N° 33. — 1903 BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.) 4 Novembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
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Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
Le 2ST\im.éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
^"¥>i»^E Petit Palais, qui depuis cinq an-
jfjt?23 nées est devenu le Palais des
wl//^J?i Beaux-Arts de la Ville de Paris
O^ïr^iA n'a pas encore de catalogue. Le
mal ne serait pas grand si toutes ses richesses
étaient dans ces œuvres inégales et rares ré-
cemment introduites avec quelque emphase.
Mais le Petit Palais, alors qu'il était vide, eut
la fortune de recevoir une collection cligne de
ce nom, celle des frères Dutuit. On ne man-
qua point de la fêter ; on la fit voir à plu-
sieurs ministres ; on négligea seulement le
travail de catalogue, qui était nécessaire
pourtant au bon ordre de la collection, à
l'agrément des curieux, et surtout à la com-
modité des travailleurs.
Ce n'est pas le temps qui a fait défaut, le
legs Dutuit étant vieux déjà de trois années.
Ce n'est pas non plus le personnel qui a été
insuffisant, car la collection était à peine
entrée qu'on lui faisait un cortège de fonc-
tionnaires, conservateurs et attachés. A lui
seul, cependant, clans l'espace de trois années,
ce bataillon n'est pas arrivé à inventorier la
collection dont il avait la garde. Le visiteur
trouve bien aujourd'hui une notice sur les
ouvrages venant du dépôt d'Auteuil, mais s'il
n'a pas la chance de posséder les catalogues
luxueux, et forcément incomplets, établis par
les frères Dutuit cle leur vivant, il est dépourvu
de tout guide pour connaître la principale
richesse du Petit Palais.
S'il était besoin d'une preuve nouvelle, cet
exemple montrerait les inconvénients, mille
fois signalés, de confier les conservations de
musée à des favoris de la politique et non à
des savants. Peut-être les gardiens du Petit
Palais auraient-ils fait le catalogue, s'ils
s'en étaient sentis capables. N'ayant point la
force de l'établir, ils ne l'ont pas jugé utile.
Il est devenu difficile, à mesure que l'histoire
de l'art use de méthodes plus scientifiques,
de s'improviser conservateur d'une galerie.
C'est aux Pouvoirs publics, trop sollicités,
d'être enfin assez énergiques pour assurer la
prééminence des compétences sur les intri-
gues, et pour rendre au mérite ce que Ton
distribue si volontiers par la faveur.
-4—«4 'KJ^BBXSit^Xyse^^y
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 22 octobre, à Vannes, un mo-
nument à la mémoire d'Arthur III, duc dè
Bretagne, connétable de Richemont œuvre
du sculpteur Le Duc ;
Le même jour, à Rouen, un monument
élevé à Eugène Noël, qui fut bibliothécaire
cle la ville;
Le même jour, à Toulouse; le buste de
l'ancien sénateur Valentin Abeille;
Le même jour au cimetière de Saintes, Un
monument au littérateur Louis Audiat, œuvre
du sculpteur Peyronnet ;
Le jeudi 26 octobre, à Paris, dans le
square des Arènes de Lutèce, un monument
élevé à la mémoire de l'anthropologue Gabriel
cle Mortillet, œuvre du statuaire Alfred La
Penne ;
Le dimanche 29 octobre, à Carcassonne,
un monument élevé au journaliste Orner
Sarraut.
*** Le Journal Officiel du 3 novembre
publie une longue liste, faisant suite à celle
publiée le l'i mai dernier, des achats d'œuvres
d'art effectués ces derniers mois pour le
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PROPOS DU JOUR
^"¥>i»^E Petit Palais, qui depuis cinq an-
jfjt?23 nées est devenu le Palais des
wl//^J?i Beaux-Arts de la Ville de Paris
O^ïr^iA n'a pas encore de catalogue. Le
mal ne serait pas grand si toutes ses richesses
étaient dans ces œuvres inégales et rares ré-
cemment introduites avec quelque emphase.
Mais le Petit Palais, alors qu'il était vide, eut
la fortune de recevoir une collection cligne de
ce nom, celle des frères Dutuit. On ne man-
qua point de la fêter ; on la fit voir à plu-
sieurs ministres ; on négligea seulement le
travail de catalogue, qui était nécessaire
pourtant au bon ordre de la collection, à
l'agrément des curieux, et surtout à la com-
modité des travailleurs.
Ce n'est pas le temps qui a fait défaut, le
legs Dutuit étant vieux déjà de trois années.
Ce n'est pas non plus le personnel qui a été
insuffisant, car la collection était à peine
entrée qu'on lui faisait un cortège de fonc-
tionnaires, conservateurs et attachés. A lui
seul, cependant, clans l'espace de trois années,
ce bataillon n'est pas arrivé à inventorier la
collection dont il avait la garde. Le visiteur
trouve bien aujourd'hui une notice sur les
ouvrages venant du dépôt d'Auteuil, mais s'il
n'a pas la chance de posséder les catalogues
luxueux, et forcément incomplets, établis par
les frères Dutuit cle leur vivant, il est dépourvu
de tout guide pour connaître la principale
richesse du Petit Palais.
S'il était besoin d'une preuve nouvelle, cet
exemple montrerait les inconvénients, mille
fois signalés, de confier les conservations de
musée à des favoris de la politique et non à
des savants. Peut-être les gardiens du Petit
Palais auraient-ils fait le catalogue, s'ils
s'en étaient sentis capables. N'ayant point la
force de l'établir, ils ne l'ont pas jugé utile.
Il est devenu difficile, à mesure que l'histoire
de l'art use de méthodes plus scientifiques,
de s'improviser conservateur d'une galerie.
C'est aux Pouvoirs publics, trop sollicités,
d'être enfin assez énergiques pour assurer la
prééminence des compétences sur les intri-
gues, et pour rendre au mérite ce que Ton
distribue si volontiers par la faveur.
-4—«4 'KJ^BBXSit^Xyse^^y
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 22 octobre, à Vannes, un mo-
nument à la mémoire d'Arthur III, duc dè
Bretagne, connétable de Richemont œuvre
du sculpteur Le Duc ;
Le même jour, à Rouen, un monument
élevé à Eugène Noël, qui fut bibliothécaire
cle la ville;
Le même jour, à Toulouse; le buste de
l'ancien sénateur Valentin Abeille;
Le même jour au cimetière de Saintes, Un
monument au littérateur Louis Audiat, œuvre
du sculpteur Peyronnet ;
Le jeudi 26 octobre, à Paris, dans le
square des Arènes de Lutèce, un monument
élevé à la mémoire de l'anthropologue Gabriel
cle Mortillet, œuvre du statuaire Alfred La
Penne ;
Le dimanche 29 octobre, à Carcassonne,
un monument élevé au journaliste Orner
Sarraut.
*** Le Journal Officiel du 3 novembre
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