La chronique des arts et de la curiosité (1905)

N° 30. - 19CS

BUREAUX : 8, RUE FAVÀRT (2e Arr.) 23 Septembre.

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LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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PROPOS DU JOUR

ne instructive expérience vient
d'être faite. Des personnes bien
, intentionnées avaient imaginé
r+p d'organiser une excursion à Chan-
tilly en faveur d'ouvriers et de travailleurs
n'ayant d'habitude ni les moyens, ni le goût
de visiter les musées. On leur fournissait les
moyens, on espérait leur donner le goût. Il
est arrivé que le nombre d'adhésions à la
promenade-conférence de Chantilly a été in-
fime et que le projet, qui semblait avoir tout
pour réussir, a, en somme, échoué.

Cette épreuve est de nature à faire réfléchir
les partisans de la gratuité absolue et conti-
nuelle des musées nationaux. Toute leur
argumentation consiste à dire qu'il ne faut
point, par un droit d'entrée, si modeste soit-il,
éloigner le visiteur. Or le visiteur peu for-
tuné ne paraît pas avoir, dans l'état actuel de
nos mœurs, un désir irrésistible d'entrer à
toute heure et tous les jours dans les musées.
Cette constatation dût-elle contrister le cor-
tège des déclamateurs de l'art social, il est
évident que si 1' accès de nos musées était
gratuit deux jours dans la semaine en dehors
du dimanche, ce régime suffirait aux besoins
du public.

On a dit depuis longtemps tout ce que, de
leur côté, nos musées gagneraient si l'entrée
était payante certains jours, comme elle l'est
en général dans les musées d'Europe. Des
facilités de toutes sortes ne manqueraient pas
d'être données aux étudiants et à tous ceux
dont le travail exige de fréquentes séances.
Le public atteint serait, au fond, celui qui
consentirait volontiers à acheter en entrant le

droit de regarder. Mais cette mesure, qui
donnerait à nos galeries de si précieuses res-
sources, a le tort d'avoir contre elle certaines
apparences, et c'est un tort grave dans un
pays où règne la peur de ne pas paraître assez
démocratique.

NOUVELLES

Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :

Le dimanche 10 septembre, à Saint-Léger-
Yauban (Yonne), une statue de Yauban, oeu-
vre du sculpteur Guillot ;

Le même jour, à Montmédy, un buste du
sénateur Charles Buvignier, oeuvre du sculp-
teur Désiré Fosse ;

Le dimanche 17 septembre, à Saint-Dizier,
un monument commémoratif du siège de cette
ville en 1544, en souvenir duquel la ville vient
d'être autorisée à faire figurer dans ses armoi-
ries la croix de la Légion d'honneur. Ce mo-
nument est l'oeuvre du sculpteur Carillon et
de l'architecte Ferrand;

Le même jour, à Clamecy, un monument
élevé au pamphlétaire et romancier Claude
Tillier, œuvre du sculpteur Boisseau;

Le vendredi 22 septembre, à Paris, dans les
jardins du Palais-Royal, une statue de Camille
Desmoulins, œuvre du sculpteur Boverie.

La statue de Bayle, dont nous avons an-
noncé l'inauguration dans notre dernier nu-
méro, est l'œuvre du sculpteur H. Icard.

**# On vient de placer au Palais-Bourbon,
dans la salle d'attente du public, le tableau
commandé par l'Etat au peintre Guillonnet :
La Jeunesse de France au tombeau de Gam-
bette (mai 190i), et exposé au dernier Salon ;
il fera pendant aux Conscrits, de M. Dagnan-
Bouveret.

*** Le Gouvernement français vient de