Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Houssaye, Henri: Deux figurines de la nécropole de Tanagra
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0081

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— 73

des traces de couleur. Les chairs y sont peintes en rose, les yeux en
bleu, les sourcils et les cheveux en rouge-brun, en ocre jaune ou en
jaune pâle, les vêtements en rouge pâle, en violet, en vert pomme, en
gris-perle, en lilas. On parcourt toute la gamme des nuances tendres
et des tons rompus familière aux peintres de Pompéi. Quelques orne-
ments, bracelets, diadèmes, boucles d’oreilles, colliers, sont dorés.
Les bordures de certains vêtements de dessus sont aussi rehaussées
d’or. Chacune de ces figures est-elle un original, ou ont-elles été
fabriquées au moule ? M. O. Rayet, à qui nous devons une savante et
complète monographie des terres-cuites de Tanagra (i), se basant sur
cette remarque que plusieurs figurines sont presque semblables ,
pense qu’elles sortent d’un même moule. Nous avouerons ne pas avoir
été frappé au même degré que M. Rayet de la ressemblance des
terres-cuites entre elles. Nous lisons, il est vrai, dans la Gazette des
Beaux-Arts que « chaque figure après être sortie du moule était retou-
chée à l’ébauchoir ». Mais il y a des dissemblances marquées, aussi
bien dans la silhouette même du corps et dans les membres que dans
les traits et l’expression du visage et dans les plis des draperies. On
ne saurait nier l’air de famille des figurines de Tanagra, mais on trou-
verait avec peine parmi ces terres-cuites plusieurs épreuves d’un
même type.

Quoi qu’il en soit, ces statuettes, d’un caractère si original et d’une
grâce à la fois si naïve et si piquante, ont excité, en même temps que
les convoitises des musées, la sagacité des archéologues. On s’est de-
mandé ce qu’elles représentent et à quelle époque elles appar-
tiennent. Ces figurines sont-elles des déesses, Déméter et Persé-
phoné voilée , Aphrodite nue et demi-nue , Itéra allaitant (2), Mel-
pomène tenant le masque tragique ; ou sont-elles tout simplement
des femmes, jeunes filles, jeunes mères, matrones, pleureuses, dan-
seuses, aulétrides et choéphores (3)? On ne saurait méconnaître

(1) 0. Rayet, Les figurines de Tanagra au Mu-
sée du Louvre [Gazette des Beaux-Arts, nos d’avril,
juin et août 1875).

(2) Ottfried Muller, Handburch der Archæol.,
§ 359, 1.

(3) Cf. Otto Lüders, Ritrovamenti di terre cotte
in Tanagra (.Bullettino delV Instituto di corrispon-
denza archeologica, mai 1874).—Léon Heuzey,
Recherches sur les figures de femmes voilées dans
l’art grec (Monuments grecs publiés par la Société
 
Annotationen