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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 2
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Fivel, Léon: Perséphoné cueillant les fleurs
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0031

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— 23

« alors la terre s’ouvre largement dans la plaine de Nysa, et de cette
« ouverture s’élance, traîné par ses chevaux immortels, le roi Poly-
« degmon, fils renommé de Cronos. »

Ces vers du début de l’hymne homérique à Déméter sont le meil-
leur commentaire et manifestement la source où s’est inspiré l’au-
teur de la délicieuse terre-cuite gravée de la grandeur de l’original
dans la planche 8. Conservée aujourd’hui au Cabinet des médailles
de Paris, auquel il fut légué il y a quelques années par le vicomte
de Janzé (i), cet échantillon exquis de la plastique ancienne provient
des sépultures grecques de la Cyrénaïque, où il fut recueilli par Vattier
de Bourville. Les antiquaires savent que les terres-cuites de la Cyré-
naïque représentent en grande majorité des sujets attiques et parais-
sent — une portion considérable du moins — de fabrique athénienne.
Inégales de beauté et de perfection dans l’exécution, elles peuvent
dans bien des cas rivaliser avec les terres-cuites de Tanagra, si à la
mode aujourd’hui, et d’une réussite plus égale, mais d’un style plus
petit ; quelquefois même elles les surpassent par un heureux et bien
rare mélange de grâce et de noblesse.

On en chercherait vainement une plus charmante que celle que
nous publions , et cette composition si bien conçue , cette figure
si heureusement balancée dans une attitude à la fois naturelle et gra-
cieuse , ne peut manquer d’être hautement appréciée des sculp-
teurs. Agenouillée à terre, la fdle de Déméter, dans la fleur prin-
tanière de la jeunesse, cueille gaiement la parure du champ Nyséen ;
mias tout à coup elle s’arrête surprise et semble écouter un bruit
inattendu, c’est celui du char de Pluton qui s’approche. Encore
un instant et Perséphoné surprise sera saisie par son ravisseur. Tel
est le moment du récit mythique que l’artiste a voulu exprimer, et il
n’était pas possible d’y mieux réussir. Une figure analogue de Persé-
phoné cueillant les fleurs de Nysa ou d’Enna (2), bien inférieure

(1) Une figure bien imparfaite en a été donnée
dans le Choix de terres-cuites antiques du cabinet
de Janzé, par M. de Witte, pl. xm, n° 2.

(2) On sait que Nysa dans l’Hélicon et Enna en
Sicile ont été successivement représentées comme

le théâtre de l’enlèvement de Coré. Sur toutes les
variantes et les représentations du mythe, voy.
l’ouvrage récent et spécial de M. Richard Fœrster,
Raub und Rückkehr der Iiora, Stuttgart, 1874.
 
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