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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 2
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Trivier, S.: Statues découvertes à Aptéra de Crète
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0045

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— 37 —

la coiffure, tout à fait caractéristique, est celle que l’exemple des
femmes de la famille impériale avait mise à la mode du temps des
Ffavieiis. C’est la coiffure de Domitia et de Julie, fdle de Titus ; avec
les femmes de la famille de Trajan, Plotine, Matidie, Marciane, elle
est déjà modifiée d’une manière sensible, tandis que la tête de Domi-
tille, la femme de Vespasien, nous offre la transition entre la coiffure
d’Agrippine et celle-ci. Sur la plinthe se lit une inscription dont
M. Carra de Vaux nous a communiqué la copie. Composée de deux
mots seulement, elle contient le nom de la personne dont l’image
avait été ainsi dédiée « aux dieux » :

KAAYAIAN OEQI2IN.

Le nom de Claudia semble indiquer une femme née sous le règne de
Claude ; et, en effet, quelqu’un de né alors aurait eu précisément de
vingt à vingt-cinq ans sous le règne de Titus.

L’autre statue, au contraire, est une production de l’art purement
hellénique, du temps d’Alexandre ou de ses premiers successeurs.
Bien que cruellement défiguré par la destruction du nez, le visage
est empreint d’un accent de noblesse et de majesté austère tout à fait
frappant ; les cheveux, tombant sur la nuque en un gros nœud qui
forme une sorte de chignon très-bas, sont très-bien traités; mais ce sont
surtout les draperies que le sculpteur a travaillées avec un véritable
amour ; il y a mis un soin particulier, en a poussé l’exécution beau-
coup plus loin qu’on ne le voit d’ordinaire , et il serait difficile d’en
rencontrer de plus souples, en même temps cpie d’un plus beau jet.
La satue est seulement trop plate par derrière ; le marbre semble
avoir manqué à l’artiste. Mais c’est un accident qui se remarque très-
souvent dans les œuvres des sculpteurs grecs, lesquels n’employaient
pour l’exécution de leurs marbres qu’une mise aux points tout à fait
imparfaite (i). La matière de cette statue est étrangère à la Crète; c’est
le meilleur marbre de Paros. Les draperies offrent des vestiges de
dorure, et il est facile de constater les traces des clous qui servaient
à attacher des ornements rapportés en métal, un collier d’abord,
puis une stéphané ceignant les cheveux.

Il est évident que le nom d’aucune des grandes déesses de l’Olympe
ne peut être appliqué à cette figure ; ce n’est ni une Héra ni une
Aphrodite, à plus forte raison ni une Artémis ni une Athéné. Faut-il
en conclure, avec M. Burnouf, que nous avons dans cette statue

(1) On peut voir clans les galeries cle l'Ecole des
Beaux-Arts le moulage d’une statue seulement
ébauchée, et même dans certaines portions à peine
dégrossie, cpii a été trouvée à Athènes dans les
travaux de la rue du Stade et que l’on conserve
au Temple de Thésée. L’artiste Ta abandonnée
faute d’avoir bien pris ses mesures, en s’aperce-

vant que le marbre lui manquerait pour achever
une des jambes. C’est l’accident qui est arrivé tant
de fois à Michel-Ange et lui a fait laisser tant de
statues inachevées, parce qu’il attaquait directe-
ment le marbre sans faire de modèle à l’avance,
autrement qu’une maquette de cire de petite di-
mension.

(1
 
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