;t° 40. — 1905
W BUREAUX : 8, RUÉ FAVARt (2e Àrr.)
23 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
Le 2Sr-u.m.éro : O fr. 25
AVIS A MM. LES ABONNÉS
L'échéance du 31 Décembre étant la
plus importante de l'année, nous prions
les souscripteurs à la GAZETTE DES
BEAUX ARTS dont l'abonnement expire
à cette date de nous faire parvenir aus-
sitôt que possible leur ordre de renou-
vellement, afin d'éviter tout retard dans
la réception du numéro de Janvier.
PROPOS DU JOUR
a Vilie de Paris, comme on le
verra plus loin, après avoir décidé
il y a six ans d'acheter l'hôtel
Lauzun, est à la veille de le re-
vendre. On chercherait en vain les raisons
de cette volte-face : il n'y en a pas. La Ville
avait eu il y a six ans une bonne idée;
elle en a tout à coup une mauvaise. Ayant
jadis suivi la première, elle ne se demande
môme pas pourquoi elle suit la seconde.
Elle se dépossède de gaieté de cœur; elle se
dégage à la légère.
Il est vrai qu'elle prend la peine d'y mettre
quelques formes. On assure que l'hôtel sera
abandonné avec toutes sortes de bons soins ;
on le classera parmi les monuments histori-
ques ; on se réservera le droit de le racheter.
A merveille : mais que valent ces précautions ?
Le classement est une garantie qui n'a rien
de définitif, et quant au rachat éventuel, la
Ville découvre trop elle-même aujourd'hui
l'incertitude de sesvolontés. L'Administration
avait bien compris, dès le premier jour, que,
pour assurer le salut de l'hôtel Lauzun, il lui
fallait l'acheter elle-même : c'est à ce projet
qu'il lui conviendrait de se tenir.
Elle le doit à ses administrés, qui lui ont
confié la garde de leurs richesses artistiques et
qui ne verraient pas sans amertume compro-
mettre les destinées du charmant hôtel dix-
septième siècle, de ses boiseries, de ses scul-
ptures. Elle le doit à elle-même, et si, après
s'être prononcée autrefois en connaissance de
cause, elle changeait d'avis avec désinvolture,
elle inspirerait, par une telle versalité, la plus
légitime inquiétude à ceux qui fondaient
quelque espoir sur son goût et sur son esprit
de suite.
NOUVELLES
Le conseil des Musées a accepté à l'una-
nimité le don fait au Louvre par le comité
des Amis de Bagatelle, dans les circonstances
que nous avons dites (1), du tableau de
Thomas Lawrence primitivement destiné au
musée de Bagatelle, et de deux autres tableaux
de Turner et de Lawrence offerts en même
temps par un « Parisien de Paris » et « Ami
de Bagatelle » qui est M. Charles Groult.
*** La Ville de Paris avait acheté l'hôtel
Lauzun. Elle est à la veille de le revendre.
La deuxième commission vient d'approuver
la rétrocession de l'hôtel à M. le baron Pi-
chon, qui consent à rembourser à la Ville
tous ses débours. Il s'agit d'une somme d'en-
viron o50.000 francs, qui sera affectée au
musée Carnavalet. Le président de la com-
mission, M. Grébauval, a fait spécifier que
la rétrocession ne serait accordée que si l'hô-
tel était classé parmi les monuments histo-
riques. En outre, il sera stipulé qu'en cas de
déclassement, la Ville aura un délai de six
mois pour racheter l'hôtel au prix de vente,
(1) V. Chronique des Arts du 12 août 1905, p. 226.
W BUREAUX : 8, RUÉ FAVARt (2e Àrr.)
23 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
Le 2Sr-u.m.éro : O fr. 25
AVIS A MM. LES ABONNÉS
L'échéance du 31 Décembre étant la
plus importante de l'année, nous prions
les souscripteurs à la GAZETTE DES
BEAUX ARTS dont l'abonnement expire
à cette date de nous faire parvenir aus-
sitôt que possible leur ordre de renou-
vellement, afin d'éviter tout retard dans
la réception du numéro de Janvier.
PROPOS DU JOUR
a Vilie de Paris, comme on le
verra plus loin, après avoir décidé
il y a six ans d'acheter l'hôtel
Lauzun, est à la veille de le re-
vendre. On chercherait en vain les raisons
de cette volte-face : il n'y en a pas. La Ville
avait eu il y a six ans une bonne idée;
elle en a tout à coup une mauvaise. Ayant
jadis suivi la première, elle ne se demande
môme pas pourquoi elle suit la seconde.
Elle se dépossède de gaieté de cœur; elle se
dégage à la légère.
Il est vrai qu'elle prend la peine d'y mettre
quelques formes. On assure que l'hôtel sera
abandonné avec toutes sortes de bons soins ;
on le classera parmi les monuments histori-
ques ; on se réservera le droit de le racheter.
A merveille : mais que valent ces précautions ?
Le classement est une garantie qui n'a rien
de définitif, et quant au rachat éventuel, la
Ville découvre trop elle-même aujourd'hui
l'incertitude de sesvolontés. L'Administration
avait bien compris, dès le premier jour, que,
pour assurer le salut de l'hôtel Lauzun, il lui
fallait l'acheter elle-même : c'est à ce projet
qu'il lui conviendrait de se tenir.
Elle le doit à ses administrés, qui lui ont
confié la garde de leurs richesses artistiques et
qui ne verraient pas sans amertume compro-
mettre les destinées du charmant hôtel dix-
septième siècle, de ses boiseries, de ses scul-
ptures. Elle le doit à elle-même, et si, après
s'être prononcée autrefois en connaissance de
cause, elle changeait d'avis avec désinvolture,
elle inspirerait, par une telle versalité, la plus
légitime inquiétude à ceux qui fondaient
quelque espoir sur son goût et sur son esprit
de suite.
NOUVELLES
Le conseil des Musées a accepté à l'una-
nimité le don fait au Louvre par le comité
des Amis de Bagatelle, dans les circonstances
que nous avons dites (1), du tableau de
Thomas Lawrence primitivement destiné au
musée de Bagatelle, et de deux autres tableaux
de Turner et de Lawrence offerts en même
temps par un « Parisien de Paris » et « Ami
de Bagatelle » qui est M. Charles Groult.
*** La Ville de Paris avait acheté l'hôtel
Lauzun. Elle est à la veille de le revendre.
La deuxième commission vient d'approuver
la rétrocession de l'hôtel à M. le baron Pi-
chon, qui consent à rembourser à la Ville
tous ses débours. Il s'agit d'une somme d'en-
viron o50.000 francs, qui sera affectée au
musée Carnavalet. Le président de la com-
mission, M. Grébauval, a fait spécifier que
la rétrocession ne serait accordée que si l'hô-
tel était classé parmi les monuments histo-
riques. En outre, il sera stipulé qu'en cas de
déclassement, la Ville aura un délai de six
mois pour racheter l'hôtel au prix de vente,
(1) V. Chronique des Arts du 12 août 1905, p. 226.