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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0080
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MÉLANGES D'ARGUÉOLOGIE.

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orientaliste et membre de l'Académie des sciences et belles-lettres de Paris, pour le soumettre
à son jugement et à ses observations, sans l'informer sur son origine, sa qualité et son mérite.
Les commissaires reçurent pour réponse que c'était une étoffe de !soie qui devait avoir
plus de mille ans et semblable à celle qui servait de voile aux femmes dans les pays orien-
taux. Ce n'était donc pas ce que l'on nomme de nos jours une chemise, comme on l'avait cru
constamment. "
Tous ces détails sont extraits du procès-verbal de Mer de Lubersac, ancien évêque de
Chartres, constatant la reconnaissance et l'état de la relique dite la chemise de la très sainte
Vierge, conservée dans l'église de Notre-Dame de Chartres, en date du 8 mars 1820; cette
pièce a été communiquée à mon père par M. Hérisson, juge au tribunal civil de Chartres.
Lors de l'ouverture de la châsse par les commissaires de la république, on y trouva un
procès-verbal dressé le 13 mars 1712 par Charles-François de Mérinville, évêque de Chartres.
Ce prélat avait ouvert la châsse dans la crainte que les vers, le temps ou l'humidité ne dé-
truisissent complètement les vêtements sacrés, et cela en présence de témoins respecta-
bles *.
Nous n'avons point à discuter l'authenticité de ces reliques, et à prouver que, si on véné-
rait de semblables vêtements de la Vierge dans d'autres églises, « Notre-Dame n'estoit si souf-
freteuse et dénuée de moyens qu'elle n'eust des chemises pour changer et se tenir blanche-
ment et nettement, n (V. ^ par Souchet.) Ces étoffes
précieuses auraient pu servir aussi à son ensevelissement, comme le raconte la Légende
dorée ; ou n'avoir été que l'ornement de quelques statues primitives de la Vierge, comme ces
voiles dont on entoure encore la madone de Notre-Dame de Lorette, et qu'on découpe ensuite
pour donner aux fidèles des souvenirs de leur pieux pèlerinage. Ce qu'il s'agit de constater
ich c'est la date de la donation des reliques à Chartres ; c'est leur exhibition à l'époque du
siège des Normands; c'est enfin leur forme véritable, très mal indiquée par le mot chemise.
Voici les conclusions que nous croyons pouvoir rigoureusement tirer des textes anciens que
nous avons cités, des procès-verbaux dressés au dix-huitième siècle, et de l'examen du célèbre
antiquaire Barthélemy.
1° Les reliques de la Vierge vinrent de Constantinople en France vers le commencement
de la seconde race, et furent données à Chartres par Charles-le-Chauve en 876.
2" Lorsque les Normands assiégèrent Chartres, en 911, les reliques furent arborées par
l'évêque, et le peuple leur attribua la défaite des ennemis et la délivrance de la ville.
3° Les vêtements sacrés n'avaient aucun rapport avec les nôtres, et consistaient en bandes

' la ca invenimus., sindonem seu iin-
teum, iineis distinctum, in quo animalinm ûorumque ïiguræ
ïiiis intertextis dcpictæ suât, cujus extremitates segmentis mul-
ticoioribus variogatæ terminantur limbo imaginibus animaiium
ex (dis aureis decoro cnni fimbria scrica rubra ; qnæquidem

sidon obducebat aiiud iinteum tenuissimum et perantiquum
ex tela pariter serica, vetustate et humore detritum et aiiquibus
in locis concisum, longum circiter quatuor uinis cum dimidia,
cujus duæ extremitates Ciatim dissoiutæ.
 
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