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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 1
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Martin-Daussigny, E.-C.: Tête de Junon Reine: bronze du Musée de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0012

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— 4 —

tête, lors de la destruction des monuments du paganisme sous Théo-
dose.

Il est à regretter que ceux qui ont enfoui cette magnifique tête dans
le champ où elle a été trouvée, n’aient pu faire ce qu’ont pu exécuter
ceux qui ont sauvé la partie supérieure de la statue du procurator im-
périal C. Julius Pacatianus (i), dont le buste et l’inscription du pié-
destal ont été trouvés réunis dernièrement à Vienne, dans le jardin
de Mme "Ve Pété tin, qui les a donnés généreusement au musée de cette
ville. L’inscription, quoique brisée en un nombre infini de morceaux,
a pu être reconstituée par le conservateur, M. Leblanc. Celle du pié-
destal de notre Junon aurait été bien précieuse , car elle nous aurait
sans doute appris quelque chose d’intéressant sur le questeur Lilugius.

Excepté les deux mutilations dont j’ai parlé, notre tête de Junon
est bien conservée, la face est intacte; il est vrai que les yeux sont
vides, ayant perdu l’émail qui les remplissait.

Le placage d’argent qui recouvrait ce bronze magnifique a laissé
de nombreuses traces, principalement dans la chevelure et autour de
l’œil droit. Dans les lettres de l’inscription, il a conservé le brillant
métallique ; partout ailleurs il a passé à l’état de sulfure et est devenu
entièrement noir.

D’une proportion un peu plus grande que nature, les cheveux on-
dulés, relevés et retenus par son diadème dont les treize pointes, bor-
dées d’un filet en relief qui entoure le diadème, sont ornées de perles de
bronze, cette superbe tête, œuvre d’un artiste grec, est surtout remar-
quable par un air de majesté et de dignité calme qui sied bien à la
reine de l’Olympe. Sa beauté sévère diffère totalement de celle qu’on
admire dans la mère de l’Amour, elle ne parle point aux sens, elle im-
pose. Placée à l’Exposition de 1867 à Paris, elle a excité l’admiration
des artistes et archéologues de toute l’Europe et peut être considérée
comme un des objets les plus précieux cpie possède notre galerie lyon-
naise des antiques.

E.-G. MARTIN-DAUSSIGNY,

Directeur des Musées de Lyon.

(I) Àllmer, Inscriptions de Vienne, Atlas, nos 235-17.
 
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