BT DE LA CURIOSITE
311
d'autel, récemment découvert. d'Alossio Baldovi-
nelti. Il s'agit du tableau peint pour l'église Saint-
Ambroisc à Florence. Les documents le concernant
sont publiés, et le tableau reproduit.
(Novembre). — Article des éditeurs sur l'art
et le caractère allemands.
— Etude de M. D.-S. Mac Coll sut un bas-
relief de motif légendaire à la cathédrale de Wor-
cester.
— Élu le de M. Roger E. Fry sur le mysticisme
de Mantegna. L'auteur, après avoir défini l'huma-
nisme do Mantegna, qui en fait le représentant lo
plus autorisé de la culture de la Renaissance,
étudie certaines œuvres de caractère mystique
dans la conception et dans l'exécution telles que la
Madone de Borgame, celle donnée par M. James
Simon au musée do Berlin, etc. Ces œuvres sont
reproduites.
— Notice de M. Claude Phillips sur le Joueur
de flûte do Watteau, à la galerie des Offices, à
Florence. Ce tableau est reproduit.
— Suite de l'étude de M. Laurence Weaver sur le
plomb dans l'architecture anglaise. L'auteur dans
ce numéro étudie les citernes. (Nombreuses illus-
trations.)
— Article de M. R.-S. Clouston sur les panios
dans leur rapport avec l'ameublement. (Nombreuses
illustrations.)
— Étude de M. John Starkie Gardner sur
des œuvres d'argenterie de la collection du duc de
Newcastle, à Clumber. (Nombreuses reproductions.)
(Décembre). — Début d'une élude du professeur
G. Baldwin Brown sur la manière dont les femmes
grecques s'habillaient.
— Étude de M. Lina Eckenslein sur les tendan-
ces et la valeur de l'ancien art égyptien. (Nom-
breuses gravures.)
— Étude de M. G.-.I. Holmes sur les paysages
do Richard Wilson. (Nombreuses illustrations.)
— Notes do M. É. Ingleby Wood sur les raffi-
nements de l'architecture médiévale.
— Suite de l'étude sur la classification des tapis
d'Orient.
— Étude do M. Herbert-P. Borne sur lo peintre
florentin « Il Graffione », élève d'Alessio Baldovi-
netti. Plusieurs tableaux de sa main sont reproduits.
— Suite de l'étude de M. Égcrton Beck sur les
vêtements ecclésiastiques dans l'art.
BIBLIOGRAPHIE
Les Verrières de l'ancienne église Saint-
Étienne, à Mulhouse, par M. Jules Lut/,-
(Supplément au Bulletin du Musée historique de
Mulhouse, t. XXIV, 1906). In-8°, 125 pages, avec
0 planches hors texte.
La juillet 1901, la Chronique annonçait que de
superbes vitraux alsaciens du xiv* siècle devaient
être restaurés avant d'aller décorer lo nouveau
temple prctjslant do Mulhouse. Lo travail étant
terminé depuis quelques mois, il semble utile do
préciser les principaux détails de l'histoire de ces
vitraux.
Jusqu'en 1838, Mulhouse possédait une église
kaiul-Ltienne, primitivement romanc/niais dont le
chœur, la nef et les bas-côtés avaient été recons-
truits dans le stylo gothique, entre 1350 et 1504.
Vers 1350, la famille des comtes de Fcrrette fit
placer dans les baies du chœur un premier cycle
do verrières exposant la Doctrine chrétienne ou l'his-
toire du Salut. Plus tard, entre 1360 et 1370, les
baies de la nef reçurent un second cycle consacré
à la Morale chrétienne : lutte des Vertus et des
Vices, Œuvres de miséricorde. Au xvn1 siècle,
quand sévit, en Suiss9 et en Alsace, le mouve-
ment iconoclaste de la Réforme, la plus grande
partie do ces vitraux fut sauvée. Placés sous la
protection du Magistrat, ils restèrent l'ornement de
l'église devenue temple protestant. En 1858, mal-
gré les observations de quelques érudits, le vieux
Saint-Étienno fit place au somptueux temple ac-
tuel, œuvre de l'architecte parisien Dussillion. On
emballa les vitraux dans des caisses qui furent
plus ou moins oubliées. Enfin, après un sommeil
de près do cinquante ans, ces vitraux ont repris
la place quo Dussillion leur avait réservée. 20.500
marcs, entièrement souscrits par les amateurs
de la Haute-Alsace, ont été consacrés à leur restau-
ration, à Munich, dans les ateliers do la maison
F.-X. Zotiler (1).
Les recherches que nécessitèrent cette scrupu-
leuse restauration ont amené M, Jules Lutz, con-
servateur adjoint du Musée historique de Mul-
house, à rectifier les opinions des historiens qui
avaient étudié les vitraux avant lui (2). Dans l'im-
portante notice que nous annonçons ici, il démon-
tre que les verriers alsaciens qui, à l'église Saint-
Etienne, travaillèrent pour lo compte de Jeanne de
Fcrrette, épouse de l'archiduc Albert d'Autriche,
s'inspirèrent de la Biblia Pauperum et du Spé-
culum humanse salvationis. En effet, 47 des 150
sujets do la Biblia l'uuperum conservée à la Bi-
bliolhèquc Nationale so retrouvent dans les vi-
traux de Mulhouse. La plupart des autres pan-
neaux reproduisent les dessins du Spéculum ma-
nuscrit (xiv" siècle) passé de l'un des couvents
alsaciens de Schlestadt — où tout fait croire qu'il
a été écrit — dans la Bibliothèque royale de Mu-
nich (n° 23433).
S'il reste incertain que le Spéculum huinanx
salvationis soit l'œuvre de Ludolpho de Saxe,
« qui a passé la plus grande partie de sa vie en
Alsace, d'abord moine dominicain à Colmar,
puis chartreux à Strasbourg, où il mourut vers
1370 », on no peut contester l'influence de cette
source mystique, non seulement dans les vitraux
de Mulhouse, mais encore dans ceux de la cathé-
drale de Strasbourg, de l'église Saint-Florent de
Nioderhaslach (3) ou autres de la Basse et de la
Haute-Alsace.
La découverte de M. Jules Lutz complète celles
. (1) Voir lo rapport do M. Auguste Haensler, con-
servateur du Musée des Arts décoratifs do Mul-
house, dans le Bulletin de la Société Industrielle
de Mulhouse (avril 1900).
(2) Do Schauenbourg, linumération des verrières
les plus importantes conservées dans les églises
d'Alsace (Gaen, 1800); —F.-X. Kraus. Kunstund
Aller■llium im ObcrElsass (Strasbourg, 18S3); —
Robert Bruck, Die elsœssische Glasmalerei vom
Beginn des xn. bis mm Ende des xvn. Jahrhun-
derts (Strasbourg, 1902), etc.
(3) Signalés par Émile Mâle. L'art religieux du
xra' siècle en France (édic. do 1902), p. 132 et 139.
311
d'autel, récemment découvert. d'Alossio Baldovi-
nelti. Il s'agit du tableau peint pour l'église Saint-
Ambroisc à Florence. Les documents le concernant
sont publiés, et le tableau reproduit.
(Novembre). — Article des éditeurs sur l'art
et le caractère allemands.
— Etude de M. D.-S. Mac Coll sut un bas-
relief de motif légendaire à la cathédrale de Wor-
cester.
— Élu le de M. Roger E. Fry sur le mysticisme
de Mantegna. L'auteur, après avoir défini l'huma-
nisme do Mantegna, qui en fait le représentant lo
plus autorisé de la culture de la Renaissance,
étudie certaines œuvres de caractère mystique
dans la conception et dans l'exécution telles que la
Madone de Borgame, celle donnée par M. James
Simon au musée do Berlin, etc. Ces œuvres sont
reproduites.
— Notice de M. Claude Phillips sur le Joueur
de flûte do Watteau, à la galerie des Offices, à
Florence. Ce tableau est reproduit.
— Suite de l'étude de M. Laurence Weaver sur le
plomb dans l'architecture anglaise. L'auteur dans
ce numéro étudie les citernes. (Nombreuses illus-
trations.)
— Article de M. R.-S. Clouston sur les panios
dans leur rapport avec l'ameublement. (Nombreuses
illustrations.)
— Étude de M. John Starkie Gardner sur
des œuvres d'argenterie de la collection du duc de
Newcastle, à Clumber. (Nombreuses reproductions.)
(Décembre). — Début d'une élude du professeur
G. Baldwin Brown sur la manière dont les femmes
grecques s'habillaient.
— Étude de M. Lina Eckenslein sur les tendan-
ces et la valeur de l'ancien art égyptien. (Nom-
breuses gravures.)
— Étude de M. G.-.I. Holmes sur les paysages
do Richard Wilson. (Nombreuses illustrations.)
— Notes do M. É. Ingleby Wood sur les raffi-
nements de l'architecture médiévale.
— Suite de l'étude sur la classification des tapis
d'Orient.
— Étude do M. Herbert-P. Borne sur lo peintre
florentin « Il Graffione », élève d'Alessio Baldovi-
netti. Plusieurs tableaux de sa main sont reproduits.
— Suite de l'étude de M. Égcrton Beck sur les
vêtements ecclésiastiques dans l'art.
BIBLIOGRAPHIE
Les Verrières de l'ancienne église Saint-
Étienne, à Mulhouse, par M. Jules Lut/,-
(Supplément au Bulletin du Musée historique de
Mulhouse, t. XXIV, 1906). In-8°, 125 pages, avec
0 planches hors texte.
La juillet 1901, la Chronique annonçait que de
superbes vitraux alsaciens du xiv* siècle devaient
être restaurés avant d'aller décorer lo nouveau
temple prctjslant do Mulhouse. Lo travail étant
terminé depuis quelques mois, il semble utile do
préciser les principaux détails de l'histoire de ces
vitraux.
Jusqu'en 1838, Mulhouse possédait une église
kaiul-Ltienne, primitivement romanc/niais dont le
chœur, la nef et les bas-côtés avaient été recons-
truits dans le stylo gothique, entre 1350 et 1504.
Vers 1350, la famille des comtes de Fcrrette fit
placer dans les baies du chœur un premier cycle
do verrières exposant la Doctrine chrétienne ou l'his-
toire du Salut. Plus tard, entre 1360 et 1370, les
baies de la nef reçurent un second cycle consacré
à la Morale chrétienne : lutte des Vertus et des
Vices, Œuvres de miséricorde. Au xvn1 siècle,
quand sévit, en Suiss9 et en Alsace, le mouve-
ment iconoclaste de la Réforme, la plus grande
partie do ces vitraux fut sauvée. Placés sous la
protection du Magistrat, ils restèrent l'ornement de
l'église devenue temple protestant. En 1858, mal-
gré les observations de quelques érudits, le vieux
Saint-Étienno fit place au somptueux temple ac-
tuel, œuvre de l'architecte parisien Dussillion. On
emballa les vitraux dans des caisses qui furent
plus ou moins oubliées. Enfin, après un sommeil
de près do cinquante ans, ces vitraux ont repris
la place quo Dussillion leur avait réservée. 20.500
marcs, entièrement souscrits par les amateurs
de la Haute-Alsace, ont été consacrés à leur restau-
ration, à Munich, dans les ateliers do la maison
F.-X. Zotiler (1).
Les recherches que nécessitèrent cette scrupu-
leuse restauration ont amené M, Jules Lutz, con-
servateur adjoint du Musée historique de Mul-
house, à rectifier les opinions des historiens qui
avaient étudié les vitraux avant lui (2). Dans l'im-
portante notice que nous annonçons ici, il démon-
tre que les verriers alsaciens qui, à l'église Saint-
Etienne, travaillèrent pour lo compte de Jeanne de
Fcrrette, épouse de l'archiduc Albert d'Autriche,
s'inspirèrent de la Biblia Pauperum et du Spé-
culum humanse salvationis. En effet, 47 des 150
sujets do la Biblia l'uuperum conservée à la Bi-
bliolhèquc Nationale so retrouvent dans les vi-
traux de Mulhouse. La plupart des autres pan-
neaux reproduisent les dessins du Spéculum ma-
nuscrit (xiv" siècle) passé de l'un des couvents
alsaciens de Schlestadt — où tout fait croire qu'il
a été écrit — dans la Bibliothèque royale de Mu-
nich (n° 23433).
S'il reste incertain que le Spéculum huinanx
salvationis soit l'œuvre de Ludolpho de Saxe,
« qui a passé la plus grande partie de sa vie en
Alsace, d'abord moine dominicain à Colmar,
puis chartreux à Strasbourg, où il mourut vers
1370 », on no peut contester l'influence de cette
source mystique, non seulement dans les vitraux
de Mulhouse, mais encore dans ceux de la cathé-
drale de Strasbourg, de l'église Saint-Florent de
Nioderhaslach (3) ou autres de la Basse et de la
Haute-Alsace.
La découverte de M. Jules Lutz complète celles
. (1) Voir lo rapport do M. Auguste Haensler, con-
servateur du Musée des Arts décoratifs do Mul-
house, dans le Bulletin de la Société Industrielle
de Mulhouse (avril 1900).
(2) Do Schauenbourg, linumération des verrières
les plus importantes conservées dans les églises
d'Alsace (Gaen, 1800); —F.-X. Kraus. Kunstund
Aller■llium im ObcrElsass (Strasbourg, 18S3); —
Robert Bruck, Die elsœssische Glasmalerei vom
Beginn des xn. bis mm Ende des xvn. Jahrhun-
derts (Strasbourg, 1902), etc.
(3) Signalés par Émile Mâle. L'art religieux du
xra' siècle en France (édic. do 1902), p. 132 et 139.