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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Houssaye, Henri: Deux figurines de la nécropole de Tanagra
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0084

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— 76 —

tiques. Elles justifient ce mot de Dicéarque, que les Béotiennes étaient
les femmes les plus élégantes et les plus gracieuses de la Grèce (i).
Elles mesurent 18 centimètres de hauteur, ce qui est la dimension
moyenne des terres-cuites de la nécropole. Il y avait quatre fabriques
en Béotie (2). Ces deux statuettes proviennent évidemment de celle que
M. Bayet désigne comme première fabrique, ou fabrique de Tanagra
proprement dite. La figure de gauche, que nous appellerons la femme
à l’éventail, a cause de l’éventail en forme de feuille de lotus qu’elle
tient à la main droite, est charmante d’attitude; sa tête, légèrement
penchée à droite, est prise sur le vif, dans un mouvement naturel et vi-
vant. Il semble qu’on ait sculpté cette jolie jeune femme en un instant, et
qu’on l’ait saisie, sans qu’elle s’en doutât, au milieu de quelque entre-
tien galant et railleur où elle avait assurément le beau rôle. Il y a un
peu d’ironie dans cette physionomie si vive et si spirituelle, qu’accuse
encore davantage l’inclinaison mutine et décidée de la tête. Ne dirait-
on pas que la jolie Béotienne demande malicieusement à son interlo-
cuteur si elle mérite d’être qualifiée de l’épithète dont a parlé Pindare?
La jeune femme est enveloppée tout entière dans une ample calyptra,
variété de l’himation, à la fois manteau et voile. Les plis nombreux
de ce vêtement, qui se croisent et se brisent, sont admirablement
rendus, et toujours marqués dans le sens du mouvement. Le bout
d’un pied finement chaussé sort des plis du long chiton. La tête voilée
est coiffée d’un petit pétase, sans doute attaché sous le menton par
des brides que le fîguriste aura négligé d’indiquer. Ce pétase est
d’une forme particulière, ses bords sont très-plats, et le fond élevé et
en pointe lui donne l’apparence de certains chapeaux japonais. Ce
pétase, comme d’ailleurs la calyptra que les Béotiennes ne portaient
que hors chez elles, indique que le coroplaste a voulu représenter
une femme à la promenade. Ses mains sont cachées sous les plis du
manteau. Était-ce respect pour la vérité ou difficulté évitée? Les
fîguristes béotiens ne modelaient pas les mains des figures voilées,
mais les dissimulaient sous l’étoffe.

(1) Dicaearch., fragm. I, 19.

(2) L’une de ces fabriques existait encore du
temps de Pausanias, IX, 9.
 
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