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Le charivari — 60.1891

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Mars
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https://doi.org/10.11588/diglit.23885#0314
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LE CHARIVARI

/

Comment voulez-vous qu’un censeur régie le
trémoussement d’avance? Donc vive la liberté
et en avant-deux !

CE lie pince un fort cancan. Un commissaire,
à qui ses souvenirs (Vétudiant sont restés pré-
sents, se met ci lui faire vis-à-vis. Les autres,
entraînés, gigotent éperdument. Galop général.
La toile tombe.J

CASCADIO.

STATUAIRE NOUVELLE

M. Edouard Détaillé, en colonel.

M. Raffaelli, en chiffonnier.

M. Worms, en Espagnol.

M. Dan tan, en Breton.

M. Roll, en maçon.

M. Eugène Carrière, en fumiste.

Ainsi les statues parleraient, exprimeraient
réellement ce qu’elles ont la prétention (si peu
justifiée, hélas 1) d’exprimer.

Nos promenades publiques, nos quais, nos pla-
ces n’auraient plus l’aspect de dépotoirs servant
à remiser les mannequins des grands magasins
d’habillements.

La physionomie de Paris — et de la province
— serait, en fort peu de temps, modifiée radica-
lement, très embellie, très égayée surtout (oh!
oui), et tout cela parce qu’un sculpteur fantai-
siste a eu l’idée d’envelopper Meissonier dans un
drapeau français!

Firmin Javel

MM E. Bergcrat et M. Montégut se sont mis à ifl
tete d’un Salon incohérent de üttérateurs-artistP?
Pour exposer, il faudra d’abord prouver qu’on fait dô
la littérature son exercice habituel, et de la mdn
ture accidentellement. H

Apiès ça, Victor Hugo faisait bien du dessin' ot
nous connaissons de Musset une série de caricatu
res extrêmement drôles, qui n’ajouteraient rient
sa gloire, mais qui prouvent que lauteur de Rolln
avait un joli brin de crayon à sa plume.

J ai connu un vieillard mort gâteux après avoir
cherché pendant quatre-vingt-seize ans une rime à
« poivre ». Je songe toujours à ce vieillard, en voyant
avec quelle constance les ministres de la guerre
cherchent sempiternellement une nouvelle coiffure»
pour l’armée.

Il y a eu récemment un concours desdites coiffu-
res au ministère, et deux cent dix-sept exposants
ont présenté chacun un modèle de couvre-chef diffé-
rent. Vous voyez d’ici ce qu’a pu être le chapitre des
chapeaux.

A la suite de ce concours, le ministre a d’ailleurs
déclaré qu’il préférait s’en tenir au képi !

La statuaire, ou plutôt la statuomanie, sévit
avec tant de cruauté sur notre pays, cette terri-
ble maladie peuple nos places publiques de tant
d’horreurs, qu’évidemment le vingtième siècle
sera consacré tout entier au renversement de ce
que nous aurons érigé. Quel chambardement en
perspective !

Toutefois, la statuomanie semble, sinon dimi-
nuer d’intensité, du moins entrer dans une phase
nouvelle, qu’on pourrait appeler allégorico-fan-
taisiste.

Un comité s’étant formé (parbleu!) pour l’érec-
tion d’une statue à Meissonier (et cela, dix mi-
nutes, montre en main, après la mort du peintre),
nos sculpteurs se mirent immédiatement au tra-
vail, et quarante-huit heures plus tard d’innom-
brables maquettes surgissaient de tous côtés,
sollicitant les préférences du jury improvisé. Ah!
l’imagination de messieurs les tailleurs de mar-
bre s’était donné libre « carrière » ! Tudieu !
quelle variété de Meissonier !

Le petit grand homme à la barbe de fleuve
était représenté dans toutes les attitudes, et avec
tous les accessoires possibles, et à tous les Ages
de sa vie.

L’un des concurrents l’avait sculpté assis,
feuilletant un ouvrage (allusion discrète au ta-
bleau célèbre le Liseur).

Un autre l’avait montré affublé de la redingote
grise et coiffé du chapeau du Petit Caporal, —
voulant ainsi rappeler que le peintre revêtait vo-
lontiers ces oripe lux historiques lorsqu’il travail-
lait à son épopée napoléonienne.

Mais le projet qui réunit jusqu’ici le plus
grand nombre de suffrages est encore plus au-
dacieux que ceux-là.

Dans ce projet, Meissonier est représenté...

Je vous le donne en mille !...

Vous ne devinez pas?

Eh bien, apprenez donc que le sculpteur a re-
présenté son héros enoeloppé dans un drapeau
français !

L’idée est originale, et, je pense, féconde.

Elle ouvre une ère nouvelle à la statuomanie,
comme nous le disions tout à l'heure.

Du moment où la spécialité du peintre sta-
tufié est ainsi symbolisée par son accessoire prin-
cipal, il est permis de prévoir, dans l’avenir, une
série de statues infiniment plus pittoresques que
toutes celles que nous avons vues s’élever jus-
qu’ici sur nos carrefours, et offrant, pour la plu-
part, aux regards des passants, l’image d’un
monsieur en paletot.

A la bonne heure ! Je suppose, par exemple, que
M. Bouguereau (ce qu’à Dieu ne plaise !) vienne
à quitter ce monde, qu’il a doté de tant de pages
immortelles ! Naturellement, on lui élèverait son
petit monument, et le sculpteur pourrait le re-
présenter sous les traits de Janus, c’est-à-dire
avec deux visages:l’un symbolisant le côté chré-
tien, l’autre le côté païen de son œuvre. Car per-
sonne n’ignore que M. Bouguereau peint les
vierges martyres et les joyeuses bacchantes avec
une égale conviction.

Dans le même ordre d’idées, M. Ifenner serait
sculpté en Christ.

M. Vollon, en chaudronnier.

M. F. de Vuillefroy, en toucheur de bœufs.

M. Pointelin, en pâtre jurassien.

M. Jules Breton, en laboureur de l’Artois.

M. Ribot, en marmiton.

Les vrais fumeurs de cigarettes se reconnais-
sent à l’habitude qu’ils ont de rouler eux-mêmes
le tabac dans une feuille de JOB.

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ËrlIÜKr PÉTROLE de STJRFTÉ
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CHRONIQUE DU JOUR

Il n’y a rien de comique comme l’attendrissement
des feuilles catholiques au sujet de la conversion du
prince Napoléon.

Pour deux sous de plus, elles vous prouveraient
que le prince Napoléon a toujours été un bon
croyant.

C’est ainsi que le dîner du vendredi saint, chez
Sainte-Beuve, était plutôt une politesse quune pro-
testation. Ne voulant pas faire gras avec la prin-
cesse Clotilde, le prince choisissait le vendredi pour
aller dîner en ville. Mais il ne s’est pas plus aperçu
que les autres convives du quantième du mois,
quand il mangea de la viande chez Sainte-Beuve.

A ce propos, on a rappelé que la princesse Clo-
tilde pouvait très chrétiennement faire gras pendant
le carême, attendu que tous les princes de la famille
impériale avaient été spécialement dispensés de
faire maigre par le pape.

11 paraît que l’usage existe toujours et que rois,
reines, princes et princesses sont dispensés de toute
pénitence pendant le carême. Ce qui est nécessaire
pour le pauvre peuple est jugé superflu pour les fa-
milles royales

Ce qui prouve qu’un roi peut impunément manger
la moitié d’un lapin le jeudi saint, tandis que le pau-
vre diable qui mangera, le même jour, l’autre moitié
du lapin, a sa place retenue en enfer, dans la pre-
mière marmite, à gauche, en entrant.

La Chambre, n’ayant plus rien à se mettre sous la
dent, y a mis les dentistes eux-mêmes. La loi qu’elle
a votée enlève aux arracheurs de dents, s’ils ne
sont docteurs, l’usage des anesthésiques. Mais ils
continueront, comme par le passé, à extraire les
molaires avec ou sans douleur.

Comme les projets de loi se font rares, nous con-
seillons aux jeunes députés de déposer des amende-
ments relatifs aux manicures, aux pédicures, aux
cloucheurs, aux orthopédistes, aux raseurs et aux
barbiers, qui, tous, maniant des instruments tran-
chants, risquent de nous, tuer, sans en avoir acquis
le droit par un diplôme délivré par les Facultés.

Nous n’avions pas assez des Expositions de pein-
tures, sérieuses ou décadentes.

La petite Anita a fait peindre une armoirie sur sa
voiture.

Oh ! quelque chose de très distingué.

Une dent !... Avec cette devise :

ON SE M’ARRACHE

Le colonel Ramollot passe une inspection d’ar-
mes.

— Crénomgnieu! gronde-t-il... Soldat Potiveau,
qu’c’est que cette giberne?... Vous ne savez pas es-
suyer une giberne !... Qu’est-ce que vous ferez quand
il faudra essuyer le feu de l’ennemi?...

Fin de la lettre d’une cocotte demandant un sub-
side à son protecteur :

« Vous l’avez dit vous-même, cher ami...

» Oh ! n’insultez jamais une femme qui tombe... un
monsieur ! »

Épitaphe lue dans un cimetière de province;
CI-GIT Mme X...

MA FEMME

Elle a beaucoup souffert... Mais ce ri est rien à côté de ce
que fai enduré!

Dandinet cause avec Bigochard :

— Eh bien, moi, lui dit ce dernier, je n’ai jamais
pris ma femme en flagrant délit.

— Pas possible !

— Mais si... Je la prévenais toujours quandje ren-
trai s de voyage !

H. HenrioL

BOURSE-EXPRESS

On est tout de même un peu plus actif que le mois
dernier ; mais la tenue des cours varie selon le
temps qu’il fait. Quand il y a un peu de soleil, on
monte. Quand le ciel est couvert, l’horizon financier
semble se couvrir de nuages. Mais cela ne fait rien,
les baissiers n’osent même pas essayer de combat-
tre la fermeté générale. Les rentes, le Crédit Fon-
cier, les chemins, le Turc, l’Egypte, donnent lien à
des demandes suivies.

On s’occupe aussi de la conversion du Foncier
Egyptien. Pour le surplus, quelque indécision.

L’approche des coupons d’avril soutient d’un côté;
les incertitudes politiques tiraillent de l’autre.

Prudence et patience.

Castorine.
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