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Le charivari — 11.1842

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Février (No. 32-59)
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fi» CHARIVARI.

n'y a rien de neuf sous le soleil ! —Voici que je m'a-
perçois que cette prétendue idée nouvelle m'a été volée,
mais positivement volée, — car a peine au sortir de l'eD-
fance, dix ans tout au plus je .complais, je découvris
moi-même une espèce de Mélopée grecque que j'em-
ployais invariablement toutes les fois qu'on me priait de
réciter en société une des fables qui ornaient assez peu
ma mémoire; je me suis aperçu que tous les autres ^mou-
tards suivaient mon exemple.

Ainsi décidément l'idée d'avoir mis en musique les Fa-
bles de Lafontaine n'est pas plus neuve que consolante.

M. O-TTISOT,

CiBAIKU Sun 31KB COIIIIK SUR ICBRE.

Florestan I", prince de Monaco, à M. Guizot Ier,
ministre du royaume des Français.

Monsieur le ministre,

' ous n'ignorez sans doute pas qu'a-
'vantde monter sur le trône de
^ mes ancêtres, je me suis trouvé
réduit, par la ladrerie véritable-
ment montalivette de ma noble
famille, à une position sociale des
plus râpées et trop heureux d'être
admis, en qualité de bouche-trou,
dans la troupe du théâtre de l'Ambigu-Comique. Grâce a
ces antécédens,je m'adresse avec pleine assurance kvous,
à vos collègues ainsi qu'à tout voire système, pour vous
soumettre une petite proposition. J'ai été comédien, vous
avez été comédiens, nous avons été comédiens.... l'affaire
peut s'arranger.

Vous avez dit, en rappelant ces jours derniers le
rogramme ministériel, que votre but avait été derepla-
^ fêter la France, dans ses relations avec les puissances é-
"J (rangères, sur un pied amical. Mais il paraît qu'au lieu
de ce pied amical, l'étranger vous a tiré un pied à la
Sainte-Menehould, et que vous restez, vous, avec un pied
de nez ; d'autres ajoutent que vous ne savez plus sur quel
pied danser.

Votre état actuel d'abandon et d'enfoncement profond
me rappelle mon ancien camarade M.Francisque dansiYa-
buchodonosor et M. Saint-Ernest dans Dufavel.

Vraiment, je suis certain qu'un des auteurs de chez
nous, M. Francis Cornu, ferait un mélodrame très atten-
drissant sur votre situation. Les traîtres et les niais n'y
manqueraient pas.

11 paraît donc que votre majorité du Palais-Bourbon,
toute docile au frein quelle est, ayant fini par se regim-
ber au sujet du droit de visile, le fameux balai que lord
Melbourne a transmis à ses successeurs a fait de nouveau
son jeu au bas de votre échine. Vous vous retrouvez hon-
ni., baffoué, renié, abandonné, privé de toute espèce d'al-
liance en Europe et réduit sur terre à l'amitié de Léopold
de Belgique. En d'autres termes, il vous reste moins que
rien.

Sur mer, même isolement piteux. Je sais bien que les
publicistes de l'opposition prétendent que, dans cette af-
faire où la France a perdu l'alliance de l'Angleterre, elle
a joué à qui perd gagne.

Suivant ces mêmes publicistes, la situation est des plus
favorables pour s'unir avec les marines des Etats-Unis, de
l'Espagne, de la Hollande, du Danemark, etc., etc., et
abattre enfin l'Anglais, ce tyran, ou plutôt ce Robert-Ma-
caire des mers.

Oui, mais ce projet énergique peut-il convenir à des
ministres de la paix partout et toujours? Est-ce vous,
monsieur Guizot (de GandJ, qui vous décideriez jamais à,
devenir anglicide. Horreur !

Aussi les publicistes de l'opposition ont-ils soin d'ajou-
ter qu'il faudrait, pour que la France frappât ce grand
coup et remontât au rang qui lui appartient, qu'elle eût a
sa tête d'autres ministres. Or, vous ne songez pas, que je
sache, à vous retirer, afin d'assurer la gloire de la France.
La gloire de la France, peutt! il ne vaut la pei ne, n'est-
ce pas de sacrifier 80,000 fr. de traitement pour une sem-
blable bagatelle !

Et d'ail leurs,vous monsieur Guizot,vous ne voiadriez cer-
tainement pas vous unir à la marine des Elats-VJnis,d'une

république... Fi ! Je gage que vous pensez qu'il n'y aurait
pas asser d'eau dans la mer pour vous laver d'un pareil
contact. Quant à la marine d'Espagne, n'appartient-elle
pas également à un gouvernement révolutionnaire ? N'ê-
tes-vous pas, d'ailleurs, séparé aujourd'hui de l'Espagne
par un abîme...., c'est-à-dire par une question d'étiquet-
te monarchique?

Je compatis sincèrement à votre isolement, mon cher
Guizot, et je veux y remédier autant que possible. Vous
savez que la ville de Monaco, capitale de mon puissant
royaume, a l'avantage d'être port de mer; ce port est
d'une ampleur proportionnée à l'étendue de mes domai-
nes terrestres. En 1815, lorsque le congrès de Vienne,
dans un moment de belle humeur,se fut décidé à rétablir
l'empire de Monaco, il pensa que le titulaire de cet em-
pire, qui possédait une armée de terre de quatre hommes,
devait jouir sur mer d'une puissance analogue. En con-
séquence on fit présent à feu mon frère, Honoré V, d'une
vieille carcasse de goélette anglaise. Mais mon frère, qui,
à cette époque, n'avait pas encore imaginé de faire res-
source avec des boutons de culottes sous prétexte de
gros sous, et se trouvait avoir besoin d'argent pour payer
son boulanger et son porteur d'eau, lesquels refusaient
de lui faire crédit, vendit sa goélette au roi de Sardaigne.
Depuis lors, les escadres de la principauté de Monaco se
sont trouvées réduites à un bateau de blanchisseuses.

Telle est la flotte que je viens vous offrir pour faire
cesser votre isolement maritime. Vous auriez donc sur
terre l'alliance de Léopold de Belgique et sur mer l'al-
liance du prince de Monaco. Vous penserez, j'aime à le
croire, que de tels alliés suffisent parfaitement à la splen-
deur de la France de Louis XIV et de Napoléon.

Agréez, etc.

Florestan Ier, ex-cabotin, actuellement
prince souverain de Monaco.

Hier, à l'une des chambres de la cour royale, il était
question d'une vente de mobilier à faire aujourd'hui di-
manche sur la place de Batignolles. « Comment, diman-
che, s'est écrié le président ! On ne doit pas travailler
ce jour-là.

l'avoué.— Cela se fait pourtant dans [toutes les com-
munes de la France à l'issue de l'office divin. Comme les
cultivateurs ne peuvent quitter leurs champs les jours
ouvrables, ce n'est que le dimanche qu'ils assistent aux
ventes à l'enchère ; autrement il n'y aurait personne.

le président.— Eh bien ! la France entière commet
une mauvaise action. Je le dis tout haut pour qu'on le
sache : c'est un acte irréligieux. Je plains l'administra-
tion qui souffre un pareil scandale. »

Il est bien fâcheux pour la vertueuse indignation du
président que ce qui lui paraît si repréhensible soit posi-
tivement ordonné par le Code de procédure qu'il devrait
mieux connaître, et dont l'article 617 porte : « La vente
» sera faite au plus prochain marché public, aux jour et
« heure ordinaires des marchés, ou un jour de diman-
» che. » C'est donc la loi elle-même que, dans son igno-
rance, le président a traitée d'irréligieuse et de source de
scandalè.... Si un journal dé l'opposition s'avisait de pa-
reille irrévérence !

S©e®iacS-3Tliéâ4re -Français.

Cédric le Norwégien, drame héroïque en cinq actes et en
prose, par M. Félix Pyat.

C'est le malheur de notre époque, en littérature comme
en matières plus importantes, que nous soyons peu à peu
détournés de toute chose grande et simple, de toute ac-
tion immédiate et de prime-saut, de toute parole rude,
de toute idée naïve. En poursuivant le succès d'argent,
le succès bourgeois, on a perdu la trace de ce mouvement
de rénovation, excellent dans son principe etmalheureux
seulement dans ses manifestations premières qui se fit
sentir il y a quelque quinze ans. Et cela, nous le croyons,
faute par les théâtres d'avoir su jeter, çà et là, dans leurs
répertoires des tentatives purement destinées à mettre
le public en état d'apprécier ensuite les efforts sincères des
rares artistes qui demandent à la scène, par des moyens
nouveaux, des peintures nouvelles.

Telle a été la volonté de M. Félix Pyat, volonté loua-
ble, servie par une intelligence très grande et qui néan-
moins a échoué hier a noire grand regrçt.

Sa pièce, où les ciseaux de la censure ont
laissé de cruelles traces, sa pièce a de nombreux^
mais la conception première en est large et hard^'
a, surtout au début, la couleur sauvage du temps oÀ'"'
teur a été obligé de placer l'action afin de porter
d'ombrage aux douaniers de la pensée en proclaman?0'^
taines vérités blessantes pour certains yeux. Et le ï'
dérouté cette fois dans ses antipathies, n'a pas ion
discerné entre les scènes véritablement reprochabl
quelques formes simplement inusitées. es

Nous en jugerons mieux à la lecture; maisifc
jourd'hui nous pouvons dire que ce drame, long,
élaboré, eût été écouté avec plus de sérieux et mieux,
si, déjà difficile à comprendre dans sa naïveté de if?
pris, il eût eu l'interprétation matérielle qu'il exi™
Malheureusement tout manquait à l'idée pour se tradu'I"
Le zèle des acteurs ne leur donnait pas la voix p]ejK.,
sonore, le geste large et un peu brutal, le costume pitij.
resque exigés par leurs rôles. Un accident grave survenâ
au machiniste de l'Odéon, après avoir retardé le lever du
rideau, nous a paru nuire singulièrement à la splendeur
des décors. Bref, chaque détail conspirait contre un Sllt.
cès déjà difficile. Et le succès a manqué.

Nous ne protesterons point, par une analyse dé-
taillée contre ce résultat fâcheux. La représentation a
duré cinq heures, et l'on vient de voir à quel ordre de
discussions nous conduirait l'examen des théories quel,
F. Pyat a voulu appliquer. L'espace et le temps nous
manqueraient pour la soutenir convenablement.

Quelques mots seulement sur la donnée générale delà
pièce.

Harald, roi de Norwége, a été dépossédé de spsÉtftts
par Abbel, roi de Danemark, qui, poqr s'assurer |acon-
quête, a épousé Gertrude, veuve du vaincu. Il exj^itun
fils d'Harald ; mais cet enfant a disparu daqs le tumulte
de la prise de possession. Berthor, seigneur por-wégienà
la garde duquel il était confié, affirme qu'il a
un incendie. On recherche néanmoins, on égorge
lesenfans de son âge, et, celte précaution prise, lei
quérant gouverne vingt ans la Norwége,qu'il laisse 1
fils Thorer.

Celui-ci, bien différent de son père, est non pas unhé-
ros, mais un politique. Il a voyagé dans les pays dit
di et en a rapporté des idées de gouvernement toul à M
étrangères au culte aveugle de la force. Il est perfide,
soupçonneux, ilatteur du clergé, qu'il associe à ses vues
de domination, et préfère le poignard sûr et secret à K-
pée qui frappe au grand jour.

Ce Machiavel du Nord a deviné la fraude de Berthor,
même avant de saisir le sceptre, s'occupe de détruire
compétiteur qu'on peut venir à lui opposer. Il se dot
bien qu'Egnar, fils d'Harald est vivant encore, et tousses
espions sont en campagne pour le découvrir,

Au nombre de ceux qu'il emploie est un esclave nom-
mé Cédric, agent d'autant plus précieux qu'il a libre®-
cès dans la maison de Berthor, dont Thorer se
dont il veut faire enlever la fille Switha.

Or, Cédric, c'est le Joas norwégien ; Berthor 1 accuei
et le fait instruire secrètement par sa fille. Swillia es
prise du jeune prince ; Cédric, sans connaître sa m
origine, obéit à toutes ces généreuses impulsions, i
bon, courageux, loyal ; la servitude l'a laissé te. * j
lorsque chargé, d'espioner, pour le compte de lhor ■ ^
caché par les soins de Berthor lui-même à côté de & ^
où conspirent les chefs norvégiens, il entend rete ^ ^
saintes et patriotiques paroles, son cœur s'a:aflie>
pensée reçoit fidèlement le précieux germe, t
Berthor, levant subitement le rideau qui Ie cac 'o,
pelle au milieu des conjurés, Cédric, l'eselave,
l'espion, devenu tout à coup le prince Egnar, s
digne de cette transformation subite. La révo e ^
en son nom. Thorer, à peine assis sur le lIuae'oaS
aussitôt précipité. Mais Egnar lui laisse la vie :6 ■ ^
collier de l'esclave, le perfide politique se pro®e
reconquérir peu à peu le sceptre qu'il a perdu. ^

Ici commence toute une série de développe®1' ^
veaux. Il s'agissait pour M. Pyat de nous mon re ^
graduellement corrompu par l'exercice pérille"
voir et arrivant, malgré ses vertus instinctives,-
mes fautes, aux mêmes crimes qui naguère aval
Thorer. Celui-ci est assidu à favoriser tous.K• ^
penchans, à faire éclore tous les mauvais t,
maître abhorré. Il le flatte et l'enivre en lui ® ^S;
cile l'accomplissement de ses plus coupables v ^
lui apprenant comment s'achète le pardon du
bien est longue la patience d'un peuple lyr^Q jV®
bien sont douces les heures données aux tee > ^
lupté, à la molle indolence. Egnar, énerre.I^#

devient le jouet de son fourbe ennemi. - -,
une prison Berthor, son premier ministre»1 ^^4$

Switha, qui s'était ca;

vère censeur de ses vices
un couvent pour ne pas céder à l'amour «u■ >

{La suite a''a

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