DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Mansell, C. W.: [Text]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0140
les êtres monstrueux nés dans le chaos de la matière humide, d’après les peintures
du temple de Bel à Bahylone, range dans ce nombre des hippocentaures et des
chevaux à queue de poisson, prototypes des ichthyocentaures de l’art classique. Le
cheval est l’animal que combat le dieu lumineux et solaire sur deux monuments
publiés par R. Rochette, un sceau babylonien (1) et une monnaie d’argent des rois
Achéménides (2).
Le combat du griffon et du cheval n’est donc qu’une autre expression de la
même donnée symbolique que celui du lion et du taureau, représenté sur un nom-
bre si considérable de monuments de l’Asie antérieure, où il constituait un des
principaux emblèmes religieux. C’est l’image de la lutte éternelle des deux prin-
cipes de la lumière et des ténèbres, du feu et de l’humide, lutte cosmique qui est la
vie même de l’univers et s’identifie avec l’action de la puissance mâle et active sur
le principe féminin et passif (3). Aussi, sur les objets de travail oriental antique
voyons-nous quelquefois le griffon se substituer au lion dans le combat contre le
taureau (4). Ailleurs, à la place du cheval ou du taureau, l’animal déchiré par le
griffon est un de ceux qui s’échangent le plus facilement avec le dernier, un cerf (5),
un daim (6), une antilope (7) ou un bouc (8).
C. W. MANSELL.
(1) Mém. de l’Académie clés Inscr., nouv. série,
t. XVII, 2e part., pl. vi, n° 15. — Cf. la lutte du
dieu contre deux pégases dans les broderies d’un
vêtement royal assyrien : Layard, Monuments of
Nineveh, pl. xliv, n° 1.
(2) Mém. de l’Acad. des Inscr., I. cit., pl. n,
n° 13.
(3) Voy. Vogüé, Mélanges d’archéologie orien-
tale, p. 57-64.
(4) Lajard, Culte de Mithra, pl. lviii, n° 3; cf.
Layard, Monuments of Nineveh, second sériés,
pl. lx et LXVII.
(o) Lajard, Culte de Mithra, pl. xliii, n° 21 ;
D. de Luynes, Numismatique des satrapies, pl. v,
2, nos 1-3.
(6) Layard, Monuments of Nineveh, pl. xliii,
n° 7; Lajard, Recherches sur Vénus, pl. xixA.
(7) Layard., Mon. of Nineveh, pl. vin ; pl. xlvi,
n° 2.
(8) Lajard, Cidte de Mithra, pl. lvi, n° 7.
L'éditeur-gérant : A. LÉVY.
Paris. — Typographie Georges Chamerot, rue des Saints-Pères, 19.
du temple de Bel à Bahylone, range dans ce nombre des hippocentaures et des
chevaux à queue de poisson, prototypes des ichthyocentaures de l’art classique. Le
cheval est l’animal que combat le dieu lumineux et solaire sur deux monuments
publiés par R. Rochette, un sceau babylonien (1) et une monnaie d’argent des rois
Achéménides (2).
Le combat du griffon et du cheval n’est donc qu’une autre expression de la
même donnée symbolique que celui du lion et du taureau, représenté sur un nom-
bre si considérable de monuments de l’Asie antérieure, où il constituait un des
principaux emblèmes religieux. C’est l’image de la lutte éternelle des deux prin-
cipes de la lumière et des ténèbres, du feu et de l’humide, lutte cosmique qui est la
vie même de l’univers et s’identifie avec l’action de la puissance mâle et active sur
le principe féminin et passif (3). Aussi, sur les objets de travail oriental antique
voyons-nous quelquefois le griffon se substituer au lion dans le combat contre le
taureau (4). Ailleurs, à la place du cheval ou du taureau, l’animal déchiré par le
griffon est un de ceux qui s’échangent le plus facilement avec le dernier, un cerf (5),
un daim (6), une antilope (7) ou un bouc (8).
C. W. MANSELL.
(1) Mém. de l’Académie clés Inscr., nouv. série,
t. XVII, 2e part., pl. vi, n° 15. — Cf. la lutte du
dieu contre deux pégases dans les broderies d’un
vêtement royal assyrien : Layard, Monuments of
Nineveh, pl. xliv, n° 1.
(2) Mém. de l’Acad. des Inscr., I. cit., pl. n,
n° 13.
(3) Voy. Vogüé, Mélanges d’archéologie orien-
tale, p. 57-64.
(4) Lajard, Culte de Mithra, pl. lviii, n° 3; cf.
Layard, Monuments of Nineveh, second sériés,
pl. lx et LXVII.
(o) Lajard, Culte de Mithra, pl. xliii, n° 21 ;
D. de Luynes, Numismatique des satrapies, pl. v,
2, nos 1-3.
(6) Layard, Monuments of Nineveh, pl. xliii,
n° 7; Lajard, Recherches sur Vénus, pl. xixA.
(7) Layard., Mon. of Nineveh, pl. vin ; pl. xlvi,
n° 2.
(8) Lajard, Cidte de Mithra, pl. lvi, n° 7.
L'éditeur-gérant : A. LÉVY.
Paris. — Typographie Georges Chamerot, rue des Saints-Pères, 19.