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Denon, Dominique Vivant
Voyage dans la basse et la haute Égypte, pendant les campagnes du général Bonaparte (Band 2) — London, 1802

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https://doi.org/10.11588/diglit.3787#0235

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cxc

APPENDIX.

vérole laisse des marques considérables. Malgré les préjugés de religion, les corps morts
de la peste sont brûlés avec le plus grand soin.

L'âge des enfants se rapporte à certaines époques ; ainsi ceux de cette année date-
ront de l'entrée des Français en Egypte. Les Arabes ont une sorte de chronique qui
comprend environ dix ans. Il n'y a point de registres publics. On écrit la date de la
naissance des enfants sur un chiffon de papier, sur une page du qorân, et celle des enfants
des villages sur les portes ou sur les murs des maisons.

Le manque d'instruments leur fait employer, dans les blessures des armes à feu.
une pratique singulière, dont l'intention, sinon l'effet, est de suppléer aux pinces pour
retirer les balles qui ne sont qu'engagées dans les chairs. Cette pratique consiste à faire
correspondre aux lèvres de la blessure celles d'une incision faite dans la partie postérieure
d'une grenouille, et à réunir le tout par une bonne ligature ; les Arabes prétendent
que cet appareil et les mouvements convulsifs de l'animal mourant attirent la balle en
dehors.

Ils nettoient la plaie avec de l'huile ou du beurre, et ils la brûlent avec du verd-de-
gris pour l'empêcher de se fermer trop tôt. C'est dans les mêmes vues, et afin de favoriser
la suppuration, qu'ils mettent dans la plaie un petit caillou, ce qui est la même chose que
le cautère qu'on emploie en Europe.

Les Arabes trainent sans cesse après eux la plus grande partie de ce qui fait leurs
richesses et leur approvisionnement dans les camps à demeure, ils tiennent leur paille
hachée et leur grain dans de grands creux pratiqués dans la terre. Le voisinage de
puits d'eau douce, de quelques lambeaux de terre d'un faible produit, ou de lacs salés,
dont l'exploitation donne un peu de grain, détermine le choix et l'emplacement de ces
camps. Les Arabes ont en outre, à quatre ou cinq lieues de la lisière des terres cul-
tivées, des entrepôts fermés d'une enceinte crénelée ; et, plus avant dans le désert,
des dépôts, dans le sable, qui ne sont connus, à de certains indices, que de leurs
propriétaires.

LesDjéoùâbys, pour se garantir du pillage des tribus errantes, sont obligés de les
recevoir dans leurs camps, de nourrir les hommes, et de donner l'orge aux chevaux. Les
Arabes errants ne connaissent aucune espèce de lois. Ils avaient été de tout temps en-
nemis du dernier gouvernement, qui était cependant parvenu, dans quelques circon-
stances, à les comprimer. Il y a quelques mois que les filles des Hennâdys * chan_
taient : Vive

* Mouça-Aboù-A'ly est le chef de la principale tribu des Hennâdys. Ces tribus ont 3 à 400
chevaux, et 900 à 1000 avec ceux des tribus amies et alliées. Les Hennâdys sont des plus anciennes
tribus de la Libye qu'on connaisse en Egypte. 3
 
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