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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Martin-Daussigny, E.-C.: Victoire de bronze du musée de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0121

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113 —

mension est absolument dans les mêmes proportions. L’explication de cette ensei-
gne est donnée par M. Frœhner, page 73, en ces termes : « Enfin on voit un porte-
(( étendard avec le vexillum surmonté d’une statuette de la Victoire qui tient les
« attributs ordinaires, couronne et branche de palmier. La troupe ainsi distinguée
« devait s’appeler Victrix. »

L’hésitation n’était pas possible, notre statuette se trouvait définitivement classée,
d’autant plus que la statuette est creuse, et laisse toute facilité pour y engager l’ex-
trémité de la pique formant la hampe du vexillum.

Cette gracieuse et élégante figurine, haute, comme nous l’avons dit, de 22 centi-
mètres, forme aujourd’hui avec ses ailes ouvertes un ensemble de 22 centimètres
et demi en largeur par suite de l’accident qui a faussé l’aile droite, l’a écartée et rejetée
en avant, mais, en la reportant en idée dans la même position que l’autre aile restée
intacte, la largeur de l’ensemble est dans la proportion la plus heureuse, et ne
dépasse pas 15 ou 16 centimètres.

Cette Victoire est vêtue de la tunique talaire sur laquelle est placé un péplus des
plus élégamment drapé; elle porte principalement sur la jambe gauche; la droite,
un peu plus en avant, se dessine sous la draperie, et accompagne le mouvement
du corps s’avançant un peu pour offrir la couronne, qu’elle présentait de la main
droite, le bras à demi étendu. La tête, légèrement inclinée du même côté, donne à
cet ensemble une grâce infinie. Le bras gauche, le coude en arrière, et un peu replié
sur lui-même, soutenait la branche de palmier.

Les plis de la tunique, partant de la hanche gauche, tombent verticalement, mais
sans uniformité, en ne laissant voir que la moitié du pied; ceux do la droite suivent
le mouvement de la jambe, en la dessinant; les uns s’arrêtent au genou, quelques
autres les accompagnent et descendent sur le pied, dont ils ne laissent voir que la
moitié. LQpéplus, passé sous le bras gauche, est rattaché sur l’épaule par une agrafe,
puis, relevé de nouveau sur l’épaule droite par une agrafe semblable, retombe
gracieusement du côté droit, en ondulant jusqu’au bas de la tunique. La coiffure se
compose d’une double bandelette nouée dans le milieu, et attachée derrière la tète
en laissant retomber les deux bouts sur les épaules et la poitrine, et en tenant les
cheveux relevés en couronne tout autour de la tête. Les ailes, dont la longueur
est de 19 centimètres 1/2, d’un travail très-fin, se développent en arrière en s’écar-
tant l’une de l’autre. L’expression du visage est gracieuse, la bouche souriante, le
regard inspiré, et l’ensemble d’une grande beauté ; tout, dans le style et le caractère
de cette charmante figure, décèle un artiste grec.

Malheureusement ce bronze précieux, pendant un séjour de tant de siècles au fond
de la Saône, a été roulé dans les pierres et les graviers : la tète a quelque peu souf-
fert, la main droite mutilée n’a conservé que trois fragments de ses doigts; la cou-
ronne qu’elle présentait a été détruite. La main gauche, rongée parle frottement
 
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