3T DE LA
magne et de ceux de la légende qui peuvent pren-
dre l'air allemand. Ce ne sont que casques, cui-
rasses et bannières, mitres, crosses et chapes, ou
des mendiants et des bergères... Passez brusque-
ment aux salles vis-à-vis : MM. Stuck, Gorinth,
Besnard, von Ubdo vous ménagent d'autres visions.
Le cas de M. Besnard excepté comme l'on sait, il
ne s'agit plus d'art mis au service de la religion,
mais do religion prétexte à œuvres d'art. Et l'on
n'a guère à étudier ici que des tableaux en soi
pour leur qualité do plus ou moins belle pointure.
Or, le parallèle entre les tempera audacieuses de
M. Stuck et, par exemple, la solide peinture de
Mm« Stokes, pour intéressant qu'il soit une fois de
plus, ne saurait nous tenter en pareille occur-
rence.
Mais voici M. Mehoffer qui, sur des données
théologiquos absolument impeccables, se livre à
toute la fougue do son enthousiasme inventif et
crée, à vrai dire, une sorte d'art ornemental, toute
neuve et toute personnelle, sans frein ni règle, de
premier jet et d'une faconde colorée dont rien ne
saurait donner l'idée. Je risquerai ce mot aussi
invraisemblable que les vitraux auxquels il le faut
appliquer : c'est une jungle slave. Ces merveil-
leuses outrances polonaises vont diaprer les fenê-
tres ogivales de la cathédrale do Fribourg en
Suisse. J'ai déjà si souvent parlé de M. Mehoffer
ici que je ne saurais plus guère insister. Je réserve
plutôt ces dernières lignes à la constatation de ce
fait que l'art religieux, lui aussi, demande à être
vivant et à participer à la vie do son temps. Et je
clos sur un3 hàlive mention do quelques beaux
travaux, émail et argent, do M. Ashbce, de Londres.
William IUtter.
REVUE DES REVUES
|| L'Art français primitif (N° 1). — Celte
revue, destinée à ne paraître qu'une année et qui
vient de donner son G" et dernier numéro bi-men-
suel, s'est proposée do mettre en lumière cette
époque do l'art français qui comprend tout ce qui
n'est plus l'art gothique et n'est pas encore la
Renaissance, période s'étendant entre 1450 et 1550
environ. Dans chacune do ces livraisons, des arti-
cles sont consacrés aux œuvres do cette époque.
Le premier fascicule renferme uuo étude de M. A.
Hallays sur le chef-d'œuvre de ce temps, le châ-
teau d'Azay-le-Rideau, récemment acquis par l'État,
comme nous l'avons dit et comme c'était à souhai-
ter (1 grav.).
(N° 2). — le Château de la reine de Sicile à Sau-
mar. M. Casati de Casatis signale ce qui reste de ce
château : une façade caractérisée simplement par
les arcs surbaissés do la porto et des fenêtres, et
par des armoiries. Ce monument menace ruine ; il
est actuellement occupé par un charron qui y a
établi son atelier. Ce château a été certainement
habité par la reine Jeanne de Laval et probable-
blement par le roi René lui-même (l grav.).
Il M. Oclave Justice nous donne des renseigne-
ments sur les fondateurs du Château de Chenon-
ceaux et ses différents propriétaires (1 grav.).
(N° 3.) — Notices de M. Casati de Casatis sur
Le Château de Goulaine (Loire-Inférieure), modèle
très réussi do l'architecture française du xvc siècle,
CURIOSITÉ 37
œuvre des plus remarquables de l'école des bords
do la Loire (reprod.), — et sur Le Château de
Montsoreau, datant de la même époque, et qu'il
serait utile de sauver de la ruine.
|| M. Octave Justice signale un petit portrait
do femme conservé dans une collection particulière
(et reproduit avec son article) qu'il attribue à
François Clouet.
(N° 4.) — M. Casali do Casatis s:gnale des sculp-
tures on bois de la Renaissance française, prove-
nant du château de Gourcellcs le-Roy, en Gâtinais
(reprod.).
H L'Art vénitien (1450 à 1550), par M. C. C. C-
il Les Académies de province, l'Académie de
Dijon et le huchicr Sambin, par M. L. M.
.= Les Grands constructeurs français de 1450
à 1550, par M. Octave Justice.
(N° 5.). — Le Château de Mcillant (Cher), par
M. C. Casati de Casatis (1 grav.).
|| Jean de Daillon, constructeur du château du
Lude, par M. I. M.
|| Le Château de Maintcnon, par M. A. Dar-
vant (1 grav.).
(N° 6). — L'Art national au châ'eau de Blois
(1 grav.).
|| M. C. C. C. propose comme utilisation de la
somme de 700.000 fr. restant à l'État sur la dona-
tion Dru qui a servi à l'acquisition d'Azay-le-
Rideau, d'en employer une partie à sauver des
monuments d'art français menacés de ruine : par
exemple, la remise en état d=s l'ancien réfectoire
de Saint-Jean des Vignes, à Soissons, l'acquisition
de maisons historiques d'anciennes petites villes
françaises à Montforrand, en Auvergne, Riom
(l'hôtel des Consuls), Chinon, Dijon, etc. (1 iig ).
|| Le Château de Mai-tainville-Êpreville, en
Normandie, par M. André Hallays (1 grav ).
|| Le Château du Lude, par M. Maurice De-
maison.
O The Burlington Magazine (Février 1905;. —
Articles des éditeurs sur l'avenir de la peinluro
contemporaine, l'assurance des œuvres d'art, etc.
O Etude do M. Charles Ricketts sur Watts, à
propos do l'exposition des œuvres de cet artiste
à Burlington llousc,
O Suite des notes do M. Lionel Cust sur les ta-
bleaux dans les collections royales. Dans ce nu-
méro, l'auteur étudie les œuvres de Lucas Cranach :
signalons un Adam et Eve, une Lucrèce, datée 1530,
le Portrait de Nicolas de Backer, malheureusement
très abîmé, Le Jugement de Salomon (1519), une
Madone (1547), etc. (Nombreuses illustrations).
O Suite et lin do l'étude do M" Julia Cartwright
sur les dessins de Jean-François Millet dans la
collection do feu M. James Stuart Forhes. Dans ce
numéro, l'auteur étudie les portraits : parmi les
plus remarquables, citons ceux de Diaz, Barye,
Théodore Rousseau, et surtout celui de Catherine
Lemairc, la seconde femme de Millet, ^ombreuses
reproductions).
O Fin de l'étude de M. R. L. Iiobson sur les po-
teries du Slafi'ordshiro, d'après les spécimens du
British Muséum.
O Fin do l'étude de M. Jourdain sur la collection
do dentelles de M. Arthur Blackborne.
O Note do M. Campbell Dodgson sur une gravure
sur bois de Schamfelein représentant le Voyage
d'Alexandre au ciel.
magne et de ceux de la légende qui peuvent pren-
dre l'air allemand. Ce ne sont que casques, cui-
rasses et bannières, mitres, crosses et chapes, ou
des mendiants et des bergères... Passez brusque-
ment aux salles vis-à-vis : MM. Stuck, Gorinth,
Besnard, von Ubdo vous ménagent d'autres visions.
Le cas de M. Besnard excepté comme l'on sait, il
ne s'agit plus d'art mis au service de la religion,
mais do religion prétexte à œuvres d'art. Et l'on
n'a guère à étudier ici que des tableaux en soi
pour leur qualité do plus ou moins belle pointure.
Or, le parallèle entre les tempera audacieuses de
M. Stuck et, par exemple, la solide peinture de
Mm« Stokes, pour intéressant qu'il soit une fois de
plus, ne saurait nous tenter en pareille occur-
rence.
Mais voici M. Mehoffer qui, sur des données
théologiquos absolument impeccables, se livre à
toute la fougue do son enthousiasme inventif et
crée, à vrai dire, une sorte d'art ornemental, toute
neuve et toute personnelle, sans frein ni règle, de
premier jet et d'une faconde colorée dont rien ne
saurait donner l'idée. Je risquerai ce mot aussi
invraisemblable que les vitraux auxquels il le faut
appliquer : c'est une jungle slave. Ces merveil-
leuses outrances polonaises vont diaprer les fenê-
tres ogivales de la cathédrale do Fribourg en
Suisse. J'ai déjà si souvent parlé de M. Mehoffer
ici que je ne saurais plus guère insister. Je réserve
plutôt ces dernières lignes à la constatation de ce
fait que l'art religieux, lui aussi, demande à être
vivant et à participer à la vie do son temps. Et je
clos sur un3 hàlive mention do quelques beaux
travaux, émail et argent, do M. Ashbce, de Londres.
William IUtter.
REVUE DES REVUES
|| L'Art français primitif (N° 1). — Celte
revue, destinée à ne paraître qu'une année et qui
vient de donner son G" et dernier numéro bi-men-
suel, s'est proposée do mettre en lumière cette
époque do l'art français qui comprend tout ce qui
n'est plus l'art gothique et n'est pas encore la
Renaissance, période s'étendant entre 1450 et 1550
environ. Dans chacune do ces livraisons, des arti-
cles sont consacrés aux œuvres do cette époque.
Le premier fascicule renferme uuo étude de M. A.
Hallays sur le chef-d'œuvre de ce temps, le châ-
teau d'Azay-le-Rideau, récemment acquis par l'État,
comme nous l'avons dit et comme c'était à souhai-
ter (1 grav.).
(N° 2). — le Château de la reine de Sicile à Sau-
mar. M. Casati de Casatis signale ce qui reste de ce
château : une façade caractérisée simplement par
les arcs surbaissés do la porto et des fenêtres, et
par des armoiries. Ce monument menace ruine ; il
est actuellement occupé par un charron qui y a
établi son atelier. Ce château a été certainement
habité par la reine Jeanne de Laval et probable-
blement par le roi René lui-même (l grav.).
Il M. Oclave Justice nous donne des renseigne-
ments sur les fondateurs du Château de Chenon-
ceaux et ses différents propriétaires (1 grav.).
(N° 3.) — Notices de M. Casati de Casatis sur
Le Château de Goulaine (Loire-Inférieure), modèle
très réussi do l'architecture française du xvc siècle,
CURIOSITÉ 37
œuvre des plus remarquables de l'école des bords
do la Loire (reprod.), — et sur Le Château de
Montsoreau, datant de la même époque, et qu'il
serait utile de sauver de la ruine.
|| M. Octave Justice signale un petit portrait
do femme conservé dans une collection particulière
(et reproduit avec son article) qu'il attribue à
François Clouet.
(N° 4.) — M. Casali do Casatis s:gnale des sculp-
tures on bois de la Renaissance française, prove-
nant du château de Gourcellcs le-Roy, en Gâtinais
(reprod.).
H L'Art vénitien (1450 à 1550), par M. C. C. C-
il Les Académies de province, l'Académie de
Dijon et le huchicr Sambin, par M. L. M.
.= Les Grands constructeurs français de 1450
à 1550, par M. Octave Justice.
(N° 5.). — Le Château de Mcillant (Cher), par
M. C. Casati de Casatis (1 grav.).
|| Jean de Daillon, constructeur du château du
Lude, par M. I. M.
|| Le Château de Maintcnon, par M. A. Dar-
vant (1 grav.).
(N° 6). — L'Art national au châ'eau de Blois
(1 grav.).
|| M. C. C. C. propose comme utilisation de la
somme de 700.000 fr. restant à l'État sur la dona-
tion Dru qui a servi à l'acquisition d'Azay-le-
Rideau, d'en employer une partie à sauver des
monuments d'art français menacés de ruine : par
exemple, la remise en état d=s l'ancien réfectoire
de Saint-Jean des Vignes, à Soissons, l'acquisition
de maisons historiques d'anciennes petites villes
françaises à Montforrand, en Auvergne, Riom
(l'hôtel des Consuls), Chinon, Dijon, etc. (1 iig ).
|| Le Château de Mai-tainville-Êpreville, en
Normandie, par M. André Hallays (1 grav ).
|| Le Château du Lude, par M. Maurice De-
maison.
O The Burlington Magazine (Février 1905;. —
Articles des éditeurs sur l'avenir de la peinluro
contemporaine, l'assurance des œuvres d'art, etc.
O Etude do M. Charles Ricketts sur Watts, à
propos do l'exposition des œuvres de cet artiste
à Burlington llousc,
O Suite des notes do M. Lionel Cust sur les ta-
bleaux dans les collections royales. Dans ce nu-
méro, l'auteur étudie les œuvres de Lucas Cranach :
signalons un Adam et Eve, une Lucrèce, datée 1530,
le Portrait de Nicolas de Backer, malheureusement
très abîmé, Le Jugement de Salomon (1519), une
Madone (1547), etc. (Nombreuses illustrations).
O Suite et lin do l'étude do M" Julia Cartwright
sur les dessins de Jean-François Millet dans la
collection do feu M. James Stuart Forhes. Dans ce
numéro, l'auteur étudie les portraits : parmi les
plus remarquables, citons ceux de Diaz, Barye,
Théodore Rousseau, et surtout celui de Catherine
Lemairc, la seconde femme de Millet, ^ombreuses
reproductions).
O Fin de l'étude de M. R. L. Iiobson sur les po-
teries du Slafi'ordshiro, d'après les spécimens du
British Muséum.
O Fin do l'étude de M. Jourdain sur la collection
do dentelles de M. Arthur Blackborne.
O Note do M. Campbell Dodgson sur une gravure
sur bois de Schamfelein représentant le Voyage
d'Alexandre au ciel.