous les projets ont été
faits avec ces deux éléments : la t çade ele la cha-
pelle Pazzi et les parties latérales de l'église do
San Lorenzo ; et, par suite, il en est résulté des
conceptions manquant en même temps de grandeur
et de richesse, des conceptions qui étaient d'habiles
exercices d'archéologie, mais qui ne pouvaient
donner ce qui n'existe pas, ce que nous ne con-
naîtrons jamais : la façade que Brunelleschi aurait

îmngmee.

Mais, à côté de cette solution ne'gative, ce con-
cours a fait surgir une solution à laquelle on re-
pensait pas. A l'occasion de ce concours, on a
réuni, on a étudié les projets que les maîtres du
xve et du xvie siècle avaient faits pour la façade-
do cette église, et il est apparu cru'une solution
idéale du problème serait d'aelopter un des projets
que Giuliano da San Gallo avait fait sur l'orclio
de Léon X.

Celte solution aurait l'avantage défaire exécuter
un projet d'une très grande beauté et de faire con-
naître le style architectural d'une époque qui nous-
est fort mal connue.

Si l'on songe, en effet, à la grandeur du règno-
de Laurent le Magnifique, si l'on songe à la sou-
veraineté que les artistes de l'école florentine ont
exercée à ce moment sur le monde entier, on ne
peut moins faire que d'être profondément étonné
de ne trouver à Florence aucun spécimen impor-
tant de l'architecture religieuse de cette époque.
Nous en connaissons admirablement tous les pein-
tres et tous les sculpteurs ; mais à côté des œu-
vres de Botticelli et de Verrocchio, nous n'avons
rien de ce Giuliano de San Gallo qui fut leur ami
et qui partagea leurs faveurs à la cour do Lau-
rent le Magnifique.

Au surplus, c'est une particularité bien étrange
de la première période de la Renaissance floren-
tine qu'elle se passât sans qu'il so construisît de-
grands édifices religieux, surtout sans qu'il se fît
aucune façade d'église. Des grands maîtres de.cet
âge nous n'avons qu'un très petit nombre de faça-
des, la plupart sans importance; de Brunelleschi la
façade de la chapelle Pazzi, de Michelozzo celle de
San Agostino à Montepulciano, de Bernarclo Ros-
sellino celle de Picnza. Une seule, celle d'Agostino
di Duccio à Pérouse, nous montre avec quelle
richesse les artistes de cet âge auraient conçu lo
 
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