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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 5
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Lenormant, François: Autel dionysiaque du musée de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0112

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— 104

ver le vin par le moyen de la résine. Dans les interprétations d’un mysticisme
alambiqué, chères aux Orphiques, la pomme de pin fut envisagée comme une
image du cœur de Zagreus, déchiré par les Titans (1).

De nombreux passages littéraires (2) associent le laurier au lierre, et l’attri-
buent à Bacchus aussi bien qu’à Apollon. On connaît la célèbre invocation d’Euri-
pide, réunissant ces deux dieux en un seul,

Aésirora cpildSacpvs, Bdcxys, Iïaiàv AmoXXov, suXups (3).

Sur un vase peint (4), un des Centaures du thiase dionysiaque porte une grande
branche d’un laurier sacré, d’où pendent des bandelettes, un petit tableau votif, et
un oiseau présenté en offrande. Sur le coffre de Gypsélus le grenadier, avec le
pommier et la vigne, ombrageait l’entrée de la grotte où était étendu le dieu du
vin (5). Les monuments parvenus jusqu’à nous attestent également la consécration
de la grenade à Dionysos (6). Sous l’influence des idées orphiques, on prétendit
qu’elle était née du sang de Zagreus répandu à terre, et l’on expliqua par là l’abs-
tention absolue de ce fruit, qui était imposée aux femmes athéniennes, lors de la
célébration des Thesmophories (7).

Trois têtes d’animaux ressortaient sur l’autel du Musée de Lyon, de trois côtés
différents, au-dessus des festons de feuillages, au milieu de la courbure qu’ils
dessinent en s’abaissant. La forte saillie de ces têtes a amené leur mutilation, pen-
dant que les autres sculptures se conservaient beaucoup mieux; cependant il en
reste assez pour que Ton constate que c’étaient celles d’un bouc, d’un faon et d’un
sanglier; ce sont les restes de cette dernière que présente la face dessinée dans
notre planche.

Le bouc (8) ou la chèvre (9) est l’animal le plus fréquemment sacrifié à Bacchus,
et dans certaines localités on l’indique comme tenant la place d’anciennes immo-
lations humaines (10). Sur une pierre gravée nous voyons Silène sacrifiant le
bouc (11). Aussi Dionysos est-il AtyoSdXoç (12), celui qui frappe les chèvres, et

(1) Suid., v° Kwvotpcpô;.

(2) H orner. , Hymn., XXVI, y. 9 ; Pausan.,
VIII, 39, 4; Horat., Od., I, I, v. 29; Ovid., Art.
Amat., III, v. 411; Trist., I, 7, v. 2; Varr. ap.
Serv. ad Virg., Eclog. VIII, v. 12.

(3) Ap. Macrob., Saturn., I, 18.

(4) Tischbein, t. I, pl, xlii, édit, de Florence;
Müller - Wieseler, Benkm. d. ait. Kunst, t. II,
pl. xlvi, n° 387.

(3) Pausan., V, 19, 1.

(6) E. Braun. Griech. GœtterL, § 332.

(7) Clem. Alex., Protrept., Il, p. 16, ed.
Potter.

(8) Virgil., Georg., Il, v. 380 et 383 ; Ovid.,
Fast., I, v. 337; voy. Preller, Griech. Mythol.,
t. I, p. 361.

(9) Gerhard, Griech. Mythol., § 433, 4.

(10) Pausan., IX, 8, 1.

(11) Mus. Worsley., t. II, pl. xxu ; Müller-
Wieseler, Denkm. d. ait. Kunst, t. II, pl. xlix,
n° 610. — Voy. la tête d’un chevreau parmi les
restes d’un sacrifice à Bacchus : Mus. Borbon.,
t. VII, pl. in. Sur un vase publié par Micali (Mo-
num. ined., pl. xlix, n° 1 ) la victime est un
bélier.

(12) Pausan., IX, 8, 1.
 
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