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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 5
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Lenormant, François: Autel dionysiaque du musée de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0114

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106

nébride prenait une signification symbolique particulière, qui la faisait préférer à
la peau cle chèvre : on y voyait l’image du ciel étoilé (1). Sur un vase peint, la
biche accompagne Dionysos (2) ; sur d’autres, elle est auprès d’un Satyre (3) ou
des Satyres la saisissent (4).

Les rhytons de travail grec se terminent très-souvent en tête de biche ou de faon.
Nous en avons fait graver dans la planche 30 un admirable exemple, qui fait partie
de la collection de Luynes, au Cabinet des Médailles. Trouvé dans l’Italie méridio-
nale, ce rhyton de terre-cuite est revêtu d’un vernis d’un rouge intense. La science
du modelé, l’exactitude anatomique, poussée jusqu’aux moindres détails de rendu
des veines sans nuire à la grandeur du style, ne sauraient aller plus loin, non plus
que l’expression de la vie. Cette œuvre d’un simple potier est un des exemples qui
montrent le mieux jusqu’où l’art hellénique savait aller dans la représentation des
animaux. Notre graveur a seulement restitué les oreilles, qui sont brisées sur
l’original, et dont l’absence eût produit dans le dessin un effet malheureux. Un
travail d'ensemble sur les rhytons en forme de têtes d’animaux manque jusqu’à
présent (5) ; il fournirait cependant matière à des observations intéressantes, car
ce n’est pas le simple caprice qui, en général, a dicté le choix de ces tètes; il a été
inspiré par des raisons symboliques en rapport avec le culte dionysiaque.

M. Stepliani (6) a établi, par une ingénieuse restitution d’un passage d’Héro-
dote (7), et par le témoignage de nombreux monuments, vases peints (8), pierres
gravées (9), peintures murales (10), sculptures (11), que le porc était encore une
des victimes habituelles des sacrifices dionysiaques, et un des animaux du dieu.
Albricus (12) décrit une image de Bacchus accompagné du porc. Aussi les rhytons
se terminent-ils souvent par une tête de porc ou de sanglier.

On voit par ces observations combien la décoration de l’autel figuré dans la
planche 26 offre un caractère hellénique, et un choix soigneux d’emblèmes , dont
aucun n’est indifférent, qui tous rappellent les cérémonies rituelles du culte de

(1) Diod. Sic., I, Il.

(2) De Witte, Catal. Durand, n° 119.

(3) Gerhard, Etrusk. und Campan. Vas., pl.
vin ; Müller-Wieseler, Denkm. d. ait. Kunst, t. II,
pl. xli, n° 486.

(4) De Witte, Catal. Durand, nos 150 et 151.

(5) Yoy. pourtant Ussing, De nominibus vaso-
rum græcorum , p. 55 et. 62; Panofka, Recher-
ches sur les noms des vases, p. 32 et 59; Die grie-
chische Trinkhorner, dans les Mémoires de l’Aca-
démie de Berlin pour 1850; Gerhard, Berlin’s
antike Büclwerke, p. 366; Sam. Birch, History of
ancient pottery, t. II, p. 83.

(6) Comptes-rendus de la Commission archéo-
logique de Saint-Pétersbourg, 1863, p. 246 et s. ;

1869, p. 147.

(7) II, 47 ; cf. Schol. ad Aristophan., Ran.,
v. 338.

(8) Mus. Borbon., t. XV, pl. xiv ; Millingen,
Vases de Coghill, pl. lviii.

(9) Montfaucon, Antiquité expliquée , Suppl.,
t. II, pl. xxviii ; Raspe, Catal. de Tassie, n° 8514.

(10) Mus. Borbon., t. XI, pl. 37.

(11) 1° Santi-Bartoli, Admiranda Romæ an-
tique, pl. xliv et xlv; Montfaucon, Ant. expi.
t. II, pl. lxxxv; Hübner, Antike Büclwerke in
Madrid, p. 144. — 2° Mus. Borbon., t. XIII, pl. 12.
— 3° Furlanetto, Lapide Patavme, pl. lxv.

(12) Deor. imag., 59.
 
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