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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0050
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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

David avec les quatre compagnons que lui adjoignent souvent les monuments de cet âge. La
page est divisée en deux lignes : sur la première, David joue d'une espèce de lyre carrée qui
rappelle assez disgracieusement la que l'antiquité donnait soit à Apollon soit
à Erato. A sa droite et à sa gauche., Asaph et Eman dansent : l'un retenant de chaque main les
extrémités d'une draperie qui Hotte en se recourbant au dessus de sa tête, et l'autre agitant
de chaque main une paire de castagnettes ou de crotales. Sur la ligne inférieure, Ethan et
Idithun, debout comme tous les précédents, tiennent l'un une sorte de mandore allongée (ce
me semble), l'autre une trompette. Chacun de ces personnages est nommé en toutes lettres sur
la page même; et le sujet d'ailleurs est encore indiqué par ce vers :
« QUATUOR ni SOCII COMITANTUR IN ORDINE DAVID. "
La seconde miniature est consacrée au portrait de Charles-le-Chauve ', qui y paraît sur son
trône, mais sans tout l'appareil que nous verrons dans d'autres représentations du même
prince. La pompe a été réservée au rubricateur, qui n'a point dérogé à la phraséologie de pa-
négyriste dont s'abreuvaient à longs traits les pâles descendants de Charlemagne, peu soucieux
de mériter ces éloges enflés, mais très flattés, à ce qu'il paraît, de les obtenir. Voici cette ins-
cription louangeuse :

K CUM SEDEAT CAROLUS MAGNO COMITATUS HONORE,
« EST JOSEE SIMILIS, PARQUE THEODOSIO. "
Enfin c'est S. Jérôme, revêtu d'une sorte de chasuble de couleur cendrée, et assis comme
pour écrire sa traduction des psaumes. Ce qu'il y a de plus curieux dans cette page, c'est que
le saint, ayant à sa gauche un guéridon qui porte son livre, est obligé d'étendre la main à
l'autre extrémité vers la droite pour tremper son dans l'encrier que soutient un
meuble assez semblable au premier s. L'inscription, en vers comme de coutume, est :
« NOBILIS INTERPRES niERONYMUS ATQUE SACERDOS
« NOBILITER POLLENS TRANSCRIPSIT JURA DAVIDIS. "

Voilà tout ce que l'intérieur du livre obtiendra de nous; c'est de l'extérieur que nous avons
à parler.

i Montfaucon l'a fait graver, comme on savait le faire alors,
dans ses MoymmeuLs de Yt mo%^rc/de /ruMçcuse, 1.1 ; cette
peinture a été passablement reproduite par Willemin, L cfL ;
puisdaBsl'Umce?^ pt^ore-s^MedeMM. FirminDidot. (France
pl. 173.)
^ Si c'eût été là vraiment l'ameublement d'un -ScWpfoWMTu
au neuvième siècle, les successeurs des copistes qui avaient tra-
vaillé pour les carlovingiens auraient été bien avisés d'y ap-

porter plus d'une modification. Mais, comme à cette même
époque nous voyons déjà des écrivains qui ont leur cornet à
encre implanté dans un petit trou de la table sur laquelle iis
travaillent, il est probable que le peintre de notre psautier n'a
imaginé cette bizarrerie que pour obliger son S. Jérôme à
se présenter de face au spectateur avec un grand geste qui
développât les plis de la chasuble (supposé que ce soit une
chasuble).
 
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