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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0137
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DIVERS MONUMENTS D'ORFÈVRERIE. II?
qui n'ont pu se trouver réunis que par ie concours d'un goût rare et d'une grande fortune.
Si ies trois monstrances de la Pi. XX n'appartiennent pas aux hautes époques, du moins
elles en conservent d'heureux souvenirs. Les connaisseurs apprécieront l'originalité de la
composition, la légèreté du jet et l'élégante simplicité des formes.
(PLANCHES XXÏ ET XXIÏ.)
MONSTRANCES DE LA CATHÉDRALE DE REIMS.

Après avoir comparé jusqu'ici l'orfèvrerie architecturale de la renaissance à celle des quinze
et quatorzième siècles, nous comparerons dans ces deux planches l'art des quinze et quator-
zième siècles à celui du treizième. Nous étions tout à l'heure dans la ville où l'Allemagne
couronnait ses empereurs : nous entrons à présent dans celle où la France couronnait ses
rois. Que n'a-t-elle su, l'illustre ville de Reims, conserver, comme l'a fait sa rivale, les mer-
veilles d'art accunmlées dans ses murs par la pieuse émulation des rois et des peuples ! *
A peine quelques rares fragments de son ancienne orfèvrerie se découvrent-ils aujourd'hui
dans sa cathédrale et dans son musée comme pour rendre plus amers les regrets de l'archéo-
logue. Ce sont des monuments mutilés que je produis dans ces deux planches 3; mais qui ne
sent à première vue que ces débris appartiennent à un de ces moments trop courts dans
l'histoire des arts où une imagination pleine de sève était dirigée par une raison mûre,
où les beautés de détail servaient surtout à faire ressortir les beautés d'ensemble, où la grâce
s'alliait à la force, la sobriété à la magnificence, et la fantaisie à la sagesse. Ici nulle inscrip-
tion, nul souvenir historique ne nous éclaire s ; mais en avons-nous besoin pour reconnaître
l'époque de ces morceaux exquis? Peuvent-ils appartenir à un autre siècle qu'à celui où le
grand Libergier, dont il ne nous reste plus, hélas! que la tombe, faisait sortir de terre
l'église de Saint-Nicaise, une des plus ravissantes fleurs d'architecture qui aient embelli ie sol
français ? ou plutôt dans ces humbles débris ne retrouvez-vous pas le puissant génie qui des-
sinait, non la façade de la cathédrale, mais cette décoration extérieure de la nef et de l'apside
qui n'a pas, que je sache, de rivale au monde? On n'a pu travailler de la sorte qu'entre la
croisade de Philippe-Auguste et celle de S. Louis.

L'excellent ouvrage de M. Prosper Tarbé (Trésors & s
cp^'sos de Teùos, 1843) fait connaître par le dépouillement
des anciens inventaires les richesses presque fabuleuses d'or-
févrerie sacrée et les pertes à jamais regrettables de la vilie de
Reims.
^ La rose et le pied réunis sur la pl. XXI n'étaient pas destinés
à former un tout. Pour les assembler il a fallu défoncer, derrière
]C cristal du centre, un cuivre gravé représentant Jésus-Christ
enseignant l'Evangile. J'ai cru devoir faire disparaître sur la rose
un estampage placé au dix-septième siècle contre le biseau de
l'exagone et sur la monstrance de la Pl. XXII- des ornements
de même goût disgracieusement plaqués au dessous de l'arcade

trilobée. Je leur ai substitué les deux colonnettcs engagées sur
lesquclles retombe l'arcade, et une statuette dessinée d'a
près le beau marbre de M. Michéli, donné, dit-on par S. Louis
à l'abbaye de Royaumont.
s La monstrance de la Pl. XXII a été attribuée à l'évêque
Samson, sans autre fondement que le rapport entre le nom de
Samson et le sujet des deux scènes. Le raisonnement serait
plus concluant si nous étions certains que les deux combats ne
fussent pas ceux dujeune David. D'ailleurs i'évêque Samson était
contemporain de Suger : or à en juger par le vase de S. Denys
que nous conservons au Louvre, l'orfèvrerie était à cette épo
que beaucoup moins avancée.
 
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