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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 5
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Fivel, Léon: Tête d’un des fils de Laocoon
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0109

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101 —

leur sujet. La tête de la collection Campana (i), beaucoup trop vantée
dans les catalogues (2) et acquise par la Russie, paraît aussi fort dou-
teuse, bien qu’il soit difficile d’y voir une œuvre de l’école de Bernin,
comme le voulaient quelques personnes (3). Seule la tête de Laocoon
de la collection Farnèse, accompagnée d’une partie de la poitrine et
des épaules, qui se conserve au Musée de Naples (4), paraît d’une
authenticité incontestable, et l’opinion de Welcker, qui y cherchait
un Gapanée (5) ne semble guère admissible. Elle provient, du reste,
d’une réplique très-libre du chef-d’œuvre d’Agésandre et de ses colla-
borateurs.

Le fragment que nous publions aujourd’hui, dans la planche 25,
pour attirer sur lui l’attention et le jugement des maîtres de la cri-
tique et de la science archéologique , appartient au Musée Fol à
Genève (6). C’est une tête de marbre grec, haute de 36 centimètres,
dont le nez a été restauré, ainsi qu’une petite partie du menton.
Trouvée à Rome, elle a appartenu au célèbre sculpteur Tenerani, qui
en faisait un cas extrême, et l’avait placée dans son petit atelier parti-
culier comme un morceau de choix, qu’il se plaisait à regarder et à
montrer à ses amis. R n’avait, pour sa part, aucun doute sur l’anti-
quité de ce fragment, et le jugement d’un aussi éminent artiste est
d’un grand poids. Je sais d’ailleurs que l’opinion de Tenerani a été
partagée par beaucoup de bons connaisseurs, et pour ma part je
regarde la tête du Musée Fol comme portant l’empreinte évidente du
ciseau antique. Mais je sens trop bien à quel degré le jugement d’un
débutant dans les études archéologiques a peu de prix, est peu capable
d’aller à l’encontre du sentiment justifié de défiance qu’inspire main-
tenant à 'priori, et dans une certaine mesure assez légitimement, l’au-
thenticité de tout fragment d’une réplique du Laocoon.. Aussi mon désir
est-il surtout d’appeler l’examen de plus autorisés que moi sur un
marbre qui aurait une importance de premier ordre s’il était défini-
tivement reconnu pour antique. A la différence des autres fragments
signalés jusqu’ici, il ne s’agit plus cette fois d’une tête de Laocoon
lui-même, mais de celle d’un de ses fils, de celui qui dans le groupe
complet, est à la gauche du père. L’expression d’effroi et de poi-
gnante douleur qui envahit les traits du jeune homme et se marque
dans son front contracté, dans sa bouche entr’ouverte, est admirable-

(1) Archæol. Zeit., 1863, pl. clxxviii, n° 2.

(2) Cataloglii ciel Mus. Campana, cl. VII, n°
S18 : Guédéonoff, Notice sur les objets cl’art de la
galerie Campana acquis pour le Musée de CErmi-
tage, p. 92, n° 6.

(3 Vov. ce qu’en a dit Gerhard, Arcliæol. Zeit.,
1863, p. 96.

(4) Winckelmann, Gesch. d. Kunst, X, 1, 17 ;

Werke, 1.1, p. 412 et s.; Abeken, Bull, de l’Inst.
circh., 1837, p. 218; Avellino, Bollett. arch. Na-
pol., t. II, p. 112; E. Braun, Ann. de l’Inst. arch.,
1836, p. 107 et s.; Gerhard, Archæol. Zeit., 1863,
p. 97, pl. clxxviii, n° 3.

(3) Bidlet. de l’Inst. circh., 1843, p. 60.

(6) Catalogue du Musée Fol, Antiquités, lre par-
tie, n° 1333.

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