Ifeta
A P P E N D I X,
ccxxv
L'histoire civile des oasis est peu connue, et doit être en effet peu féconde en événe-
ments. Selon Hérodote, cinquante mille hommes de l'armée de Cambyse, chargés de
faire l'inutile conquête du pays des Ammoniens, périrent dans les sables à quelque dis-
tance de la grande oasis: l'auteur du mémoire connaît trop bien Hérodote et la petite
peuplade d'Ammon, pour qu'il n'ait pas reconnu l'exagération de ce récit; il a cru
inutile de la faire remarquer.
Nous ne parlerons point du voyage si connu d'Alexandre au temple d'Ammon :
les successeurs de ce grand homme, les deux premiers Ptolomées, dont la gloire est du-
rable, puisqu'elle est confiée au souvenir reconnaissant des sciences et des lettres qu'ils ont
aimées, firent jouir ces petites contrées, ainsi que tout le reste de l'Egypte, des bienfaits
d'une administration sage.
Quelques siècles après, ces cantons isolés retentirent des controverses théologiques.
Les héritiers de César et de Marc-Aurele exécutaient les décrets des conciles en exilant
les sectaires dans les oasis : Nestorius y expia pendant plusieurs années le crime d'avoir
trop distingué les deux natures, dans le même temps qu'Eutychès était puni pour les
avoir confondues.
L'éloignement des oasis, qui ne les défendit point alors contre les dissentions ecclé-
siastiques, ne les a point garanties, dans des temps plus modernes, de l'avarice oppressive
des Beys.
Le mémoire du citoyen Ripault contient une multitude d'observations utiles, et des
remarques appuyées sur des raisons solides ; c'est un ouvrage de critique écrit avec cor*
rection et clarté, qui justifie le choix que l'institut a fait de l'auteur pour la place de bib-
liothécaire : nous l'invitons à continuer de cultiver cette branche de la littérature, et par-
ticulièrement à achever la traduction Française d'Aboù-1-fédhâ* sur l'édition latine
donnée
* Aboù-l-fédhà est un écrivain très-célebre parmi les Orientaux ; il est même avantageusement con-
nu en Europe sous le double rapport de géographe et d'historien, et il jouit de la réputation justement
méritée d'être un des auteurs Arabes dans lequel on remarque le plus de sincérité et d'exactitude.
Son nom entier, tel qu'il se trouve à la tête des ses ouvrages, est E'mâd-éd-dyn Abou-l-fédâ Ismd'yl
Ebn-Nâsser, c'est-à-dire la colonne de la religion, le père de la rédemption, Ismaël,fils de Nasser ou du pro-
tecteur. Quelques écrivains rangent dans un autre ordre ses différents noms et surnoms qu'ils écrivent
ainsi, Isma'ylébn-A'ly êl-malek êl-mouyad e'mâd-êd-dyn Aboù-l-fédâ ssâhheb Hhamâh, c'est-à-dire Ismaël
fils de A'iy, roi heureux et secourable, le soutien de la religion, Abou-l-fédâ, souverain de Hhamâh ; d'autres
le surnomment encore Ebn êl-âfdhal A'iy.
Abou-l-fédâ naquit l'an 672 de l'hégire (1273 de l'ère vulgaire) selon l'opinion la plus communé-
ment reçue; il porta le titre de Soulthan de Hhamâh, ville et principauté de Syrie, située près de Damas,
et à laquelle il donne dans sa géographie 60 degrés 45 minutes de longitude, et 34 degrés 45 minutes de
latitude septentrionale.
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A P P E N D I X,
ccxxv
L'histoire civile des oasis est peu connue, et doit être en effet peu féconde en événe-
ments. Selon Hérodote, cinquante mille hommes de l'armée de Cambyse, chargés de
faire l'inutile conquête du pays des Ammoniens, périrent dans les sables à quelque dis-
tance de la grande oasis: l'auteur du mémoire connaît trop bien Hérodote et la petite
peuplade d'Ammon, pour qu'il n'ait pas reconnu l'exagération de ce récit; il a cru
inutile de la faire remarquer.
Nous ne parlerons point du voyage si connu d'Alexandre au temple d'Ammon :
les successeurs de ce grand homme, les deux premiers Ptolomées, dont la gloire est du-
rable, puisqu'elle est confiée au souvenir reconnaissant des sciences et des lettres qu'ils ont
aimées, firent jouir ces petites contrées, ainsi que tout le reste de l'Egypte, des bienfaits
d'une administration sage.
Quelques siècles après, ces cantons isolés retentirent des controverses théologiques.
Les héritiers de César et de Marc-Aurele exécutaient les décrets des conciles en exilant
les sectaires dans les oasis : Nestorius y expia pendant plusieurs années le crime d'avoir
trop distingué les deux natures, dans le même temps qu'Eutychès était puni pour les
avoir confondues.
L'éloignement des oasis, qui ne les défendit point alors contre les dissentions ecclé-
siastiques, ne les a point garanties, dans des temps plus modernes, de l'avarice oppressive
des Beys.
Le mémoire du citoyen Ripault contient une multitude d'observations utiles, et des
remarques appuyées sur des raisons solides ; c'est un ouvrage de critique écrit avec cor*
rection et clarté, qui justifie le choix que l'institut a fait de l'auteur pour la place de bib-
liothécaire : nous l'invitons à continuer de cultiver cette branche de la littérature, et par-
ticulièrement à achever la traduction Française d'Aboù-1-fédhâ* sur l'édition latine
donnée
* Aboù-l-fédhà est un écrivain très-célebre parmi les Orientaux ; il est même avantageusement con-
nu en Europe sous le double rapport de géographe et d'historien, et il jouit de la réputation justement
méritée d'être un des auteurs Arabes dans lequel on remarque le plus de sincérité et d'exactitude.
Son nom entier, tel qu'il se trouve à la tête des ses ouvrages, est E'mâd-éd-dyn Abou-l-fédâ Ismd'yl
Ebn-Nâsser, c'est-à-dire la colonne de la religion, le père de la rédemption, Ismaël,fils de Nasser ou du pro-
tecteur. Quelques écrivains rangent dans un autre ordre ses différents noms et surnoms qu'ils écrivent
ainsi, Isma'ylébn-A'ly êl-malek êl-mouyad e'mâd-êd-dyn Aboù-l-fédâ ssâhheb Hhamâh, c'est-à-dire Ismaël
fils de A'iy, roi heureux et secourable, le soutien de la religion, Abou-l-fédâ, souverain de Hhamâh ; d'autres
le surnomment encore Ebn êl-âfdhal A'iy.
Abou-l-fédâ naquit l'an 672 de l'hégire (1273 de l'ère vulgaire) selon l'opinion la plus communé-
ment reçue; il porta le titre de Soulthan de Hhamâh, ville et principauté de Syrie, située près de Damas,
et à laquelle il donne dans sa géographie 60 degrés 45 minutes de longitude, et 34 degrés 45 minutes de
latitude septentrionale.
eg Son