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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 5
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Murray, A.-S.: Les Joueuses d’osselets: groupe de terre-cuite
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0104

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— 96 —

seule figure , et, quoiqu’on ait supposé quelquefois que ce type de
jeune femme jouant avait appartenu originellement à un groupe, une
médaille d’argent de Ciérium (i) en Thessalie, où une seule joueuse
est représentée dans une attitude semblable , prouve que cette idée
de groupe n’est pas nécessairement fondée.

Dans le second type de représentation, les hasards du jeu devien-
nent l’augure du destin des joueurs. Nous avons, comme exemples de
cette série, les enfants de Médée (2) ou deux des filles de Niobé (3)
jouant aux osselets, l’un et l’autre sujet dans les peintures du Musée
de Naples. Nous pouvons compter aussi dans cette classe le groupe
de Camiro et Clytie, les infortunées filles de Pandarée, que Poly-
gnote avait représentées dans la Lesché de Delphes, jouant aux osse-
lets et couronnées de fleurs (4). Le contraste entre la beauté féminine
pleinement épanouie et une destinée tragique , contraste qui existe
chez les Niobides et chez les filles de Pandarée, semble être symbolisé
par le jeu des osselets dans ses deux éléments ; car, non-seulement ils
indiquaient évidemment le destin, mais ils étaient aussi le symbole d’une
des Grâces, dans un groupe décrit par Pausanias (5). L’idée de l’ex-
trême beauté est d’ailleurs si facilement liée à celle d’une mort fatale,
que c’est peut-être afin de l’exprimer qu’on a choisi le symbole des
osselets pour une des Grâces. Le rapport entre les osselets et la divi-
nation nous est aussi montré dans l’exemple donné par Pausanias (6),

Nymphe de Diane, à cause de l’arc représenté sous
sa main gauche sur la plinthe. C’est la figure d’une
jeune fille arrivée à son complet développement,
mais l’échelle n’est que des deux tiers de nature. Le
choix de cette proportion et le travail particulier
de la draperie rappellent de très-près l’Amazone
morte de Naples, que Brunn a publiée au nom-
bre des sculptures rapportées par lui à l’école
de Pergame (Mon. inéd. de l’inst. arch., t. IX,
pl. xx, n° 5.)

I. Figurine de terre-cuite provenant de la Cyré-
naïque, qui paraît avoir appartenu à un groupe;
au Musée Britannique.

(1) Millingen (Ane. coins, p. 49) voit dans cette
figure la nymphe Arné. Elle est assise sur un ta-
lon, comme celle du groupe que nous publions,
mais se retourne derrière elle pour jouer. Une

figure assise à terre avec un compagnon debout,
qui jette les osselets, se rencontre sur un vase de
Naples : Heydemann, Vasensamml. des Mus. zu
Necipel, n° 3123.

(2) Mus. Borbon., t. V, pl. 33.

(3) Peint sur une plaque de marbre trouvée à
Résina en 1746 : Pitt. di Ercol., t. I, pl. i, p. 5 ;
Helbig, Wandgemàlde, n° 170 b ; Brunn, Gesch.
d. gr. Kùnstler, t. II, p. 308. Signée du peintre
Alexandre d’Athènes, cette plaque, d’un trans-
port facile, et toute différente des peintures exé-
cutées sur enduit pour rester à demeure, ne doit
pas être une production locale, mais a été, sans
doute, peinte à Athènes même.

(4) Pausan., X, 30, 2.

(5) VI, 24, 4.

(6) VII, 25, 6.
 
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