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La chronique des arts et de la curiosité — 1906

DOI issue:
Nr. 13 (31 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0110
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LA CHRONIQUE DES ARTS

les plus purs, sans aucun artifice capable de
pousser l'effet et d'alourdir, sont savantes et
spontanées ; elles classent très haut leur
auteur.

M. Ten Gâte se souvient souvent deJong-
kind; il a d'heureuses qualités, mais il sem-
ble qu'il se satisfasse trop aisément, et s'il
touche parfois à la maîtrise, il ne donne
jamais l'impression de l'œuvre pleine et sûre.

Les images de M. Cardona sont adroites,
peu étudiées, un peu monotones. Il parait
doué pour donner davantage.

Les œuvres de M. Alcide Le Beau, dans leur
rudesse, leur hardiesse fruste, donnent une
forte impression de sincérité. On devine la
volonté de l'artiste de s'exprimer. Dans cet
effort, sa palette, chaque jour, s'exaspère.
L'évolution de cet art est curieuse et conquiert
sinon l'admiration, la sympathie.

M. Henri-Matisse, au contraire, .est préoc-
cupé d'étonner le public et de le dérouter. Il
spécule sur la peur qu'ont certains de paraître
retardataires s'ils ne se pâment pas devant les
tentatives les plus outrancières. Et, sans
doute, tout novateur mérite le respect, même
s'il est impuissant, même s'il se trompe ; mais
c'est à la condition expresse qu'on ne puisse
suspecter sa conviction. Ici, inconscient ou
non, il y a cabotinage, et le meilleur service
que les amis de M. Henri-Matisse pourraient
lui rendre serait de l'inviter à reprendre silen-
cieusement ses essais d'il y a quelques an-
nées et à travailler pour lui-même. En lui
donnant ce conseil, ils serviraient en même
temps la cause de l'art libre contre lequel
des expositions comme celles-ci fournissent
des armes trop faciles.

M. Harry van der Weyden se sert, non
sans distinction, des formules des artistes du
Nord. Ses œuvres témoignent d'une grande
habileté, sinon d'une personnalité bien défi-
nie. Ce sont de solides ét consciencieux mor-
ceaux d'école.

M. Henri Brugnot, do son côté, applique les
recettes des artistes impressionnistes. Il le
fait avec facilité, et son exemple montre com-
bien les procédés les plus hardis vieillissent
vite. Rien de moins capable de surprendre
que ces paysages dont aucun accent personnel
ne relève la facture. On y sent un poncif
nouveau, sans doute, mais quand même un
poncif.

Léon Rosentiial.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 2-'i mars

Éloge. — M. F. Flamong lit une notice sur
W. Bouguereau, son prédécesseur.

Prix de Rome. — Sont admis au concours déli-
nitif pour le grand prix d'architecture : MM.
t Abella, 2 Bonnet, 3 Marius Durand, 4 Grisolia,
5 Giudetti, 6 Joulic, 7 Lebel, 8 Louis Morcau,
9 Tauzin, 10 Villominot; — pour le grand prix de
gravure en taille-douce : MM. 1 Serres, 2 Penne-
quin, 3 Cheffer, 4 Bourgeat, 5 Mazelin, 6 Cabaud.

Académie des Inscriptions

Séance du 23 mars

Prix. — L'Académie, sur le rapport de M. Sa-
glio, décerne le prix Louis Fould, de la valeur de
5.000 fr. et destiné à récompenser le meilleur ou-
vrage sur l'histoire des arts du dessin, à M. Henri
Lechat, professeur à l'Université de Lyon, pour
son livre sur La Sculpture attique avant Phidias.

Fouilles en Perse. — Le secrétaire perpétuel
donne lecture d'une lettre qui lui a été transmise
par le ministre de l'Instruction publique, dans
laquelle M. de Morgan met l'Académie au courant
des travaux archéologiques qu'il a exécutés depuis
son retour en Perse, et lui signale une série d'inté-
ressantes découvertes qu'il vient de faire.

L'heureux explorateur des monuments antiques
do la Perse écrit qu'il a repris la suite des tran-
chéi.s menées dans les temples au niveau de 10 mè-
tres de profondeur. Sur le bord du Toi], il a trouvé
une sépulture achémenide renfermée dans une
cuve de bronze analogue à celle qui figure au Louvre
dans nos collections. Cette cuve ne renfermait, on
dehors du squelette d'une jeune fille, que deux
peignes d'ivoire sculpté et incrusté d'or. Ces objets,
d'un travail très délicat, n'existent plus malheu-
reusement qu'à l'état de fragments.

Plus loin, les ouvriers ont rencontré une énorme
stèle de grès, longue de 2 m. 20, large de 1 m. 45,
couverte sur ses doux faces d'une longue inscrip-
tion anzanite en deux colonnes. Cette pierre a été
brûlée dans l'incendie de Suse, tout comme l'avait
été la stèle de Naramsin. Il faut donc prendre de
grandes précautions afin do ta solidifier.

M. de Morgan annonce qu'il a découvert en outre
dans les diverses tranchées : doux koudourrous
(sortes de bornes portant des inscriptions) avec
textes mutilés et figurations de divinités ; une pierre
portant un texte en caractères prolo-anzanites,
remontant à une très haute antiquité ; un petit autel
en bronze ; quelques cylindres, dont quelques-uns
fort beaux sont très archaïques ; une nombreuse
série de briques portant des textes de l'époque des
patesis (chefs ecclésiastiques), et de nombreux
autres objets pleins d'intérêt.

Communications diverses. — M. Edmond Pottier
donne lecture, au nom de M. Pierre Paris, corres-
pondant de l'Institut, d'une note sur le trésor do
Javea (Espagne).

Il se compose d'un bandeau, de collieis et de
pendeloques en or qui offrent des comparaisons
intéressantes à faire avec les parures que portent
les statues de femmes trouvées au Gerro de los
Santos. M. Paris croit à une fabrication duo à des
artistes grecs.

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CORRESPONDANCE D'ALLEMAGNE

EXPOSITION DE PRINTEMPS DE LA SÉCESSION
A MUNICH

Elle est printanière à souhait. C'est, du reste, le
caractère qu'on lui veut. Mais, ce qui est plus
important, on n'y voit rien d'ennuyeux, ni de tout
à fait médiocre. Et elle chante délicieusement la
joie do vivre et do s'en aller vers la campagne,
d'être jeune, ou tout au moins de se sentir rajeuni
par le renouveau. Des aquarelles bâloises du jeune
 
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