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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 4
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Witte, Jean de: L’enlèvement de Ganymède: miroir trouvé à Corinthe
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0078

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— 70 —

Léocliarès, qui florissait entre les olympiades GII (3^2 av. J.-G.) et
CYII (352 av. J.-C.) et qui vivait encore à l’époque d’Alexandre le
Grand, avait fait un groupe de bronze représentant l’aigle enlevant
Ganymède. Leochares (fecit) aquilam sentientem quid rapiat in Gany-
mede et cui ferai parcentemque unquibus etiamper vestem puero (i).

M. W. Helbig (2), d’accord avec Otto Jahn (3), distingue deux types
dans les représentations que les anciens nous ont laissées de l’enlè-
vement de Ganymède. Le premier est celui que nous offre le groupe
du Vatican (4), représentant l’aigle envoyé par Jupiter pour enlever
Ganymède. L’autre est fourni parle groupe de Venise (5), qui montre
Jupiter lui-même transformé en aigle et emportant dans ses serres le
jeune Troyen.

Il existe des répliques de l’un et de l’autre groupe, avec des variantes.
Celui du Vatican est le type le plus ancien et on y observe les détails
indiqués par Pline, quand il parle de l’œuvre de Léocliarès, c’est-à-
dire que l’aigle saisit les plis de la chlamyde pour garantir le corps de
Féphèbe contre l’atteinte de ses serres. Pour cette raison on pense
généralement que ce groupe est une imitation de la composition du
célèbre sculpteur athénien. Mais la chose me semble difficile à décider;
car, si le groupe du Vatican montre une conception noble et gran-
diose, il est certain que le groupe de Venise est d’une invention plus
récente et annonce un art plus libre, plus développé, où dominent des
instincts de volupté et de sensualisme.

Nous n’entrerons pas ici dans les détails du mythe de Ganymède,
qui sont connus et auxquels les poètes grecs et latins font de fréquen-
tes allusions ; nous 11e donnerons pas la liste des nombreuses œuvres
d’art que l’antiquité nous a léguées, et où l’on retrouve ce sujet, qui

boîte, ou le miroir proprement dit, et c’est sur
cette seconde partie qu’était fixée à l’extérieur la
plaque qui est enrichie du relief.

(1) Plin., Hist. nat., XXXIV, 8, 19, 79, ed. Sil-
iig; cf. Tatian. Orcit. adv. Graecos, 56; Anthol.
Talat., XII, 222.

(2) Annales de l’Inst. arch., t. XXXIX, 1867,
p. 338-352.

(3) Arch. Beitræge, p. 20, Berlin, 1847.

(4) Visconti, Mus.Pio Clem., III, pl. xlix; Mil-
lin, Galer. mythol., cxlv, 531 ; Clarac, Musée de
sciclpt. ant. et moderne, pl. 409, n° 707; K.-O.
Millier und Wieseler, Den/t. der ait. Kunst, t. I,
pl. xxxvi, n° 148.

(5) Zanetti, Ant. statue greche e romane délia
Libreria di S. Marco, t. II, pl. vu; Clarac, l. cit.,
pl. 407, n° 702.
 
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