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A P P E N D IX,
MÉMOIRE SUR LES SABLES DU DÉSERT,
Par le Citoyen L. Costaz.
On trouve dans le désert des régions couvertes d'un sable extrêmement mobile et
susceptible d'arrangements très-variés : leur surface est continuellement modifiée par l'ac-
tion des vents, de sorte que tous les jours elle se présente sous une forme nouvelle.
J'exposerai dans ce mémoire quelques observations faites sur ce sujet.
Les sables du désert sont uniquement composés de grains quartzeux sans mélange
d'aucune autre matière. Leur couleur d'un blanc mat, et leur entassement accomodé à
tous les accidents du terrain, donnent à la contrée qu'ils occupent l'apparence d'un pays
couvert de neige : au clair de la lune cette ressemblance est complète au point de faire
illusion. Les grains sont transparents j leur diamètre le plus commun s'écarte peu d'un
millimètre, leurs angles usés et arrondis témoignent qu'ils ont fait un long séjour dans
l'eau où ils ont été violemment agités et roulés entre eux, ou frottés contre d'autres corps
capables par leur dureté d'agir sur eux.
De nouveaux sables sortent tous les jours du sein de la mer ; les vagues les jetent
sur la côte où ils sont saisis par les vents et transportés dans l'intérieur des terres : on en
voit un exemple remarquable en sortant de Kan-Younous pour aller a Gaza ; les sables
de la mer poussés fort loin vers l'est commencent à couvrir, et auront bientôt converti en
désert une grande étendue de terrain précédemment soumis à la culture.
Il semble que les sables abandonnés au caprice des vents devraient se disperser j
mais il est des causes qui tendent à les accumuler dans certaines localités.
Lorsqu'un vent qui chasse du sable parcourt une plaine rase où aucun obstacle ne
diminue sa vitesse, il n'y a pas de raison pour que le sable s'arrête ; car les circonstances
qui
G g 2
A P P E N D IX,
MÉMOIRE SUR LES SABLES DU DÉSERT,
Par le Citoyen L. Costaz.
On trouve dans le désert des régions couvertes d'un sable extrêmement mobile et
susceptible d'arrangements très-variés : leur surface est continuellement modifiée par l'ac-
tion des vents, de sorte que tous les jours elle se présente sous une forme nouvelle.
J'exposerai dans ce mémoire quelques observations faites sur ce sujet.
Les sables du désert sont uniquement composés de grains quartzeux sans mélange
d'aucune autre matière. Leur couleur d'un blanc mat, et leur entassement accomodé à
tous les accidents du terrain, donnent à la contrée qu'ils occupent l'apparence d'un pays
couvert de neige : au clair de la lune cette ressemblance est complète au point de faire
illusion. Les grains sont transparents j leur diamètre le plus commun s'écarte peu d'un
millimètre, leurs angles usés et arrondis témoignent qu'ils ont fait un long séjour dans
l'eau où ils ont été violemment agités et roulés entre eux, ou frottés contre d'autres corps
capables par leur dureté d'agir sur eux.
De nouveaux sables sortent tous les jours du sein de la mer ; les vagues les jetent
sur la côte où ils sont saisis par les vents et transportés dans l'intérieur des terres : on en
voit un exemple remarquable en sortant de Kan-Younous pour aller a Gaza ; les sables
de la mer poussés fort loin vers l'est commencent à couvrir, et auront bientôt converti en
désert une grande étendue de terrain précédemment soumis à la culture.
Il semble que les sables abandonnés au caprice des vents devraient se disperser j
mais il est des causes qui tendent à les accumuler dans certaines localités.
Lorsqu'un vent qui chasse du sable parcourt une plaine rase où aucun obstacle ne
diminue sa vitesse, il n'y a pas de raison pour que le sable s'arrête ; car les circonstances
qui
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