ET DE LA
— Notes sur des tableaux du « pseudo van de
Venue » au musée de Besançon et dans la collec-
tion Geldner do Bâle (1 reprod.).
(Fasc. 0.) — Etude sur la collection Alex.
Fleisclmer de Vienne, riche, notamment, en œuvres
des écoles italiennes et hollandaises, et dont la
vente devait avoir lieu prochainement (15 reprod.).
— Notice sur Quelques œuvres de Carlo Cignani :
Joseph et la femme de Putiphar, aujourd'hui dans
la collection J. J. Lichtmann à Vienne, et un Saint
Joseph avec l'Enfant Jésus endormi, qui fit partie
jadis des colLctions Hussian et Widerhofer (2 re-
productions).
— Note de M,n* Alexandrine Kend sur un Ma-
riage mystique de sainte Catherine dû à un
maître néerlandais du début du xvi' siècle, acquis
récemment par le Musée germanique de Nuremberg
(reprod.).
(Fasc. 7). — Article de M. Al. Raimund Hein
sur des tableaux du poète autrichien Adalbert
Stifter (1806-1868), paysages des Alpes autrichien-
nes pour li plupart (6 reprod.).
— Publication d'oeuvres françaises (de Goypel) et
italiennes de la collection Stefeneili à Gratz (6 grav.).
— Notice sur un portrait d'homme de l'école fran-
çaise vers 1530, appartenant au groupe des œuvres
du pseudo-Amberger, récemment entré dans la col-
lection Weinberger, à Vienne (reprod.).
— Représentations figurées des plaisirs du pati-
nage (2 grav.).
— Des notes bibliographiques, des nouvelles de
tous pays, une importante correspondance où l'on
trouve quantités d'utiles renseignements, termi-
nent chacun de ces fascicules.
— Cette revue a donné, en outre, au mois de
juin dernier, le premier fascicule d'un supplément
réservé surtout à la publication do documents his-
toriques non susceptibles d'être illustrés. Ce pre-
mier numéro contient un article de M. Emil
Sigerus sur l,e Commerce des œuvres d'art à
]'ienne au xvm" siècle ; — la publicalion, par
M. Th. von Frimmel, d'extraits d'un livre très
rare sur la technique de la peinture à l'huile, pu-
blié en 1G92, à Amsterdam, par le peintre Willem
Beurs : Dj groote Waereld in 't kleen geschil-
dert ; — enfin, l'autobiographie du peintre, d'ori-
gine néerlandaise, mais né à Stockholm en 16D5,
Martin Meytens.
--o<SD^Ïfl^(>--
BIBLIOGRAPHIE
Henri Vever. La Bijouterie française au xrx"
siècle. T. I" : Consulat, Empire, Restauration,
Louis-Philippe. Paris, Floury, 190G. In-4°, 883 p.,
avec nombreuses illustrations.
La bijouterie delà première moilié du xixc siècle
n'est sans doute pas la période la plus glorieuse
de cet art : elle n'est pas à dédaigner pourtant, et
son histoire, écrite par un spécialiste, est fort cu-
rieuse. M. Vever nous raconte la vie des principaux
bijoutiers français du Consulat à la Révolution de
1818 avec une abondance de documents dont la re-
cherche a dû lui coûter des peines infinies, docu-
ments écrits, très intéressants souvent, documents
graphiques aussi, en très grand nombre et tout à
fait caractéristiques, qui font défiler sous les yeux
des lecteurs tous les types de bijoux créés durant
cette période. Ce qui donne son unité à ce livre,
CURIOSITE 63
C'est l'art avec lequel M. Vever a su rattacher son
sujet à l'histoire générale des mœurs. La mode
n'est pas une affaire de hasard, et presque toujours
on trouve une raison à ses grands courants ; ce
sont cos raisons que l'autour a bien mises en lu-
mière. Après nous avoir montré la désorganisation
des ateliers par la crise révolutionnaire, il nous
fait voir la bijouterie renaissant, grâce à l'amour
du faste de Napoléon et à un goût spécial do José-
phine pour les joyaux ; les bijoux, à ce moment,
sont somptueux et même un peu voyants, malgré
le goût à l'antique qui domine. Puis vient la Res-
tauration ; les émigrés rentrés sont médiocrement
riches et il faut à la Cour un luxe bon marché ;
aussi les pierres peu coûteuses, l'or mince, devien-
nent-ils à la mode, et trop souvent la qualité du
travail ne rachète pas la pauvreté do la matière.
Avec Louis-Philippe, la bourgeoisie domino, une
bourgeoisie riche, qui aime de nouveau les pierre-
ries ; mais les traditions n'existent plus dans les
ateliers, et les innovations ne sont pas toujours
heureuses : les innombrables bijoux gothiques, nés
sous l'influence du romantisme, sont plus bizarres
que beaux ; quelques-uns deviennent parfaitement
ridicules dans leur sentimentalité, et lo Louis XIV
et le Louis XV que fait naître la restauration de
Versailles n'est guère supérieur au genre moyen-
âgeux. Il y a d'honorables exceptions à cette mé-
diocrité, et M. Vever les recherche volontiers, mais
la moyenne est terne et l'on se sent assez loin encore
d'une renaissance possible. Lo deuxième volume,
après nous avoir fait assister au second Empire,
nous montrera enfin celte renaissance et ce n'est pas
un petit service que M. Vever aura rendu, en
épuisant une matière qui paraissait ingrate et
dont it a tiré un excellent parti.
R. K.
NECROLOGIE
On annonce la mort d'un artiste qui eut son
heure de célébrité dans un genre aujourd'hui pé-
rimé, la peinture d'histoire traitée à la manière du
genre, et lo petit tableau de mœurs à costumes :
Adrien Moreau.
Né à Troyes le 18 avril 1843, il avait fait son
éducation à Paris, dans l'atelier de Pils. Un de ses
premiers tableaux, Néron chez tes belluaires,
exposé en 1869 au Salon, avait éveillé l'attention
et déterminé la voie où il devait recueillir des
succès justifiés par do sérieuses qualités do goût
et de dessin, sans parler d'une ingénieuse et fine
mise ei scène.
On fit fête, en 1876, à sa Kermesse au Moyen
âge ; en 1878, à son Menuet ; en 1879, à sa Répéti-
tion de la tragédie de « Mirame » chez le cardinal
de Richelieu ; en 1833, à ses Seigneurs courant la
bague ; en 1886, à sa Duchesse de Longuevillc
cherchant à soulever la population de Dieppe
contre l'autorité royale ; en 1887, à sa Mascarade
au dix-septième siècle ; on 1889, à son Tabarin, et
de 1890 à 1901 à toute une série de toiles emprun-
tées à l'histoire de Napoléon et de Joséphine.
Adrien Moreau s'était essayé, entre temps, à des
motifs tout contemporains. Il n'y avait pas été
moins goûté. Son Intérieur de serre (1870), son
Concert d'amateurs (1873), ses Gitanos et son
Marché à Grenade (1878), et plus tard son Retour
de marché, son Tambour de village, sa Fête-Dieu,
— Notes sur des tableaux du « pseudo van de
Venue » au musée de Besançon et dans la collec-
tion Geldner do Bâle (1 reprod.).
(Fasc. 0.) — Etude sur la collection Alex.
Fleisclmer de Vienne, riche, notamment, en œuvres
des écoles italiennes et hollandaises, et dont la
vente devait avoir lieu prochainement (15 reprod.).
— Notice sur Quelques œuvres de Carlo Cignani :
Joseph et la femme de Putiphar, aujourd'hui dans
la collection J. J. Lichtmann à Vienne, et un Saint
Joseph avec l'Enfant Jésus endormi, qui fit partie
jadis des colLctions Hussian et Widerhofer (2 re-
productions).
— Note de M,n* Alexandrine Kend sur un Ma-
riage mystique de sainte Catherine dû à un
maître néerlandais du début du xvi' siècle, acquis
récemment par le Musée germanique de Nuremberg
(reprod.).
(Fasc. 7). — Article de M. Al. Raimund Hein
sur des tableaux du poète autrichien Adalbert
Stifter (1806-1868), paysages des Alpes autrichien-
nes pour li plupart (6 reprod.).
— Publication d'oeuvres françaises (de Goypel) et
italiennes de la collection Stefeneili à Gratz (6 grav.).
— Notice sur un portrait d'homme de l'école fran-
çaise vers 1530, appartenant au groupe des œuvres
du pseudo-Amberger, récemment entré dans la col-
lection Weinberger, à Vienne (reprod.).
— Représentations figurées des plaisirs du pati-
nage (2 grav.).
— Des notes bibliographiques, des nouvelles de
tous pays, une importante correspondance où l'on
trouve quantités d'utiles renseignements, termi-
nent chacun de ces fascicules.
— Cette revue a donné, en outre, au mois de
juin dernier, le premier fascicule d'un supplément
réservé surtout à la publication do documents his-
toriques non susceptibles d'être illustrés. Ce pre-
mier numéro contient un article de M. Emil
Sigerus sur l,e Commerce des œuvres d'art à
]'ienne au xvm" siècle ; — la publicalion, par
M. Th. von Frimmel, d'extraits d'un livre très
rare sur la technique de la peinture à l'huile, pu-
blié en 1G92, à Amsterdam, par le peintre Willem
Beurs : Dj groote Waereld in 't kleen geschil-
dert ; — enfin, l'autobiographie du peintre, d'ori-
gine néerlandaise, mais né à Stockholm en 16D5,
Martin Meytens.
--o<SD^Ïfl^(>--
BIBLIOGRAPHIE
Henri Vever. La Bijouterie française au xrx"
siècle. T. I" : Consulat, Empire, Restauration,
Louis-Philippe. Paris, Floury, 190G. In-4°, 883 p.,
avec nombreuses illustrations.
La bijouterie delà première moilié du xixc siècle
n'est sans doute pas la période la plus glorieuse
de cet art : elle n'est pas à dédaigner pourtant, et
son histoire, écrite par un spécialiste, est fort cu-
rieuse. M. Vever nous raconte la vie des principaux
bijoutiers français du Consulat à la Révolution de
1818 avec une abondance de documents dont la re-
cherche a dû lui coûter des peines infinies, docu-
ments écrits, très intéressants souvent, documents
graphiques aussi, en très grand nombre et tout à
fait caractéristiques, qui font défiler sous les yeux
des lecteurs tous les types de bijoux créés durant
cette période. Ce qui donne son unité à ce livre,
CURIOSITE 63
C'est l'art avec lequel M. Vever a su rattacher son
sujet à l'histoire générale des mœurs. La mode
n'est pas une affaire de hasard, et presque toujours
on trouve une raison à ses grands courants ; ce
sont cos raisons que l'autour a bien mises en lu-
mière. Après nous avoir montré la désorganisation
des ateliers par la crise révolutionnaire, il nous
fait voir la bijouterie renaissant, grâce à l'amour
du faste de Napoléon et à un goût spécial do José-
phine pour les joyaux ; les bijoux, à ce moment,
sont somptueux et même un peu voyants, malgré
le goût à l'antique qui domine. Puis vient la Res-
tauration ; les émigrés rentrés sont médiocrement
riches et il faut à la Cour un luxe bon marché ;
aussi les pierres peu coûteuses, l'or mince, devien-
nent-ils à la mode, et trop souvent la qualité du
travail ne rachète pas la pauvreté do la matière.
Avec Louis-Philippe, la bourgeoisie domino, une
bourgeoisie riche, qui aime de nouveau les pierre-
ries ; mais les traditions n'existent plus dans les
ateliers, et les innovations ne sont pas toujours
heureuses : les innombrables bijoux gothiques, nés
sous l'influence du romantisme, sont plus bizarres
que beaux ; quelques-uns deviennent parfaitement
ridicules dans leur sentimentalité, et lo Louis XIV
et le Louis XV que fait naître la restauration de
Versailles n'est guère supérieur au genre moyen-
âgeux. Il y a d'honorables exceptions à cette mé-
diocrité, et M. Vever les recherche volontiers, mais
la moyenne est terne et l'on se sent assez loin encore
d'une renaissance possible. Lo deuxième volume,
après nous avoir fait assister au second Empire,
nous montrera enfin celte renaissance et ce n'est pas
un petit service que M. Vever aura rendu, en
épuisant une matière qui paraissait ingrate et
dont it a tiré un excellent parti.
R. K.
NECROLOGIE
On annonce la mort d'un artiste qui eut son
heure de célébrité dans un genre aujourd'hui pé-
rimé, la peinture d'histoire traitée à la manière du
genre, et lo petit tableau de mœurs à costumes :
Adrien Moreau.
Né à Troyes le 18 avril 1843, il avait fait son
éducation à Paris, dans l'atelier de Pils. Un de ses
premiers tableaux, Néron chez tes belluaires,
exposé en 1869 au Salon, avait éveillé l'attention
et déterminé la voie où il devait recueillir des
succès justifiés par do sérieuses qualités do goût
et de dessin, sans parler d'une ingénieuse et fine
mise ei scène.
On fit fête, en 1876, à sa Kermesse au Moyen
âge ; en 1878, à son Menuet ; en 1879, à sa Répéti-
tion de la tragédie de « Mirame » chez le cardinal
de Richelieu ; en 1833, à ses Seigneurs courant la
bague ; en 1886, à sa Duchesse de Longuevillc
cherchant à soulever la population de Dieppe
contre l'autorité royale ; en 1887, à sa Mascarade
au dix-septième siècle ; on 1889, à son Tabarin, et
de 1890 à 1901 à toute une série de toiles emprun-
tées à l'histoire de Napoléon et de Joséphine.
Adrien Moreau s'était essayé, entre temps, à des
motifs tout contemporains. Il n'y avait pas été
moins goûté. Son Intérieur de serre (1870), son
Concert d'amateurs (1873), ses Gitanos et son
Marché à Grenade (1878), et plus tard son Retour
de marché, son Tambour de village, sa Fête-Dieu,