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La chronique des arts et de la curiosité — 1906

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Nr. 26 (23 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0237
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ET DE LA CURÏOSITB 227

lique et grandiose de ses créations : aucun paysa-
giste n'est plus parent de Rembrandt, qui d'ailleurs
dut subir son influence vers 1G35 et qui le tenait
en haute estime; J.van Ruisdaël, Hobbema, A. van
der Xeer, A. Guyp, Potier, A. van de Velde elWou-
vverman; les peintres de natures mortes Davidsz
de Heem, Kalff et Ch. van Beyeren ; enfin le grand
artiste, trop peu estime encore, qu'est Broivwer. Un
chapitre sur Rubens et van Dyck —la dernière pé-
riode de Rubens et l'influence de sa seconde femme
Hélène Fourment,puis la collaboration de van Dyck
avec Rubens— termine ce volume, qui offre comme
le tableau résumé de la peinture hollandais3 au
xvir siècle et est, par suite, le meilleur guide
qu'on puisse emporter avec soi à l'exposition qui
vient do s'ouvrir à Leyde.

On pourra le compléter par la brève, mais sub-
stantielle, monographie que M. Emile Vcrhaeron

— un autre célèbre écrivain — vient de donner
dais la collection des Grandi Artistes, do l'édi-
teur . Laurens. Ici il s'agit beaucoup moins de
documentation savante et de critique historique
que de considérations esthétiques et de critique
sensitive. C'est un grand artiste jugé par un poète,

— toutefois un peu trop dédaigneux parfois des pro-
saïques mais scientifiques méthodes des historiens,

— et maintis pages de ce petit livre comptent
parmi les plus originales et les plus belles que
les œuvres de Rembrandt ont inspirées.

Deux autres publications sont consacrées spé-
cialement à Rembrandt aquafortiste. L'une, de
M. Richard Hamann, est — l'autour en prévient
dès le début — non pas une élude conçue au
point de vue scientifique et historique où sont
traités de façon documentaire les problèmes d'au-
thenticité, de date, etc., mais plutôt une sorte de
guide pour a;der à comprendre l'œuvre du maître
dans ses pièces séparées et dans son ensemble et
l'auteur renvoie, pour informations supplémentai-
res, aux grands historiens récents de Rembrandt :
K. Noumann, W. von Seidlitz entre autres (on
s'étonne de voir passé sous silence le nom de
M. Bode). Les eaux-fortes de Rembrandt — après
une rapide esquisse de la vie du maître et des effi-
gies gravées de lui et des siens — sont donc ici étu-
diées non chronologiquement, mais à divers points
de vue successifs qui nous montrent Rembrandt
portraitiste, narrateur, paysagiste, ses qualités
plastiques et pittoresques, ses dons de couleur, do
lumière, etc., tout cela avec un sentiment très
pénétrant et des aperçus d'un vif intérêt. 139 re-
productions des gravures les plus célèbres du
maître complètent et animent la démonstration.

L'album de la Deutscher Yerlags-Anstalt de
Stuttgart est, au contraire, comme ses aînés do la
collection « Klassiker der Kunsl », un ouvrage de
documentation: Il nous présente, comme le pre-
mier volume de cette collection l'avait fait poul-
ies pointures, la totalité des eaux-fortes de Rem-
brandt en reproductions fidèles et soignées, et, la
biographie de l'artiste ayant été donnée dans le
volume consacré aux peintures, M. H. W. Singer,
un des meilleurs écrivains d'art d'Allemagne, a
consacré spécialement à Rembrandt aquafortiste
l'introduction qui ouvre ce volume. Ceux qui,
jusqu'ici, no connaissaient que les gravures les
plus célèbres du maître auront plaisir à avoir
ainsi sous la main, en un livre de format commode
et de prix modéré, la totalité de cet œuvre où se
résume si bien le génie de Rembrandt, et les tra-

vailleurs, qui y trouveront en outre tous les ren-
seignements historiques désirables, lui feront
aussi un chaleureux accueil.

Le même éditeur vient de publier, en souvenir
du troisième centenaire de Rembrandt, un coquet
petit almanach pour 1906-1907 qui, à la suite dos calen-
driers de ces deux années, renferme un choix de
reproductions d'après des œuvres capitales, ta-
bleaux ou gravures, de Rembrandt, avec des poé-
sies et des pages critiques signées do MM. K. Hen-
ckell, Richard Muther, K. Scheffler, Jan Veth,
Ed. Iloyck, A. Litchwark, H. Floerke, R. Schau-
koll.

Enfin, les dessins, à leur tour, ont trouvé en
M. Martinus Nijhoff, le libraire bien connu de La
Haye, un éditeur avisé. Il vient de donner en deux
séries, qui, nous espérons, auront une suite, vingt
fouilles d'album choisies parmi les plus beaux
dessins sortis de la plume du maître : le Port, le
Lion endormi, l'Étudiant de Leyde et le Portrait
de l'artiste de la collection Bonnat; Zacliarie écri-
vant le nom de son fils, un Paysage et le Jeune
homme tenant une fleur, du Louvre ; Ésaù ven-
dant son droit d'aînesse à Jacob et le Vieillard
Siméon portant l'Enfant Jésus, du musée Fodor
d'Amsterdam; la Vieille femme avec un enfant,
du musée Boymans do Rotterdam; la Porte de ville
du musée Teyler de Haarlem ; le Daniel dans la
fosse aux lions do la collection Hofstede de Groot ;
le Christ à Emmaiis et le Vieux savant do la col-
lection Walter Gay, de Paris ; la Femme accoudée
et pensive do la collection Salting, de Londres, etc.
Reproduites dans la grandeur et les teintes des ori-
ginaux avec une fidélité illusionnante, ces plan-
ches méritent de prendre place dans les cartons
de tous les amateurs.

La même librairie Nijhoff a édité également un
ouvrage précieux : tous les documents d'archives,
dans leur texte original, et classés chronologique-
ment avec un commentaire par M. G. Hofstede de
Goot, concernant Rembrandt, — ouvrage quo com-
plète un premier supplément dû à M. M -G. "Wisser,
dont M. Hymans parle plus haut. Des fac-similés
do lettres de Rembrandt et de quelques autres do-
cuments particulièrement intéressants illustrent
ces deux volumes.

A. M.

NECROLOGIE

On annonce la mort, à Milan, d'un jeune sculp-
tîur, Elia Ajolfi, élève du prince ïroubetzkoï,
qui avait donné déjà des preuves d'un talent dé-
licat dans une Fillette assise, qui venait de rece-
voir, à l'Exposition de Milan, le prix ïantardini.
Né à Bergame, il n'était âgé que de vingt-sept ans.

Le célèbre financier anglais Alfred Biit est
mort la semaine dernière à Londres, à l'âge de
cinquante-trois ans. Il possédait un choix d'œuvros
d'art, restreint il est vrai, mais do tout premier
ordre et présenté avec un goût parfait : de beaux
portraits anglais, de Gainsborough, do Reynolds,
de Lawrence, de Romney, de Hoppner ; puis deux
van der Meer exquis : Femme au piano et Femme
écrivant une lettre ; une suite de sept Murillo des
plus remarquables par leur pittoresque : LHistoire
 
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